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François Corbier : un live et un livre

PRIMO. Il y a Fred et Marc, les deux boss d’A Thou bout d’Chant, à Lyon. Parmi leurs plus belles qualités (rassurez-vous, ils doivent avoir aussi des défauts), il y a la fidélité. Et la ténacité. Ça fait dix ans que, chaque année, ils programment Corbier, oui le Corbier de la télé de jadis. Au début, y’avait pas grand monde dans la salle ; maintenant c’est bondé chaque fois. Et on ne parle plus de Dorothée, sagement remisée dans la catalogue de l’INA, tant qu’on ne sait même plus qui c’est. On parle en abondance de François Corbier qui, par ses chansons, par son talent, soulève l’enthousiasme à la manière d’un haltérophile. Et, entre nous, il y a de quoi. Corbier lui aussi est fidèle en amitié. Et son premier disque en public, c’est ici, dans la salle de la rue de Thou qu’il l’a enregistré, en mars dernier, s’adjoignant pour l’occasion le guitariste Eric Gambart. Galette qui nous arrive pour noël. Un bon disque pas dégueu, avec vingt titres, vingt raisons de dire que Corbier est un excellent artiste.

Voix douce, malice, nostalgies et colères, tel est le menu de Corbier, aux mots aussi singuliers que follement mélodiques. A chaque fois ça marche : on se dit qu’on va y jeter une oreille et nous voilà collé, scotché aux enceintes, comme s’il était responsable de ces grossesses. Lui t’étonne aux tétons, ludique. Et s’étonne de tout. Ses chansons vont de la photo jaunie qui fixe un art de vivre au tract qui emprunte des formules plus riches et plus efficaces que mille militants : sur l’Erika (joli copié-collé du Qui a tué Davy Moore de Bob Dylan), le nucléaire… Il y aurait mille choses à écrire sur les chansons de Corbier, toutes d’immense intérêt. Il suffit d’un jour oublier les années télé, dont du reste il n’a pas à rougir. Et considérer l’auteur interprète qu’il fut avant et que, par bonheur, il est redevenu. Si vous ne connaissez pas (encore) Corbier, allez-y : écoutez !

DEUZIO. Il y a Céline, des éditions Mille-plumes (vous connaissez, vous ?). Elle se veut « éditrice » et il faut sans doute l’appeler Madame. La chanson elle connaît pas, pas du tout, et je crois que d’ailleurs elle s’en fout. Elle vient de publier le livre de François Corbier « Vous étiez dans Dorothée ? Non, à côté ! » (titre dont il ne reste hélas, sur la couverture, que la première phrase : ça réduit de suite le propos). Corbier est chanteur et ça se conjugue au présent. Mais Madame s’en tape. Le public chanson ne semble pas lui convenir : elle l’ignore. Ce qu’elle va chercher pour vendre son livre, c’est celui de la télé, des années Dorothée, la veine de la télé-nostalgie, le revival qui paye. Ce que fut certes Corbier un moment donné, pas ce qu’il est en vrai, ce qu’il fait à présent. Malgré les demandes répétées de François Corbier et de son équipe, malgré nos demandes (« NosEnchanteurs, connais pas ! » : elle est bien la seule), pas de service de presse pour les journalistes chanson : Madame a tort. Elle ne connaît ni son boulot ni même son auteur. Nous ne chroniquerons donc pas ce livre : nos excuses à Corbier. Qui, quand même, s’est trouvé bien mauvaise éditrice. Lui qui a du nez en temps normal devait être drôlement enrhumé ce jour-là.

Le site de Corbier c’est ici.

http://www.dailymotion.com/video/xbmwo6

 

2 Réponses à François Corbier : un live et un livre

  1. Norbert Gabriel 15 décembre 2012 à 10 h 16 min

    eh bien à défaut de lire, on écoutera François Corbier… D’autant que c’est pour moi une découverte assez récente (compte tenu de mon grand âge..) dans une discussion sur un forum il y a 2 ou 3 ans.. Peut-être « les chansons d’abord » ou quelque chose comme ça … Pour les titres « à sensation » c’est pas nouveau, avec souvent pour conséquence de rater le public à qui le livre est destiné… C’est arrivé aussi à Vercors dans les années 80, et pourtant, c’était pas un novice, Vercors.. Quand il a reçu le livre, le titre avait été amputé, et du coup, gros flop… C’était un livre d’amateur de cuisine, je ne sais pas s’il y avait la recette des Mille Feuilles …

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  2. Norbert Gabriel 15 décembre 2012 à 14 h 36 min

    Histoire de me tenir au courant, je suis allé visiter le site de Mille Plumes : ça me laisse assez indifférent, on est très loin de ce que font les Editions Christian Pirot, tant sur le fond que la forme. Mais bon, c’est peut-être une approche obsolète de ma part, mais un livre doit aussi être un bel objet qu’on aime à garder et regarder. Les Seghers Poètes d’aujourd’hui, et leur déclinaison chanson, ont beau avoir 25 ou 30 ans, ils restent agréables à voir… je n’en dirai pas autant des maquettes cheap et mal équilibrées de ces livres-mode mis en page par des amateurs pas trop doués…

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