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Tricot Machine, une maille à l’endroit, l’autre en vers

Tricot Machine (photo d'archives – DR)

Tricot Machine, 23 avril 2011, Le Pax à Saint-Etienne,

En cette veille de Pâques, la salle est pour le moins clairsemée, mais l’occasion était belle pour nos québécois de se produire en cette ville qu’ils semblent bien aimer, histoire d’occuper leur emploi du temps, entre deux concerts lyonnais (dont un en première partie de Fersen) et à trois jours d’une autre première partie, de Cocoon, dans le mythique Olympia de Paris.
Le Québec nous est un bon fournisseur de chansons en gros. Celle bien charpentée, qui fait sens et œuvre, de Félix Leclerc à Stéphane Côté, de Richard Desjardins à Michel Rivard. Et une autre, qui flatte l’oreille et nourrit grassement le show-biz de ses « plamonderies », ses Garou, ses Dion et autres rejetons, une chanson pas très regardante sur ce qu’elle chante pourvu qu’elle fasse tinter le tiroir-caisse. Tricot machine est ailleurs. Ces deux-là, Catherine Leduc et Matthieu Beaumont, couple sur scène comme ailleurs, nous font une p’tite chanson pas bien farouche, fraîche comme la rosée du matin, avec un plaisir communicatif étonnant. Leur inspiration se nourrit de restes d’enfance, de choses de l’amour, avec de vrais morceaux de bonheur dedans (« Mais c’est pas la faute du temps / Si j’frissonne / Et nos mains se repèrent / Et nos cœurs s’accélèrent »)… Et d’évocation de la nature, paysages de Trois-Rivières et de Montréal souvent enneigés, quand tombent les « peaux de lièvre » : quand, « une bûche après l’autre », on se réchauffe autour du poêle, tendrement.
Matthieu est au piano ; Catherine au concertina et au xylophone, baignée de couleurs de haut en bas. Sans plus de présentation, ces deux-là ont le don de faire copain-copain avec l’assemblée, tant qu’on s’y sent bien, à l’aise, comme une soirée entre amis, de rare complicité. Des amis du lointain, de là où la voix se charge d’un accent particulier, drôle et chantant, aux mots singuliers. Quand nos deux amis parlent, c’est criant ; ça l’est moins quand ils chantent, soucieux qu’ils sont d’une bonne élocution. Parfois, les batterie et autres claviers de leurs deux complices (leurs prestations sont à géométrie variable, du duo au sextet : là, ils sont quatre en scène) forcent le trait musical, en une pop-rock séduisante où les mots doivent tout de même se battre pour encore se faire entendre.
Il y a en leur prestation tout le bonheur du monde qu’il est franchement agréable de partager le temps d’une scène. Tricot Machine file un bien bon coton. Parce qu’ils aiment l’Hexagone, ils profitent de toutes les occasions pour y venir, pour propager ce bien-être : « Les années se suivent et nous rassemblent / Il y a toujours à partager. » C’est délicieux !

Le myspace de Tricot Machine, c’est là. 25 avril à L’International, à Paris ; 26 avril à L’Olympia, à Paris ; 27 avril à La Cigale, à Paris.

2 Réponses à Tricot Machine, une maille à l’endroit, l’autre en vers

  1. marie 25 avril 2011 à 10 h 57 min

    Je n’ai malheureusement pas vu en scène mais les 2 albums sont très pétillants, quoique le ton du second soit un peu plus grave par moment. Belle découverte de la jeune scène québécoise.

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  2. joan 27 avril 2011 à 18 h 59 min

    La scène québecquoise est hélas, aussi décadente que la française et n’a pu réussir à produire en qualité d’autres Vigneault et Leclerc ou Charlebois.C’est un fait et les infernaux Plamondon, Lemay, Dion, Voisine , Garou et cie, y compris ces nouveaux chanteurs disons… »sympathiques » n’y changeront rien. Pourquoi ? Eh bien, comme on le dénonce à l’occasion sur ce site M. Kemper, parce que les dirlos artistiques sont devenus, aussi dans la Belle Province,
    des marchands de savonnettes.

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