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Les Matchboxx foutent le feu à la Bellevilloise !

photoulule02Pour qui n’aurait pas eu la chance de vivre la folie Matchboxx il y a une petite vingtaine d’année (et voilà que je me pince en écrivant ce chiffre…), sachez que les Matchboxx, c’est…, c’est…, c’est pop, c’est wiiiiiiiizzzzzz, c’est splaaaaaash, c’est… waouuuuuuuhhh. Et n’insistez  pas, j’en ai d’autres des comme ça ! Bref, c’était en ce soir historique à la Bellevilloise, le grrrrrand retour des trublions en sous-pulls en acrylique. Pour fêter dignement les 18 ans de la sortie de leur premier disque Le chemin de la route, David Courtin (chant), Claire Deligny (basse, chant) et Benoît Bonté (synthé) remonte donc le groupe mythique (1996-2003) pour une date unique, en présence d’une foultitude d’invités pas piqués des hannetons. Mais nous y reviendrons…

Projetés en immense sur le fond de scène, les plus belles critiques apocryphes donnent le ton : « Le retour le moins attendu de la décennie » (Télérama), « La vulgarité au service de la misère intellectuelle » (L’Express), « N’est pas ça qui veut » (Longueur d’onde), «Pourquoi pas le retour de Lova Moor aussi ! » (Libération), « Matchboxx, la France n’est pas à toi » (Valeurs Actuelles), « Mais qu’ils crèvent ! » (Télé Loisirs).

C’est dire si la fine fleur de l’intelligentsia parisienne est dans la salle ce soir, et même au-delà puisque certain(e)s sont venus tout exprès des lointaines contrées provinciales les plus reculées… Le masochisme n’a décidemment pas de frontières ! Pour l’occasion, une édition vinyle de l’album est même proposée, réalisée par Denis Lefdup présent dans la salle, tout comme est présente Charlotte etc (dont nous n’avons pas oubliés, eh non,  les très beaux albums Bouquet d’épines et  Nous ne savons plus qui nous sommes)…

guerre_du_bonjourAprès quelques amuse-gueules musicaux offerts par des invités (et pas des moindres) dont nous reparlerons, c’est sous une ovation tonitruante que les trois zigotos font leur entrée sur scène, fidèles à eux-mêmes, à leurs synthés, kazoo et autres boîtes à rythmes, fidèles également à leur légendaire panoplie vestimentaire ressortie tout droit de la fameuse chanson de Bécaud. Mais si, « elle avait un joli nom mon guide, Naphtaline »… Bref, faille spatio-temporelle, hallucination collective, ou projection holographique, nous les retrouvons comme nous les avons quittés, moulés dans leurs fameux sous-pulls en acrylique, jaune poussin pour le David, orange casimir pour le Benoît, et bleu céruléen pour la minirobe pseudo-Courrèges de la Claire, vêtue elle également de longues bottes blanches et de son élégante basse électrique. Séquence émotion dans la salle en redécouvrant intacts ces petits bijoux d’émotion pop qui parlent indifféremment d’inceste, de visites chez le gynéco ou d’animaux qui puent. Ou font cui-cui. Le tout agrémenté de rythmiques sautillantes ou de petits bruitages vintage façon borne d’arcade Atari, pour une ambiance que n’auraient certainement pas reniée  Boby Lapointe et Pierre Henry. Après une fausse sortie au bout de trois titres (« Merci, bonsoir ! »), les voilà rejoints dans la lumière (et tous en sous-pulls de couleur, s’il vous plait…) par Fredo et Alice, la moitié des Ogres de Barback, venus partager ce moment d’exception avec Benoît Carré (ex-moitié de Lilicub, Polo (ex, entre autres, des Satellites) et Néry, que l’on ne présente plus. Ou plutôt que l’on ne présente que de façon trop réductrice en rappelant son rôle primordial au sein des VRP ou des Nonnes Troppo, sans parler de ses très beaux albums en solo depuis… La fameuse contrebassine est même de retour, rythmant les ritournelles des énergumènes de ses doums-doums réguliers comme autant de balles du même nom.  Renforcée par l’arrivée in-extremis d’Oldelaf (moitié, euh, d’Oldelaf), la petite troupe est au grand complet pour entonner une reprise homérique de We are the word (« Nous sommes le monde / nous sommes les enfants »…), mix improbable entre les Poppys et les Chœurs de l’Armée (du) Rouge. Non, non, rien n’a changé… Tout simplement in-ou-blia-ble ! Et puis, dans un très court silence après une nouvelle salve d’applaudissements nourris, ce grand moment de lucidité de la Claire : « On a bien fait d’arrêter ce groupe ! »

N’ayons pas peur de le dire, à compter de ce jour, l’humanité sera divisée en deux parties quelque peu inégales, ceux qui y étaient et les autres. Qu’ils pleurent des larmes de sang en attendant une hypothétique et lointaine rédemption. 

Mais demain est un autre jour !

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3 Réponses à Les Matchboxx foutent le feu à la Bellevilloise !

  1. Norbert Gabriel 25 juin 2015 à 9 h 06 min

    « We are the word … « Nous sommes le monde »

    C’est comme dans la Bible, « au commencement était le Verbe.. »
    Nous sommes le mot ? The word ou le monde, the world? Vous avez 4 heures pour développer votre point de vue sur le mot et le monde. Et pas plus de 1500 signes !

    Répondre
    • Danièle Sala 25 juin 2015 à 11 h 19 min

      Il faut de tout pour faire un monde et tous les mots sont dans la nature …

      Répondre
  2. Mademoiselle de Jais 27 juin 2015 à 2 h 20 min

    Votre plume est celle d’un Phénix? Ou d’un cheveu de la muse de L’Humour des temps modernes…

    Répondre

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