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Bertrand Cantat, qui retourne un beau jour au turbin

Chaque fois qu’il bouge le petit doigt, une partie de la presse s’émeut ou, plus insidieusement encore, questionne ses lecteurs comme ce vendredi dans les colonnes du quotidien Le Progrès, imprimant en substance : « Cela vous choque-t-il que Bertrand Cantat remonte sur scène ? » La presse remue à escient le couteau dans une plaie encore vive, faisant du people à bon compte, se morandinisant piteusement chaque jour plus encore. Cantat, leader du groupe bordelais Noir Désir, longtemps groupe phare de la scène française, a naguère frappé à mort sa compagne et comédienne Marie Trintignant. Le drame de Vilnius, en 2003, fut et reste une douleur, d’abord et avant tout pour ceux, victimes comme coupable, qui l’ont vécu au plus près. Une douleur aussi pour toutes celles qui, chaque jour, vivent en leur sein, en leur chair, le martyr des femmes battues, victimes d’insupportables violences conjugales. Bertrand Cantat a cependant payé. Au sens qu’il a purgé sa peine. On ne peut s’insurger ici et là contre la double peine et la lui appliquer. Il eut été typographe ou tourneur-fraiseur ou fermier qu’il aurait repris le travail normalement. Il est chanteur, c’est son métier, un métier de fait public. Et, manifestement, désire le reprendre : c’est là où le bat blesse. Demain, il se pourrait qu’il fasse, pour deux ou trois chansons, son retour sur scène à l’occasion d’un concert d’Eiffel, au « Rendez-vous des Terres neuves » de Bègles, près de Bordeaux : les médias sont sur la brèche, trépignant du clavier, calculant au plus près l’émotion qu’ils vont pouvoir distiller, les larmes qui, étrange alchimie, vont se muer en encre d’imprimerie ou en octets. Je ne suis ni pro ni anti Cantat. Et ne peux que le laisser vivre, le laisser bosser. Il porte lui-même sa lourde et disgracieuse croix, et doit en souffrir chaque jour. Je peux simplement, si tel est mon clair désir, ne pas aller l’applaudir en scène. Les médias peuvent, simplement, ne pas parler de ce qui n’est sommes toutes qu’un non-événement. Vous pensez : un ancien taulard, certes assassin, qui retourne un beau jour au turbin…

48 Réponses à Bertrand Cantat, qui retourne un beau jour au turbin

  1. Bernie 1 octobre 2010 à 10 h 30 min

    Merci d’avoir mis en mots ce que je ressens !

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  2. juliette 2 octobre 2010 à 7 h 12 min

    Oh combien d’accord !!

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  3. felipe 2 octobre 2010 à 12 h 09 min

    Rien à ajouter. Merci pour ses mots remplis de bon sens !

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  4. Papa Momo 4 octobre 2010 à 9 h 06 min

    Tout à fait d’accord. Qu’il chante, et que la presse lui foute la paix. Ce qui lui est arrivé peut arriver à n’importe qui d’entre nous. Il a payé et je suis sûr qu’en lui-même la souffrance et le repentir doivent le tarauder chaque jour. Je lui dis : « Courage Bertrand, chanter est la meilleure thérapie qu’il soit »

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  5. Delorme 5 octobre 2010 à 6 h 35 min

    Dans un village où je vais souvent, un type a tué un jour, par accident, un autre chasseur… Comme on dit, ça arrive !… En revanche, ce type continue d’aller à la chasse, comme si rien n’était. De l’avis unanime dans le village, c’est « la meilleure thérapie qui soit ! » Je ne sais pas ce que la femme du mort en a pensé. Elle a quitté le village.

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  6. Gilbert Laffaille 27 novembre 2011 à 10 h 10 min

    Eh oui Michel, mais le tourneur-fraiseur dont tu parles ne fait pas, lui, un métier public, c’est toute la différence. Dans un métier public on s’expose au vu et au su de tous, pour le meilleur et pour le pire. Et quelqu’un qui monte sur scène c’est le plus souvent pour s’y faire applaudir. C’est là que le bat blesse. D’accord avec toi sur le comportement des journalistes mais le premier à se poser la question de l’opportunité ce devrait être Cantat à mon sens.

