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Anne Sylvestre, qui coule de source

Archive. Cette chronique de scène remonte au disque Partage des eaux, d’où le titre du papier. Depuis sont sortis Les Chemins du vent, Bye mélanco, son intégrale discographique ainsi que le live de son jubilé. Paru dans la presse, cet article était simplement sous-titré : « Tout est bon chez elle / Y’a rien à jeter / Sur l’île déserte / Il faut tout emporter ».

Anne Sylvestre, partage des eaux (photo Éric Nadot)

« Les vieux les enfants / Les enfants les vieux » comme chante Michèle Bernard, tous étaient là. Pour celle qui interprétait Porteuse d’eau il y a… très longtemps. Pour celle dont Les Fabulettes nous ont bercés mioches et ravissent sans égal les nôtres. Pour boire à la source de ses chansons qui se répondent par-dessus les années, il suffit juste de tirer le fil qui les relie…
Anne Sylvestre n’est ni laitue bien tendre ni rose de première floraison. Mais c’est à l’évidence dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Et ce potage-là est d’excellence… « Je prendrais à tous les sourciers / Ma baguette de coudrier / Pour aller retrouver ma source ». A qui serait oublieux ou fortement distrait, Anne Sylvestre a rappelé la grande, l’immense artiste qu’elle est, un peu la «Georges Brassens au féminin» qui berça l’enfance de sa sœur de scène, Michèle Bernard, et lui donna l’envie d’être à son tour chanteuse.
Anne Sylvestre est le naturel incarné. Si elle chante l’eau et son partage, c’est aussi pour nous dire de ne point craindre la sécheresse, qu’il lui reste encore de l’eau. De celle pure du mont Gerbier-de-Jonc, de celle fluide qui nous apporte des chansons qui, pour simples, sont étonnement profondes, interprétées avec aisance. Tant que c’en est déconcertant, que nous avons l’impression, au plein cœur d’un festival touffu de talents et de révélations, d’apprendre encore de la chanson, d’assister à une magistrale leçon, un moment aussi rare que définitif, la prestation d’une vieille amazone dont les vers sont d’une musicalité exceptionnelle, frappés au coin du bon sens, malicieux souvent, magiques tout le temps. Comme le sont ces Fabulettes qu’elle ne chante jamais mais suggère constamment.
Madame, le plaisir que vous prenez à chanter nous est, par vous, au centuple redonné. A votre encontre les critiques ne peuvent que se permettre des articles d’amour. Celui-ci en est un, sans en avoir nullement votre talent.

Le site d’Anne Sylvestre.

2 Réponses à Anne Sylvestre, qui coule de source

  1. Cat 2 mars 2010 à 13 h 58 min

    La Dame se fait rare… mais pour les heureux habitants du Sud, elle va se produire le vendredi 19 mars au théâtre du Domaine d’O, à Montpellier.

    Un plateau de trois générations : Anne Sylvestre, Michèle Bernard et Jeanne Garraud (la fille de Rémo Gary). Le spectacle s’appelle « Trois sorcières comme les autres »… et je me demande bien ce qu’elles nous préparent dans leur marmite !

    Pour info, le mercredi 17 et le jeudi 18 mars, toujours au Domaine d’O, il y a un co-plateau Michèle Bernard et Rémo Gary, qui doivent évoquer « une histoire de la chanson française »…
    Les infos sont sur les sites des chanteurs et du Domaine.

    Et merci, Michel, de continuer à faire passer l’amour de la chanson et de partager avec nous le plaisir de retrouver ces magnifiques « enchanteurs »

    Répondre
  2. Nadot 8 mars 2010 à 11 h 36 min

    C’est vrai que la dame se fait rare !
    http://www.annesylvestre.com
    Si tu veux Michel tu peux remplacer photo DR par photo Eric Nadot. Elle est extraite d’une vidéo Tranches de scènes, et ça ne se voit pas du tout pas du tout.

    Répondre

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