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Blanzat 2015. La chanson ça va ça vient, ça Marsh

Garance et Tomislav (photo André)

Garance et Tomislav (photo André Hébrard)

Singulière soirée encore. Des ingrédients connus, reconnus, certes. Mais assemblés comme on ne l’avait jamais osé. Sans mordre sur le papier de ma collègue Claude Fèvre, revenons sur Rémo Gary, au sommet de son art, au sommet de la chanson. On ne peut mieux faire. Forcément pour qui vient derrière, c’est difficile. Casse-gueule. Celui qui suit est de fait moins bien. A nous public de profiter de l’entracte, deux bières trois cigarettes un vaste bol d’air chauffé à la canicule, pour évacuer ce que nous venons d’entendre, en chasser Gary. Ou partir, car repus. Faut réinitialiser le disque dur, changer le logiciel, nettoyer les têtes de lecture, retrouver sa virginité, être frais et dispo pour recevoir la suite. La suite, c’est Tomislav. Et Garance. Ensemble.

Joie de retrouver Tomislav, de revoir Garance. Et, au final, déception. Si chacun, individuellement, a son univers propre, s’ils labourent l’un et l’autre leur propre sillon, l’addition de deux n’apporte rien. Soustrait même. Nous avions été séduits, le mot est faible, par ce bluesman qui va d’Est en Ouest, de ses origines à ses désirs, dans un chant déchirant, de sa voix rauque n’roll, entre fatalisme et désir de liberté. Hier soir, le même se baladait entre NYC [en] solitaire et Montréal, pas le même parcours. Moins impliqué, à moins que ce ne soit nous qui l’étions moins. Garance, au clavier quand elle accompagne son Tomislav, à la guitare quand elle se chante, se débat dans d’intéressantes thématiques, comme ce regard des hommes sur les femmes qui confine à l’agression sexuelle. Pertinent à défaut d’être totalement convaincant. Mais c’est le tout, les deux ensemble, qui plus est desservis par la trop grande émotion d’avant, par des problèmes techniques aussi, nous laissent un goût d’inachevé, de pas réussi, au moins ce soir-là. Faut les revoir d’urgence pour ne pas rester sur cette impression.

_AEH8118 copieEt Émilie ? Ça Marsh pour elle. Elle devient chaque jour plus rock star que jamais. Je veux dire qu’elle est rock, sans gène et dans ses gènes. Et que ça lui va bien. Comme un gant. Élégant. Star, on peut le lui souhaiter si telle est sa volonté, je suis pas contre et ça doit être bien de la voir, de l’applaudir dans les temples de la musique amplifiée. Le public de ce soir n’est pas franchement le sien, la scène et la salle sont bien étroites pour son art. Mais, d’emblée, d’instinct, elle s’impose. Qui du charisme, du talent, du travail, de tout ce qui fait l’artiste, en impose le plus chez elle, je ne le sais. Ce que je sais, c’est qu’Émilie Marsh est rare évidence, grand plaisir, gourmandise. Elle vibre.

Sa guitare branchée sur EDF est comme prolongement d’elle, autre et superbe forme, courbes désirables. Notre Lady electric (en hommage à Patti Smith) va chercher ses mots, ses vers au dedans d’elle, introspection d’où elle tire sa force, la substance de chansons intimes qui dessinent sa sensualité, ses amours. Belle personne que, par de nombreux échos, nos enlecteurs suivent la progression, la montée des Marsh. Belle équipe aussi, faite de Mathieu Chrétien à la batterie et d’Étienne Champollion aux claviers : quand on a de tels anges gardiens, on peut prétendre un jour au firmament.

 

Le facebook de Garance, c’est ici ; celui de Tomislav, c’est là. Et le site d’Émilie Marsh, c’est là.

Une réponse à Blanzat 2015. La chanson ça va ça vient, ça Marsh

  1. Norbert Gabriel 17 juillet 2015 à 12 h 03 min

    Emilie Marsh est ma révélation de ce premier semestre 2015, ça fait quelques années que je la suis de ci de là, mais son concert de Mai aux ACP a été un grand moment, elle est passée à un niveau très supérieur à tous points de vue… Et les récompenses engrangées dans différents festivals sont bien mérités…

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