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  7. Dominique 28 novembre 2011 à 8 h 59 min

    Gilbert, tu voudrais qu’il fasse quoi ? A priori, ce qu’il sait le mieux faire, c’est quand même écrire et chanter.
    Et je pense que nous faisons tous un distinguo entre l’artiste qui porte un discours, une beauté, une émotion et l’humain qui subit ses pulsions, ses addictions, ses petitesses… sa condition d’humain.
    Ceux qui appréciaient Noir Désir, son engagement, sa générosité et ses révoltes ont tous été meurtris que l’homme Cantat ne soit pas à la hauteur de l’artiste.
    Ceux qui applaudissent Cantat aujourd’hui n’applaudissent certainement pas l’homme qui a tué sa compagne il y a huit ans.

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  8. Norbert Gabriel 23 août 2013 à 23 h 22 min

    Débat complexe.. surtout depuis le suicide de Kristina Rady… Et puis, curieusement quelques uns de ses plus fervents défenseurs dans l’affaire Vilnius, dont Teyssot-Gay, ont pris leurs distances, pourtant il avait bien incendié Lio qui parlait des femmes battues…

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  9. Balao GoodTips 24 août 2013 à 0 h 16 min

    Quand on va voir un spectacle, on applaudit le travail et le talent d’un artiste, et pas l’artiste en lui-même. Ce qu’a fait l’artiste avant de monter sur scène ne nous concerne pas.
    Quant à qualifier Cantat d’opportuniste, il faudrait peut-être attendre d’écouter l’album pour savoir de quoi il parle et surtout se rappeler qu’avant août 2003, Bertrand était déjà une méga star.

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  10. Quentin Allemand 25 août 2013 à 9 h 32 min

    Michel Kemper pose une question qui me parait pertinente : Pourquoi s’acharner sur lui (Cantat) ? Et pourquoi empêcher un homme ayant purgé sa peine de travailler dans son domaine ? Le seul souci et la complexité de ce cas précis réside dans le fait que la chanson est par principe vecteur d’émotion, et fabriqué d’histoire vraies ou inventées… Donc la vraie question est : peut-on aborder des thèmes, faire rêver des auditeurs, poser des questions en chanson et provoquer des émotions après avoir commit l’irréparable ? Ca pose la question de la légitimité. Je pense personnellement que l’on aborde ici l’ultime question du pardon, et je pense que la ferveur et la violence des propos tenus sur cette page ne traduit que les divergences des personnes vis-à-vis de cette question. J’ai connu des femmes qui ont été battues ou violées… Je connais la perfidie de ces situations et parfois la lâcheté de l’entourage… Et je sais que toutes les personnes qui ne lâcheront pas Bertrand Cantat sont de loin (ou de près) atteintes par ces violences. Je leur pose la question : faut-il pardonner ? Faut-il s’acharner sur le passé ? Faut-il cristalliser sur UNE personne sous prétexte qu’elle chante ? Ensuite, sur « peut-on chanter après avoir commis cela »… Je pense personnellement que oui. Mais peut-on écouter un chanteur après cela ? Je pense que oui, et que non… Et ça, ça dépend du recul et du choix personnel de chacun, et je n’ai pas de jugement là dessus. Alors arrêter de vous taper dans les pâtes et dénoncer chaque injustice auquel vous pourriez être témoin, de près ou de loin. Votre haine ne sera pas vaine et elle se transformera en justice, en vraie justice… Pas celle de Facebook.

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  11. Franck Halimi 25 août 2013 à 9 h 50 min

    En effet, Quentin, « taper dans les pâtes » est un acte assumé de gourmandise et, à ce titre, fait un con teste tablement partie des 7 péchés cas piteux => allez, une bonne crise de foi là-dessus et on n’en parle plus…
    Cantat moi, je n’ai pas d’avis sur le sujet => je referme les crans sur mon Clavier (pas Christ Ian, hein)…

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  12. Roucaute 25 août 2013 à 23 h 52 min

