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La Rue Ketanou, un Olympia pour eux tout seuls…

La Rue Kétanou (photos DR)

La Rue Kétanou (photos DR)

Arrivé bien en avance afin de bouquiner un peu au chaud, je m’installe au balcon de l’illustre salle de l’Olympia et me plonge dans mon chouchou littéraire du moment (pour info, et puisque vous insistez, le délicieux Pygmy de l’iconoclaste Chuck Palahniuk….). L’oreille à peine distraite par la musique passant en fond sonore, je pense à vous, chers Enlecteurs, et note à la volée quelques noms reconnus, petit instantané d’une certaine chanson, à un certain moment, à un certain endroit : Bashung, Emily Loizeau, Philippe Katerine, Sanseverino. Voilà qui prépare à merveille les esgourdes dégourdies à fêter dignement les 15 ans de carrière de ce groupe éminemment sympathique. Oui, décidément, ce truc est à nous !

En lever de rideau, et pour quelques titres bien trop courts, nous retrouvons la talentueuse Eskelina sur laquelle nous ne nous étendrons pas (rhooo, ça va, c’est une image !), puisque un sympathique papier lui a été consacré il y a fort peu en ces même lieux…

La Rue Ketanou, une formule toute sobre qui a fait ses preuves. Une guitare, un cajon, un accordéon. Un Mourad Musset, un Olivier Leite, un Florent Vintrigner. Une casquette, un chapeau, un bonnet. La Rue Ketanou, tout simplement un alléchant trio de gens bons épuré (désolé…). Dès le premier titre, le ton est donné et, les oreilles accrochées au cœur, ils nous emportent avec une belle fougue dans un flamenco’n’roll endiablé, sur des rythmiques volontiers hispanisantes où les guitares sans sommeil s’ensoleillent à merveille. Et ça valse, et ça chaloupe, et ça tournoie en tourbillons vertigineux au gré des cordes manouches vibrionnantes, en un propos volontiers cosmopolite et mondialiste. La boîte à frissons et ses boutons nacrés se fait volubile sous les doigts agiles d’un chevalier d’accords d’Eon. Anniversaire oblige, les invités se bousculent sur scène, certains plus marquants que d’autres. Parmi ceux-ci, notons Stéphane Cadé, qui se fait trop rare à mon goût sur les planches, ou Heymoonshaker, étonnant duo anglais adepte de guitare électrique et de human beat box. Mais si, vous savez-bien, ces percussions vocales remplaçant les poum-tchack des machines ! Et nous avons droit à une version rapée et décoiffante du S.D.F de d’Allain Leprest/Romain Didier, sous un déluge de stroboscopes épileptiques à rendre fou notre confrère et néanmoins ami Norbert Gabriel, grand pourfendeur devant l’éternel des débauches de lux… Et puis, et puis, le grand moment, c’est tout de même l’arrivée en scène des trublions de Tryo, complices de longue date de la Rue Ket’. Les titres emblématiques s’enchainent et s’entrecroisent, de La misère d’en face à Sur les chemins de la bohème. Bon, même si elles sont un peu loin les années punks-à-chiens et les petits festivals, même si, même si, on peut jouer les blasés, merde, quand même, Tryo et la Rue Ketanou ensemble sur une même scène, ça envoie quand même du bois !

larueketanou 1Clin d’œil énamouré à la pochette du dernier album, c’est Gaston, le patron de chalutier, qui débarque sur scène avec son chien, pas décontenancé, et toute une chorale décontractée de marins-pêcheurs, dont deux jeunes gavroches des mers. Sur l’incontournable Guitare sud-américaine, preuve est faite, et bien faite, qu’il existe peu de groupes qui chantent à trois voix, et de surcroit d’une seule voix… Sur le réjouissant Les hommes que j’aime, voilà nos zigotos qui en profitent pour faire la nique aux empêcheurs de s’embrasser en rond et se galochent à qui mieux-mieux (oh, bien gentiment quand même !). La soirée, pleine de chaleur et d’amitié, se poursuivra fort avant dans la nuit, et il est regrettable, chers Enlecteurs, qu’une clause de confidentialité régalienne émanant du cruel taulier de NosEnchanteurs nous prive ici du plaisir de vous narrer les délices éhontées de l’after privée sur une certaine péniche des plus accueillantes. De la scène à la Seine, en quelque sorte…

Bon, honnêtement, je ne vous cache pas que j’avais un peu peur de retrouver la Rue Ketanou après tant de beaux souvenirs tout du long de ces années, mais non… Comme diraient nos amis suisses (qui se reconnaitront), j’ai été déçu en bien !

Oui, en ces temps troublés, la Rue Ket’ a su illuminer cette chaude soirée, prouvant que plus que jamais, aujourd’hui plus qu’hier, il faut des cigales dans la fourmilière…

Et que demain est un autre jour.

 

Le site de La Rue Kétanou, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’eux, c’est là.

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Une réponse à La Rue Ketanou, un Olympia pour eux tout seuls…

  1. Danièle Sala 5 février 2015 à 20 h 06 min

    Quel équipage à faire chavirer le navire, ce Capitaine de la barrique, ses matelots et autres trublions !
     » Formule sobre » pour La Rue Kétanou, mais une belle énergie ,des paroles fraternelles et aussi percutantes que la novlangue de Palahniuk .

    Répondre

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