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L’heure de la sortie

Photo d'archives : Michèle Bernard dans une classe de l'Ecole Lucie-Aubrac, à Cournon, en 2010 (photo DR)

Luc Ferry, François Fillon, Gilles de Robien, Xavier Darcos, Luc Chatel. Depuis quelques années, la casse de l’éducation nationale est ahurissante, en direct sous nos yeux, sans susciter trop de réactions, si ce n’est ces parents d’élèves qui rituellement, chaque année, se mobilisent pour lutter contre les fermetures de classe, puis s’en vont voter pour ces tueurs d’école.
Mais il n’y a pas que ces suppressions de postes visibles, loin s’en faut. Il y a tous les autres, qui tous contribuent à la qualité de l’enseignement, à un « plus » qui ne se chiffre que difficilement, ne se quantifie que rarement dans les études et statistiques.
Ainsi ces conseillers pédagogiques en éducation musicale. Le conseiller pédagogique en éducation musicale est un maître formateur spécialisé qui a une mission d’impulsion, d’accompagnement, de conseil, de formation et d’innovation auprès des écoles et des enseignants.
J’en connais quelques-uns, exemplaires, parmi bien d’autres qui ne le sont pas moins. Qui tous ont initié des actions pareillement exemplaires.
J’ai, sous les yeux, ce  livre-cédé de 2006, Chansons en papillotes, sous-titré « 8 titres à déguster » (chansons de et interprétées par Michèle Bernard, Christopher Murray, François Forestier et Rémo Gary, Michel Jacques et Laurent Touche, Bruno Feugère, Pascal Descamps, Gil Chovet, Yves Matrat et Philippe Veau), enregistré grâce au formidable travail de l’équipe des conseillers pédagogiques du département de la Loire : Nadine Maisse, Michel Barret et Sylvie Jambrésic. L’édition de ce cédé, aux éditions Lugdivine, avait donné lieu, les années suivantes, à une foultitude d’actions passionnantes dans tout le département : classes APAC, concerts-rencontres avec les artistes, travaux d’ateliers autour des chansons d’un panel très ouvert. A un partenariat peu commun aussi, associant pour la première fois l’ensemble ou presque des forces musicales de ce département, même les jeunes chanteurs de la Maîtrise de la Loire pour l’interprétation collective des chansons. Une action exemplaire parmi d’autres…

Gil Chovet (photo DR)

Politique de restriction budgétaire oblige, deux de ces conseillers sont renvoyés devant des classes en dépit de l’excellence de leur action et de leur investissement au service de la musique et des élèves (depuis quelques années, même leurs frais d’essence n’étaient plus pris en compte, comme leurs homologues d’autres départements…). Nadine Maisse a été éjectée l’an dernier, un des deux autres devrait l’être cette année. Non pas – j’insiste – parce qu’ils ne donnaient pas toute satisfaction dans leurs missions, bien au contraire, mais parce qu’il fallait reprendre des postes, dégraisser l’éducation nationale : c’est tout un ensemble de partis-pris pour l’école et la culture qui sont anéantis… On ne peut que regretter que, dans ces périodes de restriction et dans un département difficile comme celui de la Loire, ce soient les enseignements artistiques et culturels qui sont visés par les suppressions de postes. Les autorités académiques ont beau jurer pouvoir maintenir toutes les actions conduites par ces trois conseillers, il n’en sera évidement rien. Ces enseignements artistiques ont été portés avec constance et passion par des spécialistes qui n’ont cessé de se former eux-mêmes et de pratiquer la musique afin d’être des formateurs toujours plus exigeants et en évolution constante dans les missions qui leur étaient confiées : missions de  formation et de mise en relation des artistes avec des écoles, des musiciens intervenants et des professeurs. Et surtout pour les élèves. Aucun formateur autre ne pourra remplacer le travail remarquable des conseillers spécialisés en musique pour le développement du chant choral, de l’écoute et de différents types d’expression musicale avec des partenaires choisis.
Un seul conseiller pour un tel département, pour couvrir de Rive-de-Gier à Roanne, de Bourg-Argental à Chazelles-sur-Lyon, c’est pitoyable. Cette suppression d’un des deux derniers postes entraînera fatalement un appauvrissement puis une disparition des rencontres-chorales que ces conseillers avaient mises en place depuis de nombreuses années et qui ont permis à de nombreux enfants de tout le département de chanter sur différentes scènes et de partager de vraies émotions artistiques aux côtés d’artistes tels que Petrek, Bissa Bienvenue, Hervé Lapalud, Patrick di Scala, Gilles Pauget, Edgard Ravahatra, etc.