    Intéressant de parler de ce sujet un peu différemment de ce qui se fait par ailleurs. Mais pas d’accord sur cette phrase : « Il eu été typographe ou tourneur-fraiseur ou fermier qu’il aurait repris le travail normalement. » Je parle de notre capacité à accueillir les sortants de prison, quels qu’ils soient. Non, un typographe ou un tourneur-fraiseur qui sort de taule après plusieurs années de prison ne retrouve pas son boulot et ses potes de bistrot comme s’il ne s’était rien passé. Un fermier, sauf miracle, trouvera sa ferme vendue pour payer les années de détention et les parties civiles. Un sortant de prison doit souvent tout reconstruire, se trouver un boulot, en racontant ou pas la vérité, etc, etc. Je ne sais pas ce que cette remarque apporte sur le cas Cantat en particulier, cela dit, mais il me semblait nécessaire de relativiser la facilité de reprendre une vie « habituelle » après un séjour en taule.

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  13. Claude Vlerick 26 août 2013 à 17 h 36 min

    Tout dépend des chanteurs et des chansons : tous ne font pas le même métier.
    Il y a ceux qui ambitionnent de nous divertir et font leur boulot consciencieusement.
    Il n’y a absolument rien à exiger d’eux.
    D’autres sont porteurs de « quelque chose » qu’ils ambitionnent de nous transmettre, une voie qu’ils nous ouvrent devant eux et devant nous.
    La moindre des choses est que nous exigions d’eux une « certaine cohérence qui témoigne de leur sincérité. Cohérence qui peut être réelle mais problématique. Compliquée, quoi… comme chez Cantat, et peut-être aussi dans une autre mesure chez Bernard Lavilliers
    comme le démontrent les analyses de Michel Kemper.
    On peut ne pas leur demander cela.
    Dans ce cas, oui, Barbelivien et, peut-être avec plus de regret, Le
    Forestier sont de grands artistes… Mais…
    Claude.

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  14. Robinsonne Chanson 30 septembre 2013 à 11 h 22 min

    Est-ce parce que je suis une femme? Ou parce qu’il m’est arrivé de subir la violence d’un homme qui, heureusement ne m’a pas tuée? J’ai tant aimé Cantat, pourtant, mais là, il me semble difficile de supporter des apparitions en public, une médiatisation à laquelle de plus obscurs et plus intègres que lui n’ont pas droit, et je ne comprends toujours pas pourquoi il faudrait à tout prix distinguer l’artiste de ses actes…

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    • Norbert Gabriel 30 septembre 2013 à 15 h 00 min

      «  »je ne comprends toujours pas pourquoi il faudrait à tout prix distinguer l’artiste de ses actes… » C’est vrai, pour des raisons assez proches des vôtres, j’ai du mal à oublier, j’ai pensé qu’on peut distinguer un artiste d’un de ses actes, Vilnius, et puis Kristina Rady …

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  15. Georges Cuffi 30 septembre 2013 à 11 h 23 min

    Ton article était très bien, très juste et mesuré.Je pense comme toi, exactement.Ce type est libre de reprendre son métier et je suis libre de me foutre absolument de lui et de ses chansons, d’ignorer même leur existence. Rayé à vie, c’est tout.

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  16. Danièle Sala 30 septembre 2013 à 13 h 36 min

    C’est pas facile ! je l’ai écouté ce matin sur Inter, et l’ai été touchée par sa chanson, c’est vrai, il a du talent et son métier , c’est de chanter, et puis il faut bien qu’il nourrisse ses enfants . Après, peut on dissocier le chanteur de l’homme qui a tué la femme qu’il aimait? Et peut être poussé au suicide la mère de ses enfants ? C’est à chacun de voir et puis, oui, on est pas obligés d’aller le voir , qu’on le laisse tranquille, seul face à son destin, à ses remords peut être . Comme Michel, je ne suis ni pour ni contre lui , mais qu’on le laisse faire son métier .

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  17. Fabre Christine 30 septembre 2013 à 15 h 57 min

    Je me range aux propos de G.Lafaille…..oui, Cantat est un artiste, oui, il est peut être malheureux( et là vraiment je m’en fous), oui il a sans doute besoin de vivre de son métier ( écrire, chanter), mais NON je ne veux pas le supporter sur scène, NON je ne veux pas le voir applaudi, NON , je ne veux plus le voir heureux de chanter.Chanter est un vrai bonheur, transmettre ses joies, ses peines, ses idées est un vrai bonheur et JE NE VEUX PAS QU’IL RESSENTE DE BONHEUR!!

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  18. Claude Fèvre/ Festiv'Art 30 septembre 2013 à 18 h 41 min

    Je vous avoue hésiter beaucoup à écrire …la plume de la chroniqueuse manque singulièrement de légèreté et pourtant ma propre vie de femme qui doit à la chance de ne pas avoir rejoint Marie et tant d’autres il y a 26 ans , une nuit de Réveillon … (pardon de cette impudeur, tant pis, il le faut !) mes engagements pour le sort de cette moitié de l’humanité, et aussi mon dévouement pour la Chanson que personne ne peut me contester me conduisent à dire ceci :
    Quels que soient les regrets que nous laisse Noir Désir, quel que soit le talent incontestable de l’artiste, je lui conteste aujourd’hui formellement le droit moral d’être en scène et d’être applaudi. Un minimum de décence et de pudeur exigeraient qu’il continue sa
    création, son métier donc(ce que je ne saurais lui contester) sans se présenter au public.
    Quant à la distinction entre vie d’homme et vie d’artiste c’est un vaste débat. Le professeur de lettres que je suis a défendu auprès de ses élèves la distinction.
    Vous le voyez, nous sommes tous pétris de contradictions. je n’y échappe pas.
    Mais ce soir je m’exprime au nom de mes sœurs violentées, assassinées. Que Marie (quel prénom !) repose en paix.

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  19. Christine Valat 30 septembre 2013 à 19 h 24 min

    Je partage votre avis, vous avez exprimé ce que je pense d’une façon très claire. Je reconnais un grand talent à l’artiste mais pour moi aujourd’hui impossible de dissocier les deux ! Merci Claude

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  20. ZagAlam 1 octobre 2013 à 9 h 00 min

    Un artiste est un homme qui fait tout simplement son métier par besoin. Dans les propos de certains on est pas loin de la double peine ; de la non confiance en l’humain de se relever de ses fautes, et pourquoi pas la peine de mort ? ALORS BASTA ! Des souffrances il y en plein les journaux télévisées bien des magouilles politiques font des milliers de morts et vous votez toujours je pense, non ?? Alors ne parlez plus d’amour, mais de votre propre souffrance « en l’honneur des vivants » Vivez !!

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  21. Robinsonne Chanson 1 octobre 2013 à 9 h 03 min

    Pas tout compris, là… Voter? La peine de mort ? Ma propre souffrance « en l’honneur des vivants » ? C’est quoi ces amalgames ? Un artiste, cher monsieur, a besoin d’être aimé de son public ; je dis simplement que certains actes, payés ou pas par une condamnation en justice, tuent l’amour. Et ça on y peut pas grand chose…

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  22. Serge le Vaillant 1 octobre 2013 à 9 h 07 min

    Le minimum de pudeur et de décence devrait lui imposer le silence. Le turbin ? Qu’il aille pointer à l’usine. Ses émotions ne sont que mensonges d’un mégalo. Je n’ai jamais souhaité respirer le même air que lui. Je ne pourrais pas lui serrer la main.

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  23. Michel Kemper 1 octobre 2013 à 9 h 13 min

    Je comprends et partage la douleur de Claude. C’est simplement moi qui, par cet article, propose le débat. Un article qui parle d’ailleurs plus de l’attitude des journalistes professionnels des grands médias face au cas Cantat que de Cantat lui-même. C’est moi qui suis énervé de voir comment on remue le couteau dans la plaie pour faire vendre du papier ou de l’octet. Le rôle de NosEnchanteurs et de « discuter et disputer » la chanson et ce sujet me semble intéressant. Maintenant, si j’ai beau dire et maintenir que ce monsieur a payé et doit pouvoir exercer librement le métier qu’il a choisit, c’est vrai qu’il y a quelque chose au fond de moi qui m’interdira à tout jamais d’aller l’applaudir en scène. Mais il est clair qu’il a payé et que nous nous devons de respecter la justice.

