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Brassens : le sourire de Fernande

Fernande doit en sourire : Brassens bande encore et pour longtemps. Témoins ces disques qui, régulièrement, rendent hommage à celui qui disait mieux savoir fumer la pipe que chanter.

Ces Étrangers qui nous sont si familiers… (photo DR)

Il y a ces disques respectueux, trop sans doute, à lustrer le patrimoine, y faire les poussières du gisant.
Il y a ceux qui frottent Brassens à d’autres sons, d’autres cultures : ça a parfois donné des galettes enviables. Le dernier disque de Joël Favreau ainsi que le Brassens l’irlandais sont de ceux-là.
Il y a, cas à part, Le Forestier érigé en Glenn Gould de Brassens pour une œuvre superbe, au-delà de tous les qualificatifs.
Il y en a d’autres, et je les chéri entre tous, qui, par leur interprétation décalée, rocailleuse, écorchée, rendent au tonton un peu de son rugueux d’origine, l’émeri de ses chansons, de son anticonformisme, de sa sève d’anarchie qui s’est quelque peu tarie quand l’institutionnalisation s’en est venue, un peu à la manière d’une insidieuse médaille, pire : d’une légion d’honneur.
C’est dire si on peut être content, ému, troublé à l’écoute de Un salut à Georges Brassens par Les Étrangers familiers. Quésaco ? En fait la Campagnie des musiques à Ouïr, Denis Charolles en tête, flanquée pour l’occasion d’Éric Lareine et de Loïc Lantoine. De Joseph Doherty, Julien Eil, François Pierron et d’Alexandre Authelain.

L'album, le bijou !

À l’origine une commande du théâtre de Sète pour le 25e anniversaire de la disparition du vieux. Au final, un spectacle itinérant, de nombreuses scènes et ce double cédé riche de vingt-sept titres.
Là, on est loin, très loin de tout académisme, c’est du comme ça vient, parfois brut et déchirant, infiniment beau. Qui parfois caresse les textes, parfois les heurte, les cogne à des sons qu’ils ignoraient à ce jour. À l’image, en fait, des deux principaux interprètes que sont Éric Lareine et Loïc Lantoine, ici souvent confondus par leur émotion. Parfois en de nouvelles et parfois surprenantes orchestrations, bluesy, jazzy, country, rock, brésilienne, tribales même, électro… Parfois en anglais, en espagnol même… Il y a Brassens, bien sûr, mais pas que lui : tous les poètes qu’il a « musicalisés », les Villon, Hugo, Pol, Richepin, Valéry, Aragon, Verlaine et Lamartine, ça fait encore plus de monde en scène pour cet hommage, ce spectacle, cette pièce d’exception de toute discothèque.

Un salut à Georges Brassens, double cédé, 2010, distribution Anticraft. Le site des Étrangers familiers.

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