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Vanessa Philippe : le brouet pop mi french mi english

fef315_a79c570980f74ac6bf34c172f697ec03.jpg_srz_491_491_75_22_0.50_1.20_0Elle se nomme Vanessa Philippe et sort un album au titre de My man. Elle est française. Des Vanessa y’en a beaucoup, des Philippe aussi. J’te fais un album moitié english moitié français, le onzième titre étant une reprise du Velvet Underground. Moitié moitié, j’me mouille pas, on avisera ensuite selon comment le vent tournera (notons que ses deux premiers albums étaient en français). Les paroles en english sont pas bien farouches : c’est comme un string ficelle, le minimum, du « Oh baby / Please can you / Help me » ou « Kiss me (…) Il love my man » : à ce niveau d’une folle indigence, je comprends, je suis bilingue. La prononciation, elle, est niveau sortie de quatrième : à chier. C’est marrant, c’est un peu plus étoffé côté français, du style « Les cheveux sur le dos / Le parfum sur la peau / Tu cherches à l’affût » ou « Le chat regardant la lune / Sentit pousser ses ailes / Oh qu’elle était belle / Blanche et ronde / Elle étincelle. » Oui, je sais, ça casse pas trois pattes à un canard…

On se demande pourquoi Vanessa Philippe chante. Mais il est vraisemblable qu’elle ne fasse pas de la chanson, seulement de la musique, du bruit assez insipide, banal, commun, qu’on dira être de la pop. Tout est désormais de la pop, tant qu’on ne sait plus vraiment ce que c’est. Le terme masque nombre de déchets.

Ce disque fut enregistré dans trois studios parisiens. Mais des enregistrements additionnels le furent à « Tucson AZ », le mixage à « Minneapolis MN » et le mastering à « Bristol UK » : c’est mis comme ça sur le livret, et ça en jette, mazette ! L’histoire ne dit pas si, au final, le disque fut pressé en Inde ou en Chine. Au Bangladesh peut être…

Vous me direz, Kemper, de quoi tu te plains ? Elle fait à moitié dans le français quand tant de p’tits cons de l’Hexagone yaourtent uniquement dans la langue de Chèque Spire. Ouais, pas convaincu quand même : y’a rien, c’est du vide sidéral, de la bouillie que même le chat de mon ami Norbert ne boufferait pas. Ce disque est un crime, un petit crime certes, parmi bien d’autres. Pas bien grave.

 

AZNAVOUR ET LES JEUNES CHANTEURS QUI S'EXPRIMENT EN ANGLAIS  « Ils chantent en anglais, malheureusement ! Je dis malheureusement parce qu'ils ne sont pas toujours bons en anglais. Comment je m'y suis pris, moi, pour faire une carrière internationale ? J'ai commencé par faire traduire mes chansons en refusant les traductions ni faites ni à faire qu'on me proposait le plus souvent. Je faisais souffrir les traducteurs, mais ils revenaient quand même, voyant bien que les chansons tenaient la route des années et des années après. Les chansons que l'on traduit en vitesse comme ce fut le cas à l'époque des yéyés ne tiennent pas longtemps le coup. Une bonne traduction est un appui puissant. Il faut savoir que les Américains n'ont pas besoin de chanteurs anglophones, ils ont ce qu'il faut. Pourquoi iraient-ils chercher un chanteur français chantant en anglais ? Ils ont choisi Chevalier, Trenet et Piaf parce qu'ils n'avaient pas l'équivalent chez eux. En ce moment, il y a une ouverture : Zaz et Stromae voyagent. S'ils ne font pas ce que je dis là, à savoir faire attention à la traduction, ils disparaitront. » (propos recueillis par Sophie Delassein – Le Nouvel Obs, 4 mai 2015)

AZNAVOUR ET LES JEUNES CHANTEURS QUI S’EXPRIMENT EN ANGLAIS
« Ils chantent en anglais, malheureusement ! Je dis malheureusement parce qu’ils ne sont pas toujours bons en anglais. Comment je m’y suis pris, moi, pour faire une carrière internationale ? J’ai commencé par faire traduire mes chansons en refusant les traductions ni faites ni à faire qu’on me proposait le plus souvent. Je faisais souffrir les traducteurs, mais ils revenaient quand même, voyant bien que les chansons tenaient la route des années et des années après. Les chansons que l’on traduit en vitesse comme ce fut le cas à l’époque des yéyés ne tiennent pas longtemps le coup. Une bonne traduction est un appui puissant. Il faut savoir que les Américains n’ont pas besoin de chanteurs anglophones, ils ont ce qu’il faut. Pourquoi iraient-ils chercher un chanteur français chantant en anglais ? Ils ont choisi Chevalier, Trenet et Piaf parce qu’ils n’avaient pas l’équivalent chez eux. En ce moment, il y a une ouverture : Zaz et Stromae voyagent. S’ils ne font pas ce que je dis là, à savoir faire attention à la traduction, ils disparaitront. »
(propos recueillis par Sophie Delassein – Le Nouvel Obs, 4 mai 2015)