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  24. Michel Kemper 1 octobre 2013 à 9 h 15 min

    Je ne pourrais pas lui serrer la main non plus !

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  25. Francis Hutin 1 octobre 2013 à 9 h 17 min

    Sortez les mouchoirs….

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  26. Michel Kemper 1 octobre 2013 à 9 h 19 min

    Non, Francis, c’est pas une histoire de mouchoirs… Ce n’est pas une histoire simple que celle-ci. Ni dans un sens, ni dans l’autre elle n’appelle à railleries.

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  27. Caryn Balmier Jantel 1 octobre 2013 à 9 h 21 min

    J’ai aimé l’artiste et l’homme quand j’étais ado et jeune adulte… Maintenant… qu’il continue son travail d’artiste s’il le veut mais je suis assez d’accord : je n’irais plus l’applaudir comme je l’ai fait de nombreuses fois.

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  28. Francis Hutin 1 octobre 2013 à 9 h 26 min

    d’accord avec toi Michel, ce n’est pas une histoire comme les autres… On pardonne mais on ne l’applaudit plus … Ce n’est pas très net comme comportement.

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  29. Michel Kemper 1 octobre 2013 à 9 h 49 min

    Il m’est facile de comprendre que quand quelque chose est cassé, c’est cassé. On peut et on doit (nous sommes pour la plupart des adultes censés et raisonnables) accepter que la justice est passée, que la faute a été payée, la peine purgée. Reste que le ressort, pour un certain nombre de personnes –on le lit ici comme ailleurs-, est cassé, sans doute irrémédiablement. Et ça, ça ne se commande pas. Je maintiens seulement qu’il m’est désagréable de constater, à chaque nouveau signe d’activité de Bertrand Cantat, ces torrents de boue et de haine cachés sous d’hypocrites articles de presse : ça fait tourner les rotatives et ça participe à une ambiance générale que je n’aime pas, où pour des raisons d’audience on monte les gens les uns contre les autres.
    Pour ma part, et depuis longtemps, comme Claude Fèvre, je me pose la question de la distinction entre vie d’homme et vie d’artiste : un salaud peut-il être qualifié d’artiste même si sa qualité d’artiste est manifeste ? Je ne sais pas, je n’ai pas de réponse à ça. Mais je me doute qu’un fils de déporté à Dachau ne va pas couvrir d’éloge l’auteur de « Voyage au bout de la nuit » qui est aussi celui de « Bagatelles pour un massacre ». Et je le comprends.

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    • Claude Fèvre Festiv'art 1 octobre 2013 à 19 h 16 min

      Bien sûr Michel, j’ai en tête moi aussi le docteur Louis-Ferdinand Céline… dont l’écriture a été un tel chamboulement dans la littérature… et pour autant…

      Répondre
  30. Norbert Gabriel 1 octobre 2013 à 14 h 02 min

    Quand j’entends cette version du « Partisan » par Sixteen Horse Power et Cantat, j’en arrive à oublier tout le reste .. et pourtant…
    http://www.youtube.com/watch?v=snKli2IzFJM

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  31. Norbert Gabriel 1 octobre 2013 à 15 h 58 min

    et à part ça, qui a écouté la première chanson qui est passée sur France Inter hier ? Je n’ai pas reconnu Cantat, mais je l’ai trouvée vachement bien, ce duo avec la contrebasse est très réussi …
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=MoXNwGKA8cg

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  32. Claude Fèvre Festiv'art 1 octobre 2013 à 19 h 17 min

    Vie et/ou Art… le débat reste ouvert. Pour apporter le témoignage de mon action aujourd’hui auprès des auteurs de chansons , il m’est impossible (et de plus en plus !) d’ignorer l’être de chair, de sentiments, d’actes, que je rencontre… Je dis même souvent qu’il me faut cette rencontre là pour programmer un artiste…

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  33. Pascal Morin 1 octobre 2013 à 19 h 18 min

    Le ressort est cassé. Le pardon du passé est une chose le présent en est une autre. Sans jugement juste un constat. je comprends parfaitement la notion de seconde chance mais je ne peux simplement plus l’écouter.