Alors messieurs Sarkozy et Chatel auront beau faire leurs plus beaux sourires, jurer sur qui ils veulent qu’ils aiment l’éducation nationale, que moins il y aura d’enseignants et plus l’enseignement sera de qualité (si, si !), nous savons le mépris qu’ils affichent constamment, en tous lieux, en toutes écoles, en tous collèges, à tous moments de la vie éducative. C’est zéro sur vingt pour leur misérable copie et direction la porte ! Leur restent soixante-quinze jours pour enfin faire leur cartable.

C’est ainsi dans le département de la Loire, c’est sans doute pareil chez vous. Laissez en commentaires vos témoignages, histoire de se faire une juste idée de cette formidable casse…

16 Réponses à L’heure de la sortie

  1. Fred HIDALGO 7 février 2012 à 9 h 42 min

    J’en connais une autre, de CPE, qui se défonce dans la précarité la plus totale, d’une année à l’autre, puisqu’on a décidé en haut lieu de ne plus titulariser ce personnel pourtant on ne peut plus indispensable entre le proviseur, les profs, les élèves et les parents d’élèves. Résultat des courses : un « contrat à durée déterminée » chaque année (quand ça n’est pas plusieurs contrats dans plusieurs établissements en cours d’année – avec les difficultés d’adaptation que cela suppose, l’obligation de tout reprendre à zéro, etc., – voire à mi-temps, voire pas du tout…), sans la moindre garantie de pouvoir exercer un métier pour lequel on a été formé… et que, dans le cas de ma fille aînée (puisque c’est d’elle dont je parle), on exerce avec la plus grande conscience professionnelle et en recueillant toujours les vives félicitations de ses différents proviseurs (qui ne peuvent même pas redemander au rectorat qu’elle reste dans l’établissement l’année suivante).
    Actuellement, elle passe ses rares moments de temps libre (car c’est un travail extrêmement prenant, genre 12h (non considérées comme « supplémentaires ») par jour, avec les réunions pédagogiques, les C.A., les rencontres avec les parents, etc., APRES les horaires scolaires) à organiser des sorties culturelles ou citoyennes pour « ses » élèves : récemment le Conseil général et l’Assemblée nationale, tout en proposant à ceux qui le veulent bien un atelier des plus sympathiques, puisqu’elle leur enseigne (bénévolement, il va sans dire, mais pour la plus grande satisfaction générale) comment concevoir, réaliser et animer un journal… Bon sang ne saurait mentir !
    Fred HIDALGO, créateur de “Paroles et Musique” puis des “Cahiers de la chanson”, toujours prêt à faire chorus, en indécrottable optimiste du cœur (malgré le pessimisme de la raison), pour des lendemains qui chantent (http://sicavouschante.over-blog.com)

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  2. andré 7 février 2012 à 9 h 44 min

    Je connais le travail réalisé par Michèle Bernard, Marion Rouxin ou encore Fabienne Marsaudon et Michel Précastelli avec les enfants dans certaines écoles.
    Avez-vous quelques autres exemples d’artistes qui s’impliquent dans ce domaine ?

    Réponse : Je crois la liste assez impressionnante, tant que je n’ose lancer quelques noms et en oublier des centaines d’autres. Ce dans des animations, des rencontres, des ateliers de chant, ateliers d’écriture… Le champ du chant est large. En intra-scolaire comme en péri-scolaire (à savoir en dehors de l’école et du temps scolaire mais en lien avec l’école). MK

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  3. Chris Land 7 février 2012 à 10 h 14 min

