CMS

Fan de Zine !

Il y a manifestement un univers Zine, palpable dès qu’on daigne y entrer. Manifestement… et paradoxalement. Car Zine fait feu de tout bois, prélevant aux genres (jazz, folk, manouche, rock, arabe…) et aux cultures. Vu de sa ville, on pourrait appeler ça une salade niçoise. En tous cas un mets copieux et, ma foi, succulent, qui ne peut laisser l’auditeur indifférent. Ce ne peut être la ligne musicale donc, la dame alternant les sons, passant d’une ambiance cuivrée à la presque intimité d’un accordéon. Presque, car la musique de Zine fait bombance (une quinzaine de musiciens officie sur cet album, dont l’omniprésent Benoît Seyrat, par ailleurs compositeur de la plupart des titres, co-producteur et réalisateur de ce disque), marie à tout va les instruments et bidouille un ordinateur gorgé de sons incongrus.

Il y a cette voix qui aime à se faire gamine, virginale, et l’instant d’après explose d’une saine verdeur comme si elle perdait son innocence en chemin : « Je pleure mon enfance perdue / Elle ne reviendra plus / Mais si c’est ça je ne veux pas y aller / Chez les grands. » Pour peu, ce serait Alice au pays des merveilles, souvent des désillusions : « Encore un mec qui préfère dormir / Plutôt que de me faire jouir / Encore un mec qui préfère le match / Plutôt qu’avec moi faire du catch. » Il y a la spontanéité du mot, un verbe certes versifié mais pas calculé, pas lissé, pas politiquement correct, loin s’en faut. Zine semble chanter comme elle parle, au naturel, forte d’expressions populaires, qu’elle emprunte ou qu’elle invente, riche d’inventivité. Le monde de Zine est comme un conte souvent cruel, fait de peurs et de ravissements, une bédé, peuplé de personnages souvent singuliers : prince charmant, infante sorcière, coiffeur en prison, oiseaux et chats en cage… Du haut en couleurs. Et beaucoup de profondeur.

Folie douce ? Pas toujours douce, la dame a du répondant et ne s’en laisse pas compter. Mais folie, oui, plus ou moins maîtrisée, assez communicative. On s’imagine à peine ce que ça peut rendre en scène… La dame aux cheveux violets, délurée, un rien déjantée, doit y être diva, de toute beauté (« Zine » signifie « beauté » en arabe, dans le sens de la grandeur de l’âme), mais, nous prévient-elle : « N’oublies jamais que la plus belle fille du monde / A onze mètres d’intestins dans le ventre / Il faut pas regarder que la boite. » Il y a de la (Brigitte) Fontaine en elle, d’une source neuve rafraîchissante. Et d’une troublante constance : son premier album, il y a une dizaine d’année, ne s’intitulait-il pas « Et la joie passera en funambule… sur le fil de la folie douce »… A suivre de près, c’est tellement évident !

Zine, Folie douce, La Candela, 2012. Le site de Zine, c’est ici.

Un lien vers le prochain album : c’est là.

Image de prévisualisation YouTube 

Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives