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Pascal Mary, le cœur et la peau

Pascal Mary, actuellement à l'Essaïon (photo DR)

Pascal Mary, actuellement à l’Essaïon (photo DR)

Comment pouvez-vous, vous qui aimez les chanteurs un peu écorchés-vifs, un peu en colère, aimer Pascal Mary, physique de gendre idéal, cheveux courts mais pas tondus, glabre, sans ride ni cicatrice, bien sage à son piano à chanter de si jolis textes ? « On m’dit qu’pour dev’nir plus fashion / Faudrait qu’j’me fasse plus excessif. »

Une écoute distraite ou une mauvaise vidéo traduisent mal les sentiments qui peuvent vous envahir dès qu’il est sur scène, s’installe au piano et vous envoie à la figure les histoires de sa vie…

Pourquoi est-on alors immédiatement captivé, emporté dans un tourbillon d’émotions, à peine le temps d’essuyer ses larmes qu’il vous a déjà fait rire aux éclats, même si ce rire-là est teinté d’amertume et de dérision ?

Parce nous sommes Mary, ou que Mary est nous, lui ou plutôt tout le genre humain, masculin et féminin, parce qu’il a souffert, parce qu’il souffre encore, parce qu’il sait en rire, parce que nous avons l’impression qu’il nous aime.

Les thèmes de ses précédents albums (Paraît qu’c’est joli la vie et Vivons d’un rien) sont toujours présents : rencontres, amours, ruptures, deuil (Absence) et puis, au passage, un constat lucide du monde qui nous entoure (Au grand zoo des p’tits humains) et, malgré tout, une injonction très douce au bonheur, à l’espoir, ainsi qu’une sagesse émerveillée et altruiste (« Quand nous quitterons nos rives / En nous laissant vivre à flot (…)Vivants, nous serons vivants » ou bien « Quand je reviens en vie / Faites-moi souvenance / Qu’ainsi va la vie. »

Pascal MARY TOUT COMPTE FAITMême si Pascal Mary semble avoir accepté toutes ses souffrances et ses contradictions, ses taudis et ses palaces, son Guernica et sa Joconde (Me v’là), ses chansons restent pour l’essentiel tendres ou mélancoliques, jusqu’à cette époustouflante déclaration à ce Maître-queue (que des pudiques désignent par Le conquistador) : « De ceux qui vous brossent le cœur / Et qui vous assoiffent le cul. » Car telle confession, si flamboyante, si intime, jamais vulgaire, il nous l’avoue très doucement : « Et quand tu m’as remis à l’eau / Je n’ai plus eu qu’à me noyer. »

Voix bien timbrée, tour à tour caressante, claire et sans excès de Pascal, et bain musical à l’unisson, dû aux subtils arrangements de Patrick Laviosa (piano, guitare classique) et à l’accordéon déchirant de Sébastien Mesnil (aussi aux guitare folk et percussions). On peut ne pas être fan du piano-voix dans lequel Pascal Mary excelle, mais grande est l’intelligence musicale de cet accompagnement qui colle si bien aux mélodies, tour à tour jazzy (Me v’la, On m’dit), simple ponctuation mêlant ou alternant piano, guitare et accordéon, douces conversations ou envolées lyriques.

Quittons l’album avec cette injonction que nous sommes prêts à suivre, « Soyons doux, Soyons tendres », bien décidés que nous sommes à nous faire consoler dès que Pascal Mary passera à notre portée…

 

 

 

Pascal Mary, Album « Tout compte fait », 2015. Le site de Pascal Mary, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est làEn concert à l’Essaïon jusqu’au 31 mars 2015

« Seul », en concert à Venelles en Trio en 2014 Image de prévisualisation YouTube

 

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