La chanson c’est une suite de hauts et de baffes. Avec, quand même, quelquefois des bonnes surprises. Je ne supportais pas Izia, cette excitée qui, quand elle chante, crie pareillement au bruit que fait une bombe atomique, du moins je suppose. Que même avec des bouchons d’oreilles on est abimé des tympans pour le restant de ses jours. Une qui ne semblait pas convaincue de la musicalité de sa langue (elle est française) même si son frangin et son papounet prouvent chaque jour le contraire. Son frère c’est Arthur H, son père Jacques Higelin. Eh ben, après deux albums gueulant en english, et après sans doute un choc émotionnel digne de la tectonique des plaques, elle a découvert le français. Si, si. Et son troisième album est entièrement dans la langue de chez elle. Elle n’y crie plus et enfin on peut savourer les ondulations de la voix. Très belle voix, soit-dit en passant, avec des trémolos, des pleins et des déliés. Et très bel album. Comme quoi tout peut s’arranger. Chanter en english semble être une maladie de peau de jeunesse : de l’acné. Tout vilain, parfois purulent. On peut en guérir à la condition toutefois d’avoir un peu voire beaucoup de talent, de vrai talent. Demandez à Izia.

Quant à Vanessa Philippe, oubliez !

Vanessa Philippe, My Man, 2015. Le site de Vanessa Philippe, c’est ici ; celui d’Izia c’est là.

7 Réponses à Vanessa Philippe : le brouet pop mi french mi english

  1. Danièle Sala 5 mai 2015 à 10 h 28 min

    En effet ! j’ai été écouter …Un peu, pas longtemps ! et c’est navrant ! et c’est assez étonant de voir dans sa bio que Bashung et Miossec ont participé à cet album ! Et bien d’accord pour Izia qui va à contre courant des modes avec un très bel album : https://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=7MudfCf1rAU

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  2. catherine Laugier 5 mai 2015 à 13 h 31 min

    Oui mais ni Bashung (le pauvre aurait du mal) ni Miossec n’ont participé à l’album, simplement le guitariste Yann Péchin a travaillé jadis ou naguère pour ces artistes.
    Pas moyen d’écouter plus de Vanessa Philippe pour se faire une idée, il n’y en a que pour l’insipide My Man décliné jusqu’à l’écœurement. Dis moi dis donc, c’est trois mots de français jetés dans la bouillie, seul le début de Laissez-moi capte mon attention, mais 46 secondes c’est trop court pour se rendre compte…Elle danse aussi, c’est peut-être son vrai moyen d’expression.

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  3. Thimotée Bernard 25 mai 2015 à 21 h 50 min

    Désolé, je suivais les chroniques mais là … « string ficelle » « à chier » le niveau est bas. On dirait de la haine.
    L’album est plutôt bien sans prétention. Les textes son faussement naïf.
    Quand à la fixation sur l’anglais.
    Dommage de s’acharner autant sur un (bon) album autoproduit.

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    • Michel Kemper 26 mai 2015 à 10 h 11 min

      Vous avez sans doute raison de défendre cette artiste. Moi, je n’y ai vu, entendu plutôt, que des choses indigentes. J’ai bien trop de respect pour la chanson en général (vous pouvez vous en douter) pour ne pas dire que ce disque-là n’est rien que du vide (c’est fou de penser que ce que Vanessa Philippe a fait auparavant est nettement meilleur : en général, on progresse, on ne régresse pas). J’ai envie de lui demander « Pourquoi êtes-vous chanteuse ? A quoi sert selon vous la chanson ? » Jadis Julien Clerc, sur des paroles d’Etienne Roda-Gil, a chanté « Utile ». Sur l’utilité d’une chanson. Là, désolé, en plus du fait que les paroles sont assez ridicules, et celles en anglais sont à chier (je le maintiens), je ne vois aucune utilité, aucune raison d’être, aucun justificatif à cette chanson-là, celle de Vanessa Philippe. Puisque je le pense et qu’il y encore possible de penser librement en ce pays, permettez-moi de le dire, de l’écrire, avec toute ma sincérité, toute mon honnêteté. Sur NosEnchanteurs, on ne triche pas : et quand on dit du bien d’un disque, c’est qu’on l’a aimé, et on explique pourquoi. C’est le respect que nous vous devons à vous, Thimotée, comme à l’ensemble de nos lecteurs.

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  4. Camille Smith 26 mai 2015 à 10 h 39 min

    I love this album
    Cet article est vraiment méchant. Si tu n’aime pas tu n’en parle pas.
    Je suis Franco-Anglaise et trouve les textes très second degrés et trés doux

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    • Michel Kemper 26 mai 2015 à 10 h 57 min

      Pardon ? On se tutoie ? Que je sache, nous n’avons pas écouté des disques ensemble…
      C’est quoi ce monde de bisounours où il ne faudrait pas parler de ce qu’on n’aime pas. Je ne peux plus parler des cons, du front national, de Bachar El Hassad, de Poutine, de Morano et de Florent Pagny ? Je ne peux pas dire, alors que je suis critique musical, qu’un disque mauvais est un disque mauvais ? Et celui-là l’est.

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  5. Martha 26 mai 2015 à 13 h 11 min

    Si ce site, que je lis de temps à autre, n’existait que pour dire que tous les chanteurs ils sont beaux ils sont gentils, je passerais mon chemin pour voir et me renseigner ailleurs, chez des gens plus sérieux. Je suis allée voir sur le net cette Vanessa Philippe : oui c’est indigeste, bien pire que nos représentants à l’Eurovision.

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