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Liz, Cherhal killer

Liz Cherhal (photo Ronan Lanoe)

Question timbre, c’est un peu comme si la sœur de Jeanne Cherhal avait fait un stage chez Amélie-les-Crayons. Soeur de Cherhal, elle l’est. Jadis, elle ne mettait pas son blaze en avant. Elle était simplement la voix prépondérante du groupe nantais Uztaglotte, créé durant l’hiver 2002-2003 (seul disque, en 2007 : « La libération des corps »), avant de voler de ses propres ailes sous le (pré)nom de Liz (un cédé au titre de « L’homme chrysanthème » en 2008, dont elle reprend trois titres sur le nouveau). Et maintenant de recouvrer son état civil. On a entendu poindre sa voix dans les chœurs du « 12 fois par an » de sa sœur, et partager l’aventure des Ronchonchon avec Alexis HK. Là, le saut qualitatif est important et la production soignée, par ce cédé de quatorze titres où on sent bien qu’« Il est arrivé quelque chose », que Liz Cherhal existe en tant que chanteuse et qu’il faudra désormais compter sur elle. Ce même si l’empreinte de Jeanne est prégnante, cordes vocales jumelles et portées musicales pas très éloignées l’une de l’autre, même si la grande sœur a une longueur d’avance et se permet des audaces qui la poussent en d’autres portées, d’autres orchestrations.
Si on peut rire chez Liz Cherhal, c’est forcément jaune, avec culpabilité ensuite. Car la belle sait vous amener avec de jolies phrases, de belles tournures, le sens certain du crescendo dramatique, avec traits et ponctuations d’humour, à d’implacables et macabres constructions. Des catastrophes (« Il est arrivé quelque chose »), des morts en série (« Les panneaux blancs »), des meurtres (« C’est une occasion »), l’amour qui toujours se barre et qu’on dilue dans le mixeur… Et cette pleureuse qui meurt sans jamais avoir eu d’amant. Et ces tortures de fin de banquet où la chanteuse se doit de chanter… Il y a en Liz une dose de cynisme rarement atteinte, la cruauté des mots et des maux. Comme une suite de fables dessinées au crayon gras, au fusain noir, à l’eye liner et au rouge à lèvre teinte sanguine, parfois sanguinolente. Malicieusement croquées, fouillées là où ça fait mal, pile dans le play. Si on accepte cet aimable postulat, on ne peut qu’aimer Liz Cherhal, l’adorer même : c’est franchement et définitivement délicieux !

Résumons. Dans la famille Cherhal, il y a trois sœurs. L’une chante, l’autre aussi : toutes deux sont franchement adorables, quasi indispensables. Que diantre fait donc la troisième ?

Liz Cherhal, Il est arrivé quelque chose, 2011, Kalmia/L’Autre distribution. Le myspace du Liz Cherhal, c’est ici.

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4 Réponses à Liz, Cherhal killer

  1. Jean-Eméric DANCO 7 octobre 2011 à 10 h 10 min

    Un petit air de famille…

    Répondre
  2. DEBARD Gérard 7 octobre 2011 à 12 h 39 min

    Bonjour Monsieur Kemper,
    Ne pensez-vous pas qu’il serait utile que vous donnassiez aussi le titre et les références du CD de manière explicite ?
    Bien cordialement
    Gérard DEBARD

    Réponse : Sauf erreur ou omission, je les donne toujours en fin de l’article. Soit, pour ce billet-ci, juste au-dessus de la vidéo. Amicalement. MK

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  3. Cat 7 octobre 2011 à 20 h 57 min

    Pour les « sudistes » qui souhaitent la découvrir « en vrai », elle fait partie des invités de Michèle Bernard au domaine d’O, à Montpellier les vendredi 25 et samedi 26 novembre. Il y aura aussi Anne Sila, Presque Oui, Lili Lucas, Coko et Elsa Gelly (en plus de Michèle Bernard)
    Un fort beau plateau ! :-)

    Répondre
  4. Yves Le Pape 29 février 2012 à 22 h 24 min

    La troisième soeur pourrait être Emilie Cherhal qui s’occupe de certification des cosmétiques bio du côté de Toulouse… mais je n’en suis pas sûr !

    Répondre

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