    Répondre
  34. Etienne Champollion 1 octobre 2013 à 19 h 25 min

    les gens feraient mieux de relire un peu la vie de Carlo Gesualdo ! La musique est pourtant magnifique

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  35. de rugy bénédicte 1 octobre 2013 à 21 h 22 min

    je n’ai rien à rajouter à ça :
    http://www.ledevoir.com/culture/theatre/321334/aimee-ma-petite-cherie

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    • Norbert Gabriel 2 octobre 2013 à 0 h 01 min

      en effet, c’est une très belle lettre… et ce n’est pas une absolution .. c’est l’humain dans sa complexité et ses contrastes.

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  36. sarcloret 5 octobre 2013 à 10 h 25 min

    je sais que j’ai le don de mettre en rogne les gens qui me lisent et ça m’amuse. l’avantage des gens comme moi qui n’aiment pas grand chose est qu’ils se trompent rarement. j’ai toujours trouvé tarte les chansons de bertrand cantat et carla bruni, indépendamment de leur comportement. De ce fait l’idée d’aller les réécouter après un crime (comme par exemple avoir épousé mon homonyme à talonnettes) ne se pose pas. bien sur mon fiel habituel voudrait que je cherche à empêcher cantat de chanter, mais obispo continue également et c’est pire. pour ce qui concerne Céline on est dans une autre problématique, parce qu’on ne lui reproche aucun acte, mais des écrits. il a été médecin des pauvres et antisémite à une époque où les antisémites étaient nombreux, mais pas les médecins des pauvres. On chérit Céline pour son écriture et pour emmerder philippe val.
    pour le crime de cantat, je rappelle qu’après avoir cogné Marie Trintignant, il a continué sa soirée arrosée en la laissant mourir par terre. antant qu’un criminel c’est un con, ce qui confirme mon idée de ses chansons.

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  37. Martine Rigaud 7 octobre 2013 à 11 h 33 min

    Je suis de bout en bout d’accord avec Michel Kemper et dans les mêmes questionnements.
    Merci à Norbert d’avoir posté la vidéo. La chanson et son interprétation sont tout de même magnifiques non ? Personnellement je ne me priverai pas de l’écouter (ce que j’ai déjà beaucoup fait d’ailleurs).

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  38. Michel Kemper 23 octobre 2013 à 13 h 35 min

    On lira ce billet de Baptiste Vignol (blog « Mais qu’est-ce qu’on chante ? ») sur Les Inrockuptibles de cette semaine, avec l’interview de Bertrand Cantat. C’est ici : http://delafenetredenhaut.blogspot.fr/2013/10/aux-chiottes-les-inrocks.html

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  39. sylvie Lamy 1 décembre 2013 à 20 h 01 min

    Quand on est une femme, on ne se pose même pas la question, on boycotte, comment pouvoir applaudir cet homme ? « Il a payé », dites vous, oui, il a mis sa vie entre parenthèses pendant 5 ans, mais pour les enfants et les proches de Marie Trintignant, il n’y a pas de parenthèses, il y a des parents qui ont perdu leur fille et des enfants qu’on a privé de maman à vie, alors que cet homme veuille remonter sur scène et accepte de se faire applaudir, non, non et non !!!!

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    • Norbert Gabriel 1 décembre 2013 à 23 h 34 min

      On peut aussi être un homme qui a connu des très proches dans la situation en question,
      sans que ce soit aussi grave, et de loin. Et être très sensibilisé à ces drames, d’où mon premier commentaire sur l’article Detroit. Mais en effet, je n’irai pas le voir en scène.

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  40. Romain Brun 8 avril 2014 à 14 h 45 min

    « c’est là où le bât blesse »…

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  41. Pascal Guyot 13 mars 2018 à 9 h 35 min

    Le peuple conspue le monstre… Sans réfléchir… Sans recul… A mort la bête… Au fait pourquoi la bête ? Nous sommes tous des bêtes… Gens, n’êtes-vous pas sensés être humains… N’êtes vous pas sensés être sensés ! Vous m’effrayez.

