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Jamait, encore, toujours…

Yves Jamait et Daniel Fernandez, 1er février 2011, Festival des Poly’Sons, Centre culturel des Pénitents à Montbrison,
Photos de Dominique Marchiset.

Y’en a qui ont le cœur si vaste qu’ils ne savent que partager. Jamait est de ceux-là, à toujours profiter d’une scène pour éclairer d’avantage ses copains. Son « Bar à Jamait » est à ce titre exemplaire. Même quand le troquet est fermé, que le patron est en d’autres tournées, les vers s’agitent et trinquent encore. Comme avec son pote dijonnais Daniel Fernandez. À force de se retrouver ici et là, en des concerts de solidarité, ils ont poussé le sens du solidaire jusqu’à cette virée commune, près de quarante concerts partagés…
Salle des Pénitents, Montbrison. Jamait s’est fait beau comme pour un mariage, ou pour un enterrement : costume et cravate noirs, chemise blanche. Et béret rivé à la caboche. On ne le connaît d’ailleurs que comme ça, tant que on il enlève son couvre-chef, ça fait tout drôle, presque indécent.
Jamait fait récital, mais ce n’est pas tout à fait le sien. Tout est partagé. Les chansons s’entend mais pas que : la joie, la pêche et plein de trucs graciles et gracieux, généreux, carrément surnuméraires…
Le choix de chansons de Jamait s’oriente résolument dans les choses de l’amour et des sentiments, des couples qui s’aiment et parfois se déchirent : il sait si bien chanter le palpitant qui cogne : ah… « J’ai tant aimé les mains des femmes… » Il y a l’ivresse des sentiments qui, aussi sûrement que toutes les bières de l’Univers, imbibe sa carcasse. En écho, d’autres mots, d’autres langues parfois, d’une voix forte et belle : celle de Daniel Fernandez, dont les puissants doigts se baladent sur les cordes de la guitare. C’est espagnol, parfois africain, parfois jamaïcain, en v.o. comme en v.f., des musiques populaires comme savantes (une gnossienne de Satie !), des mots raffinés mais pas négociés qui souvent disent les combats et révoltes, la dignité appelée de son chant pour ruiner la misère. Beau et émouvant. Nos deux amis abondent dans le chant de l’autre, et réciproquement, plain pied dans les portées du copain, additionnant sans compter les talents.
Fernandez et Jamait. Deux univers, un seul concert, sans fausse note, à l’unisson. Magnifique, sensible, inspiré. Souvent drôle aussi. Avec, indissociables du résultat, deux autres phénomènes que sont Samuel Garcia aux accordéons et Didier Grebot aux percus. Quatre complices vraiment, et quelques centaines d’autres devant eux. Osmose totale, bonheur parfait.

Le site d’Yves Jamait ; le site de Daniel Fernandez.

2 Réponses à Jamait, encore, toujours…

  1. Elsa 2 février 2011 à 14 h 51 min

    J’ai fait 3 concerts sur cette tournée !
    Extra !
    De grands moments d’émotion !
    Un grand merci à toute l’équipe et RDV à l’Alhambra pour la clôture !

    Répondre
  2. Odile 3 février 2011 à 11 h 14 min

    Ah si ils pouvaient venir dans ma région ces deux là!
    Merci pour ce très bel hommage à Jamait dont je ne me lasserai jamait!
    Je l’ai déjà vu et entendu 3 fois, et c’est chaque fois la première fois!

    Répondre

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