    Grâce à une conseillère pédagogique en éducation musicale d’une classe de CP dans le 13ème arrondissement de Paris, et à l’initiative de l’enseignante, une des chansons du spectacle Pantin-Pantine d’Allain Leprest et Romain Didier va être interprétée cette année par les enfants. Goute d’eau ?
    A noter aussi l’investissement de Christian Paccoud qui, avec son spectacle (et CD) Arthur le pêcheur de chaussures a assuré durablement des actions pédagogiques en direction des petits (maternelles comprises), toujours à l’invitation des enseignants de ces classes…
    Chris Land

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  4. Chris Land 7 février 2012 à 10 h 30 min

    Michèle Bernard, qui est en résidence au Théâtre Antoine-Vitez à Ivry, vient de présenter le « travail » effectué avec les enfants de diverses classes de la ville. Magique !
    Chris Land

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  5. Franck Halimi 7 février 2012 à 10 h 42 min

    Merci beaucoup, Michel Kemper, pour ce dramatique constat qui, à ma connaissance, vaut pour tout le reste du territoire français (en tout cas, c’est avéré en Bourgogne) !
    Et, tout d’abord, pardon si je prends quelque peu de distance avec le sujet évoqué, mais c’est ce que cet article m’a inspiré…
    En effet, ce qui est soulevé ici n’est ni plus ni moins que l’une des principales causes du délitement de notre société.
    En effet, une démocratie ne mérite son nom que si elle est en état d’avancer pas à pas sur les deux jambes que sont l’éducation et l’information. Pour que chaque citoyen puisse penser par lui-même et s’affranchir, il doit pouvoir articuler ces deux piliers et se déterminer en connaissance de cause.
    Or que constate-t-on depuis quelques lustres ?
    Que ces deux lumières qui nous permettent de lire, de nous éclairer, de jauger pour pouvoir juger… sont en train de décliner de plus en plus rapidement pour nous replonger dans des ténèbres immémoriales.
    L’éducation (seul filtre à travers lequel est sensé passer chacun des enfants de la République, lui offrant ainsi un semblant d’équité et d’équilibre) se voit fortement attaquée, non pas du fait d’une baisse budgétaire comme le véhicule un poncif communément établi (les dépenses de l’éducation ont augmenté de 60 milliards d’euros en euros constants depuis 1980, alors qu’il y a eu 600000 élèves de moins), mais à cause des programmes, des méthodes d’enseignement imposées et d’innovations pédagogiques juste débiles. Si la totalité du personnel enseignant ayant le titre de professeur se retrouvait réellement en face d’élèves, le ratio actuel, en France serait de de 1 prof pour 14,3 élèves : ça devrait aller, non ?…
    Eh bien non, ça ne va pas et les classes sont surchargées car tout est fait pour affaiblir l’intelligence ! Tous ces responsables qui prônent une rentabilité économique à court terme sont en fait de bien piètres « managers » (tant en termes d’équilibres financiers qu’en matière de gestion humaine) et la répartition des personnels enseignants est absolument incompréhensible. Fin de la parenthèse.
    Pour en revenir au papier de Michel Kemper, ce qui se passe pour les conseillers pédagogiques en éducation musicale est, en effet, plus que scandaleux. Que ces passionnés de musique et de pédagogie soient obligés de payer sur leurs propres deniers leurs frais de déplacement (alors que c’est leur quotidien que de bouger sur tout le département qui leur est affecté) est absolument aberrant ! Mais que, de surcroît, on supprime des postes jusqu’à ce qu’il n’y ait plus qu’un ou deux conseillers pédagogique musique pour un département, est tout simplement criminel !
    Ce terreau de l’éducation qui construit un citoyen et lui permet de s’enraciner dans la société, c’est quand même bien à l’école qu’on le travaille, qu’on le nourrit, que l’on y trace des sillons pour pouvoir y planter des petites graines que, patiemment, on va arroser pour qu’elles puissent germer, s’épanouir et « donner plus de blé qu’un meilleur avril », non ?… Et bien, au lieu de ça, on s’acharne à pratiquer la politique de la terre brûlée et à réduire ce qu’il faudrait développer.
    Les gens qui président à nos destinées sont des incompétents et des assassins qui tuent dans l’oeuf ce qui ne demanderait qu’à vivre !
    Mais, en fait, est-ce un complot, une volonté délibérée de tuer la pensée, une politique bien déterminée à enrayer tout ce qui pourrait contenir un germe de liberté ?
    Franchement, je ne sais pas trop… mais ce qui est certain, c’est que ces gens-là sont complètement déconnectés des réalités du terrain !
    Et ce qui est établi, c’est que ce qui est dénoncé dans le très juste papier de Michel Kemper ci-dessus est un horrible constat et une réduction concrète de l’intelligence de l’homme.
    C’est donc la moindre des choses que de le faire savoir au plus grand nombre : il s’agit de l’une des noblesses du beau travail de journaliste.
    Et cela nous amène à ce qui est évoqué plus haut : cette deuxième jambe de la démocratie qu’est l’information.
    Mais, je crois que cela fera l’objet d’une autre intervention à venir car là, je n’ai pas le temps de développer la chose à sa juste mesure…
    Voili.
    Musicamicalement vôtre.
    Franck H.