    Répondre
  42. Michel Kemper 13 mars 2018 à 18 h 01 min

    13.03.2018
    LIGUE DES DROITS DE L’HOMME
    L’Observatoire de la liberté de création affirme que Bertrand Cantat a le droit de chanter

    Communiqué de l’Observatoire de la liberté de création

    Qu’il y ait un débat sur ce que représente Bertrand Cantat sur scène est parfaitement légitime. On peut aussi considérer qu’il y a une certaine hypocrisie à ne contester que sa tournée et pas ses disques, comme si le concert était le lieu de toutes les sacralisations.

    En tout état de cause, ce débat change de nature quand il se transforme en demande d’annulation de sa tournée.

    Cantat a le droit de chanter, les programmateurs sont libres de le programmer et chacun est libre d’aller le voir, ou pas.

    Dans un Etat de droit, personne ne se fait justice à soi-même, et personne ne fait justice à quelqu’un d’autre en dehors de la justice.

    Les demandes, directes ou indirectes, de censure ou d’annulation de son spectacle, qu’elles soient portées par des associations comme Osez le féminisme ou par des personnes hors réseaux associatif, les pressions diverses et variées des élus, les retraits de subventions aux festivals ou structures qui le programment contreviennent à la lettre et à l’esprit de la loi.

    Il semble nécessaire de rappeler aux uns et aux autres les dispositions légales. La loi de 2016 dispose dans son article 2 que la diffusion de la création artistique est libre, et l’article 431-1 du Code pénal réprime le fait d’entraver, d’une manière concertée et à l’aide de menaces, l’exercice de la liberté de création artistique ou de la liberté de la diffusion de la création artistique d’un an d’emprisonnement et de quinze mille euros d’amende.

    D’autre part, l’Etat (c’est l’article 3 de cette loi), à travers ses services centraux et déconcentrés, et les collectivités territoriales doivent mettre en œuvre la politique en faveur de la création artistique, laquelle poursuit notamment comme objectif le soutien de l’existence et le développement de la création artistique sur l’ensemble du territoire, en particulier la création d’œuvres d’expression originale française et la programmation d’œuvres d’auteurs vivants, et doit garantir la liberté de diffusion artistique en développant l’ensemble des moyens qui y concourent. L’Etat doit encore promouvoir la circulation des œuvres sur tous les territoires, la mobilité des artistes et des auteurs et entretenir et favoriser le dialogue et la concertation entre l’Etat, l’ensemble des collectivités publiques concernées, les organisations professionnelles, le secteur associatif, les acteurs du mécénat et l’ensemble des structures culturelles et leurs publics.

    En prenant des positions qui ne sont pas à la hauteur des exigences légales à propos de la tournée de Bertrand Cantat, et en gardant un silence inquiétant sur la plupart des affaires récentes d’atteinte aux libertés de création et de diffusion des œuvres, la ministre de la Culture manque aux devoirs relevant de son titre et de son domaine d’intervention.

    L’Observatoire de la liberté de création regrette que l’artiste, sous la pression, ait renoncé à tourner dans les festivals cet été et s’inquiète qu’en France, en 2018, certains soient plus tentés par les réflexes de censure que par le respect des libertés et par le débat démocratique qu’ils réclament, paradoxalement, de leurs vœux.

    Paris, le 13 mars 2018

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  43. samael 15 juin 2018 à 0 h 50 min

    Y’a plein de mecs qui tuent leur femme un soir de défonce, ils sont condamnés, ils font de la prison, ils payent leur dette et après, basta ! Ils retournent au turbin, personne les emmerde, ils retrouvent leur place, une nouvelle femme et un nouveau soir de défonce, ils la déglinguent, retour cas prison, ils payent leur dette et re-basta ! Bertrand, il en a deux de femmes sur la conscience, y’en a pour qui c’est bien pire, trois femmes et plus, même des hommes et des enfants comme Lelandais alors basta avec Bertrand, il la joue petit dans la cour des tueurs, c’est juste un petit assassin de pacotille, pas un grand comme on veux nous le faire croire : y’a que deux femmes et pas d’hommes, ni d’enfants dans ses victimes alors çà suffit les hyènes sans cœur.

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