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Paroles et Musiques 2013 : la vie de Leprest Allain, chanteur et désormais défunt

Romain Didier, Yves Jamait et Jean Guidoni à Montauban comme à Saint-Etienne

Le trio que Saint-Etienne n’a connu qu’aux deux tiers : Romain Didier et Yves Jamait, hélas sans Jean Guidoni (photo d’archives DR)

Romain Didier, Yves Jamait (et Jean Guidoni) chantent Allain Leprest, 28 mai, salle Jeanne-d’Arc à Saint-Etienne,

 

Cette date à Saint-Etienne (la cinquième seulement depuis la création de ce spectacle créé en septembre dernier au Théâtre Antoine-Vitez d’Ivry-sur-Seine, sous le titre « Où vont les chevaux quand ils dorment ? ») restera dans les mémoires du trio. L’un des trois fut conduit, à l’arrivée du train, en très grande vitesse aux urgences pour y être hospitalisé. Plus de peur que de mal. N’empêche que Guidoni au lit, il a fallu réorganiser le spectacle et se partager sa part de chansons, que ni Romain Didier (encore que) ni Yves Jamait ne savaient par cœur. Etonnez-vous que le sol soit jonché de feuilles de papier, masquant habilement les feuilles de pompe disséminées de partout…

Ce n’est ni forcément un hommage à Leprest, ni un simple récital fait de son répertoire. C’est la vie d’Allain Leprest, que des enfants nous racontent comme un exercice de lecture, long récitatif aux mots élaborés sur lesquels ils butent souvent, suscitant sourires et tendresse de la part du public. De l’enfance à ce fatal 15 août où, au sortir d’une soirée entre amis, il vit le fond de la bouteille et fit de sa majesté la mort la rencontre.

Grosse actualité pour Yves Jamait en cette année 2013. De « Je marche dans les villes » à « Rouge », de « Djemila » à « Tramway terminus nord », il consacrera à la rentrée tout un spectacle aux chansons de Jean Guidoni : ça s’appellera « Tout va bien ». Représentations à Dijon en début nombre pour les 10 et 11 novembre au Théâtre Montfort, à Paris. Prochaine représentation de son spectacle sur Allain Leprest avec ses potes Didier et Guidoni le 12 novembre à Grenoble, juste avant la sortie du nouvel album de Jamait, « Amor fati », le 25 novembre.

Grosse actualité pour Yves Jamait en cette année 2013. De Je marche dans les villes à Rouge, de Djemila à Tramway terminus nord, il consacrera à la rentrée tout un spectacle aux chansons de Jean Guidoni : ça s’appellera Tout va bien, du titre de cette chanson extraite de l’album Le rouge et le rose de 1983. Représentations à Dijon, la ville où réside Jamait, en début novembre puis les 10 et 11 novembre au Monfort théâtre, à Paris. Prochaine représentation de son spectacle sur Allain Leprest avec ses potes Didier et Guidoni le 12 novembre à Grenoble, juste avant la sortie du nouvel album de Jamait, « Amor fati », le 25 novembre.

Mise en scène fluide, élégante (certes remaniée en la circonstance, c’est dire le talent…) où s’enchainent des chansons sans forcément de rapport avec la narration, avec le bon ordonnancement de la biographie. Mais qui, chacune, trouvent leur place. Mec, Bilou, C’est peut-être, Y’a rien qui s’passe, Quel con a dit ?, Saint-Max, Sur les pointes, La dame du 10e, SDF, La retraite, Où vont les chevaux quand ils dorment, Arrose les fleurs, Sarment, Une valse pour rien… Un florilège, la quintessence de Leprest partagée entre deux artistes, deux complices. On connaît depuis longtemps Romain Didier dans l’interprétation de Leprest ; on ne savait pas à quel point Yves Jamait est grand interprète, qui fait cogner les mots et nous les livre plus acérés que jamais… Le récitatif est de Claude Lesmesle, qui contient de petites perles et des formules réjouissantes : « L’adjectif médiocre serait-il un dérivé du terme média ? », « Le cancer est mort, vive les concerts ! », « Chanteur à messages ? Les messages, je les laisse au facteur »… La mise en scène, épurée, utilise toutes les ressources du plateau, un plateau nu, dépouillé, sans rideau, tel qu’il n’apparait jamais à la vue du public, comme un studio où un chanteur se fait son cinoche, de Mont-Saint-Aignan à Antraigues-sur-Volane, passant par Paris : « Ivry, ivresse ; Paris, paresse ».

On connaît le terme de l’histoire, cette ballade du pendu à la François Villon. Mais tant qu’on nous chantera comme ça, on aimera se repasser le film, retrouver l’Allain dans ses élans, ses fulgurances, ses infinies tendresse, ses tricots de mots qui nous font chaud au cœur et au corps. Tant que ses vers pourront toucher les foules sentimentales que nous sommes…

http://www.dailymotion.com/video/xzv6b0

4 Réponses à Paroles et Musiques 2013 : la vie de Leprest Allain, chanteur et désormais défunt

  1. Danièle 29 mai 2013 à 17 h 21 min

    « Éteignez en sortant, et ne me plaignez pas,
    Plaignez plutôt celui que n’a jamais étreint
    Le chagrin
    Le chagrin  » .

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  2. Norbert Gabriel 29 mai 2013 à 18 h 16 min

    « Peut-être que dans l´temps il f´ra beau
    La mort a jamais fait ses preuves
    Et ce con à la météo
    Qui compte pas les larmes qui pleuvent
    Sur mon buvard
    Chanter, chanter des fois ça m´noie l´cafard… »

    et pourtant dans le monde d’autres voix lui répondent:

    « Les mots s´enfuient de la bouche comme des sauvages
    Dès qu´ils tombent, ils se mettent à la page
    S´ils rebondissent, on les cloue d´une rature
    Au pire on les gomme comme la merde d´une chaussure
    Nage, petit frère, sur le trottoir
    Tu coules quand il y a plus rien à boire
    Tu veux oublier le calligramme de son corps
    Parce que l´écriture c´est la parole des morts « 

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  3. Walter 30 mai 2013 à 5 h 05 min


    Pour gagner un mensonge de liberté
    Je mets quelques mots de côté
    Qu´ils s´envolent par petite brise
    Jusqu´à vos oreilles bien assises
    Arrête, mamie, de r´garder la mer
    Bête à mourir sur la terre
    Allez, céans, quitte cet océan
    Écoute ma chanson, parole de vivant

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  4. Mario 16 février 2020 à 11 h 19 min

    « « L’adjectif médiocre serait-il un dérivé du terme média »
    Content de cette formule, qui me rejoint,puisque je parle souvent de médiAcrité.
    J’ai découvert le nom Allain LEPREST sur des revues de CHORUS il y a longtemps, mais assez fermé sur Ferré, Brel , Ferland et quelques autres, il m’en a fallut du temps pour que je m’intéresse à ce chanteur de ma génération ( 53/54), il était déjà disparu.
    Ce fut une claque de l’entendre chanter ou se livrer en interview, vraiment j’ai plaisir à le retrouver et je dois guetter la venue « chezmoi » d’un artiste comme Jamait ou Didier qui feraient ses interprètes.
    Ivry sur scène, une ville phare pour moi qui ait commencé ma carrière dans cette ville rue Galilée non loin de la seine.
    Merci pour cette « revue » de qualité!

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