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  6. Norbert Gabriel 7 février 2012 à 10 h 57 min

    Parmi les « embarqués » dans l’action citoyenne avec des enfants, Jacques Yvart à Dunkerque anime une classe scolaire dans une création composition de chanson. C’est en cours de réalisation. Heureusement qu’il y a de ces artistes généreux qui sèment quelques petites graines de poésie et de rêve dans les cours de récréation, il en reste toujours quelque chose. Et heureusement qu’il y a des enseignants passionnés qui oeuvrent envers et contre tout pour « engendrer un peu de beauté humaine » (comme dit Pierre Barouh)

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  7. Hervé Lapalud 7 février 2012 à 11 h 19 min

    « L’éducation coûte cher. Essayez l’ignorance. »
    Victor Hugo
    (citation de mémoire donc sûrement approximative)

    je mène cette année un projet dans une école de Salaise Sur Sanne en Isère. Et c’est passionnant d’être ainsi passeur, partageur, de venir transmettre un peu du goût des mots qui entrouvrent les fenêtres de la liberté et du rêve, même par ces temps givrés.

    Hervé Lapalud, Globe-Facteur de Chansons

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  8. Christopher Murray 7 février 2012 à 11 h 30 min

    80 000 postes en moins sur l’ensemble du quinquennat, annoncé à la radio, c’est une abstraction. Sur le terrain, c’est la désolation, l’anéantissement d’années d’efforts, la destruction de vies professionnelles totalement engagées, l’appauvrissement de la formation artistique et humaine de nos enfants. Quel gâchis, au nom de quel dogme ? Qui y mettra fin ?

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  9. Norbert Gabriel 7 février 2012 à 11 h 34 min

    “L’éducation coûte cher. Essayez l’ignorance.”
    Victor Hugo
    (citation de mémoire donc sûrement approximative) »

    Citation exacte mais je l’avais par Abraham Lincoln. Qui avait peut-être de bonnes lectures ??

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  10. Danièle Sala 7 février 2012 à 11 h 42 min

    Dans le Cantal, « Projet fédérateur départemental : Ecoute voir…
    Ce projet porte sur le lien entre image(s) et son. Il s’agit d’envisager une création sonore et musicale qui entre en résonance avec des productions visuelles préexistantes (images fixes ou animées, courts métrages, vidéos, tableaux, photographies, albums…) L’enjeu est d’inventer la musique qui accompagnera l’image. »
    Les interventions en classe :
    4 classes de l’enseignement primaires sont concernées de la GS au CM2, école Saint-Paul-des-Landes, école Paul Doumer d’Aurillac, école de la Jordanne d’Aurillac, école d’Ussel. L’artiste intervenant est Joann Guyonnet, musicien, vidéaste, plasticien.

    Il y a aussi le projet Microphone proposé par le groupe de rock Quidam, qui porte sur l’écriture de textes et l’enregistrement de chansons rock, permettant la réalisation d’une compilation.  » Ce projet vise en premier lieu à introduire la musique vivante en milieu scolaire et à encourager sa pratique. Cette proposition trouve tout naturellement des correspondances avec le festival Hibernarock 2012. »
    Les artistes intervenants sont Romain Carrier et Yannick Demaison, Les établissements concernés sont les collèges de la Ponétie et le collège Pierre Galéry de Massiac. Le travail des élèves fera l’objet de représentations publiques dans le cadre du festival 2012, et à une journée à la Coopérative de Mai, à Clermont-Ferrand pour l’ensemble des élèves ayant participé au projet.

