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Toulis, Éric tendresse vs Éric rigolo

Un « sous Brassens qui ressemble vagu’ment à Coluche » : c’est Éric Toulis qui le dit de lui-même. Convenez qu’il y a de ça. Notre ancien chanteur des Escrocs, qui ne squatte pas les bacs à outrance, nous revient enfin sur disque, six ans après Soyons classe, douze après Soyons bref. Malgré sa rondeur et sa jovialité, Toulis ne l’est pas toujours. Certes il vous fera rire à profusion, presque la larme à l’œil, à narrer ses nouvelles aventures de jeune papa, adhérent qu’il est désormais au PCF (le Pampers Club de France). Certes, l’autre z’œil tout aussi humide, on s’attendrira sur son « bicloune / celui de quand j’étais pitchoun. » Mais « Si j’tenais l’enfant d’salaud / Qu’a volé mon vélo / Mon joli vélo bleu / J’le f’rais s’asseoir dessus sans la selle / S’éclater la rondelle. » Ou sur Tonton la soif qu’un toubib salaud a mis au diabolo… Mais il sait aussi mettre le doigt là où ça fait mal et ses concerts alternent constamment le chaud et l’effroi. Là, Toulis n’est vraiment que tendresse, qu’il poivre et sale de bon sens, de franc parlé populaire et de formules drôles, parfois de très gros mots. Dit comme ça, on le rangera à l’évidence du côté d’un Pierre Perret. Éric tendresse vs Éric rigolo, deux en un.

Tendresse, oui, à profusion même. Même quand il s’agit de préférer la séparation maintenant plutôt que la haine qui sûrement viendra. Ou qu’on évoque L’atelier de feu pépé… Il y a parfois des chansons qu’on jalouse, des mots si beaux, si sensibles, qu’on aurait aimé écrire soi-même parce qu’ils sont vrais.

Le rigolo s’attardera, lui, sur les sports, les nouveaux nés donc, les kiwis… De toute façon, il saupoudre d’humour un peu tous ses textes, souvent par dérision, parfois par élégante pudeur parce qu’il peut être chiant de pleurer en chantant.

Aux côtés d’autres musiciens, on retrouve ici son complice contrebassiste Brahim Haïouani, qui longtemps l’accompagna sur scène en des postures et impostures de quasi anthologie (qu’un dévédé Live au Théâtre Trévise immortalisa en 2010). Le Toulis nouveau troquera cette contrebasse pour un piano. Il n’en sera pas moins passionnant : même seul à la guitare, l’Éric vaut largement son pesant d’applaudissements.

Éric Toulis, Centrale vapeur, autoproduit, 2012. Le site d’Éric Toulis, c’est ici. Sur la vidéo, « La lucarne à blaireaux », un titre qui ne vient pas de ce nouvel album. Image de prévisualisation YouTube

2 Réponses à Toulis, Éric tendresse vs Éric rigolo

  1. Danièle 26 décembre 2012 à 11 h 23 min

    Et c’est tellement vrai ! pour la télé, mais il y a tout de même des exceptions comme le documentaire d’Arte hier soir sur les cabarets parisiens d’après guerre . C’était passionnant . Et , oui,  » le plus beau métier du monde, c’est celui de musicien » …

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  2. Mick de Toulouse 1 janvier 2013 à 21 h 29 min

    Éric tendresse Éric rigolo mais aussi Éric super plume (bien écrits, ses textes sont emplis de trouvailles) et très bon mélodiste.
    J’ai ce CD depuis juin je crois suite à un concert au Limonaire pour sa sortie. J’ai acquis une 50aine de CDs cette année (souvent a la sortie des concerts). Pour moi c’est le meilleur de l’année. Mes 3 preferes : 1. Centrale Vapeur Toulis (les autres peuvent repasser !) 2 Charabia Barcella et 3 Frédéric Fromet n’aime pas la chanson française.

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