    Ce ne sont que deux exemples parmi d’autres… Mais pour dire qu’il se passe aussi des choses en province.

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  11. Norbert Gabriel 7 février 2012 à 12 h 03 min

    «  »4 classes de l’enseignement primaires sont concernées de la GS au CM2, école Saint-Paul-des-Landes, »

    Ah St Paul des Landes (1399 h) une initiation musicale d’une qualité exceptionnelle, l’école de musique locale a mis à disposition de Luc, un de mes petits enfants, un xylophone pro, chez lui, il avait 7 ou 8 ans .. et Luc va entrer dans un lycée formation musicale … Vive le Cantal et l’Auvergne !

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  12. Festiv'Art 7 février 2012 à 12 h 52 min

    Michel, tu peux dire que tu as l’art de nourrir le débat… J’y mets mon grain de sel car le sujet me touche particulièrement, tu le devines. j’ai eu une troupe théâtrale de lycéens pendant des années sans la moindre reconnaissance… et sans voir le cheveu du moindre conseiller… pour une bonne raison : dans l’enseignement secondaire, la situation de l’enseignement artistique est pire encore ! Heureusement que je n’ai jamais attendu le moindre sou de cette action !
    Certes on ne peut que déplorer ce démantèlement de l’Éducation Nationale (mérite-t-elle encore cet adjectif ?), c’est d’une douloureuse évidence…
    Mais, mais… tout aussitôt je m’empresse de tempérer et de dire que, de ma place de programmatrice depuis 10 ans, je connais une quantité d’artistes, de musiciens engagés dans des projets de belle envergure partout en France. Les musiciens sont de plus en plus nombreux à rechercher ces échanges et ces partages avec les élèves et leurs enseignants. Le plus souvent ce sont des initiatives nées de rencontres, d’enseignants passionnés, et pas du tout de l’institution. Tant mieux s’il existe ici et là des conseillers pédagogiques investis dans les domaines de l’Art… Les financements viennent des collectivités territoriales, des écoles elles-mêmes et de l’action de parents parfois, et pas de l’Éducation Nationale. Les départements, les mairies, sont souvent très désireux d’accompagner ces initiatives. Pour ne citer que la commune de Lavelanet, partenaire de notre évènement (7000 habitants) avec l’aide de la Région et du Département, son service culturel mène chaque année de belles actions, en danse, jazz, théâtre… A l’occasion de notre prochain Printemps des Poètes, l’artiste invité, Guilam, rencontrera les élèves du lycée voisin de Mirepoix. Ce n’est qu’une illustration de ce qui existe un peu partout. Ne traçons pas un portrait trop noir de la situation… même si nous connaissons tous le combat à mener pour défendre l’Ecole et je dirais, plus largement, tous les services publics.

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  13. Franck Halimi 7 février 2012 à 13 h 35 min

    Oui, je rebondis sur ce qu’écrit Festiv’Art pour confirmer que ce sont bel et bien des volontés individuelles qui viennent le plus souvent combler les manquements, et errements de l’institution.
    Mais, que d’efforts, d’envie et de volonté pour pénétrer dans le saint des saints qu’est l’école ! C’est vraisemblablement ce qui m’a été donné de plus compliqué à contourner comme embûche au cours de ma carrière : que de « bâtons dans les trous ! » (comme disait Coluche)
    Mais, ceci est aussi la preuve que celui qui s’organise peut surpasser l’inertie et la peur pour aller au devant de bien des fortunes !
    Juste un exemple parmi tant d’autres magnifiquement vécus : sur le quartier de la Fontaine d’Ouche à Dijon, durant l’année scolaire 2009/2010, écriture, tournage, montage et mixage d’un long métrage d’une durée de 1H27′. Mélange de fiction, de documentaire et de fantastique (réalisé en cinéma d’animation), ce projet intitulé « Pour l’âme ailleurs et pour le Kir » a impliqué tous les élèves, personnels enseignants, techniques et administratifs du groupe scolaire élémentaire Alsace, soit plus de 250 personnes. Ce puzzle filmique métis a pu, grâce à l’implication totale de chacunE, devenir une aventure incroyable !
    Véritable projet pédagogique (expression orale et écrite avec la rédaction des dialogues, histoire, instruction civique, arts plastiques avec des interventions hebdomadaires d’un réalisateur en cinéma d’animation, d’un intervenant musique et d’un intervenant théâtre), humain (relations avec l’équipe de tournage professionnelle, interviews et rencontres avec des gens ayant construit le quartier dans les années 70, quelques-uns des premiers habitants, des historiens, des élus, j’en passe et des meilleurs…) et geste esthétique à part entière, ce film a tissé des liens improbables et permis à tous ces enfants de quelques 26 ethnies d’origine de construire une relation nouvelle et féconde avec leur quartier.
    Bref, la preuve par le neuf que tout n’est pas désespéré !
    Ceci écrit, pour revenir au stimulus qu’est le papier de Michel Kemper, ces initiatives, certes multiples et riches, sont le fruit de volontés individuelles (mais à quel prix, parfois !) et ne sont pas le fait d’une institution dont ce devrait pourtant être le cheval de bataille. Le combat se doit d’être encore et toujours mené avec fougue, envie et détermination : affaire à suivre…
    Musicamicalement vôtre.
    Franck H.

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  14. Papa Momo 7 février 2012 à 23 h 00 min

    Il y a trois ans, l’un de mes fils étant à l’école du village en classe de CM2, la directrice de l’école, sachant que je créais des chansons, m’a gentiment sollicité pour que j’intervienne dans le spectacle de fin d’année. Nous avons monté une petite comédie musicale avec les élèves sur le thème de l’environnement. Ils ont écrit les paroles des chansons, que j’ai légèrement modifié pour que ça ne soit pas bancale par rapport à la musique, et j’ai composé les mélodies. J’ai ensuite enregistré les douze chansons qui ont permis aux enfants de répéter en classe avec leurs maîtresses. Nous avons fait trois répétitions tous ensemble où je les accompagnais directement à la guitare comme nous l’avons fait le jour du spectacle de fin d’année. Les enfants ont planché sur les décors et la mise en scène. Ce fut une belle expérience pour moi et aussi pour les enfants tout heureux d’avoir fait acte de création. Inutile de dire que cette acte était tout à fait bénévole et que je ne suis pas un spécialiste de la pédagogie. Peut-être que ces messieurs d’en haut se disent, en coupant les têtes des spécialistes, qu’il y aura toujours quelques pékins comme moi, comme Claude Fèvre où beaucoup d’autres pour intervenir à leur place et c’est là où le bât blesse, car il est malheureux de voir que des gens formés pour ce boulot soit purement et simplement écartés de leur fonction qu’ils exercent avec beaucoup de compétence et d’abnégation. Le mois dernier, la maîtresse de mon autre fils qui est en grande section maternelle, m’a demandé de participer au spectacle de sa classe en accompagnant à la guitare les chansonnettes qu’ils vont interpréter. Je me demande vraiment si je dois accepter. Mon propre plaisir ne vaut pas le travail de ces gens compétents qu’on limoge.

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  15. Danièle Sala 7 février 2012 à 23 h 15 min

    Bien sûr, ce n’est pas facile de penser qu’on peut prendre le travail de ceux qui sont formés pour travailler avec les enfants, mais il faut penser aux mômes aussi, la première expérience avec eux a été heureuse pour tous, alors, il faut y aller, Papa Momo ! Dites vous que vous comblez les lacunes de l’éducation nationale, et surtout que vous rendez des enfants heureux, c’est le plus important .

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  16. Franck Halimi 7 février 2012 à 23 h 17 min

    Bonsoir Papa Momo et merci pour ce partage d’expérience.
    Si je peux me permettre, je dirais que l’un ne doit pas exclure l’autre et que, si vous ne participez pas à ce projet, aucune autre personne (a fortiori professionnelle et qualifiée) ne le fera => faites-vous et faites leur plaisir en acceptant.
    Le vrai problème ne vient pas du rapport amateur/professionnel, mais d’une véritable vision politique avec projet pédagogique y afférant.
    Mais, il s’agit juste de mon avis… et je le partage.
    Musicamicalement vôtre.
    Franck H.

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