CMS

Vitor, par le Hublot

Guy Clerbois et (photo DR)

Guy Clerbois et Serge Cazzani, le neveu de tonton Georges (photo DR)

Pour nos lecteurs les plus réguliers, Vitor Hublot n’est pas nécessairement un OVNI de la planète Chanson, même si son audience n’est pas forcément grande. Ce groupe belge « n’ayant qu’un succès d’estime limité au milieu artistique » n’est vraiment composé que d’un membre, Guy Clerbois, même pas chanteur mais bidouilleur de sons, arrangeurs de chansons (il les arrange d’une drôle de façon, qui dérange d’aucuns…), autour duquel gravitent, selon ses projets, d’autres artistes, chanteurs et musiciens.

Sur l’insistance amicale d’un éditeur, Eric Lamiroy, Clerbois se livre en bouquin, non par une autobio qu’il ne sentait pas (pas tout à fait le genre à s’ausculter le nombril), mais dans un « auto-abécédaire », somme d’articles plus ou moins courts lui permettant d’asséner quelques bonnes vérités, de revenir sur nombre d’amis présents (Jil Caplan, Isabelle Wery, Julos Beaucarne, Didier Odieu, Jeff Bodart, Jean-Luc Fonck « Sttellla », Jacques Duvall dont « son intérêt, son amitié ont rendu l’absence de soutien médiatique et les critiques basiques secondaires à mes yeux », etc) ou disparus (Gilles Verlant, Pierre Vassiliu) et de développer des faits et quelques analyses.

Notre « anartiste d’avariété » (c’est ainsi que Clerbois se nomme dès la couverture) s’y livre sans calcul : c’est du brut, du vrai, de l’intègre, de l’entier. Sur cette couverture, un gorille nous rappele sa dernière aventure discographique en date, le Brassens selon Vitor Hublot (volume 1, le second étant toujours en attente), dont la tumultueuse genèse nous est relatée (nous vous en avons parlé : toute l’affaire est ici, et NosEnchanteurs n’est pas peu fier d’avoir modestement, à sa manière, œuvré au dénouement).

31-Vitor-Hublot-HR-818x1024Au fait, pourquoi Vitor Hublot ? Un simple nom entendu, comme ça, au bistrot, au moment de se choisir un nom. Et un « c » resté inopinément coincé dans la plume du graphiste. Des mystères des coquilles typographiques qui vous fixent pour l’éternité un blaze écorné…

Clerbois, la chose est entendue, ne vit pas de son art : il est tailleur de pierre. C’est le funéraire qui le nourrit. Non dépendant donc de l’industrie discographique, totalement libre de son art. C’est dire si sa plume n’y va pas par quatre burins. Non qu’elle soit fielleuse, mais elle est libre et ce petit bouquin de 134 pages s’en ressent.

On dira, refrain entendu, que Vitor Hublot est « à la marge » (Verlant le qualifiait de « grand maître de l’underground wallon ») : dans notre monde hyper formaté, convenons qu’il est facile d’être dans la marge, lui l’est peut être plus encore, à l’extrême-marge, ce qui devrait nous le rendre plus important, plus essentiel encore.

A découvrir donc, si pas encore fait. En bonus de ce petit livre, un disque de six titres, comme une mini-anthologie de Vitor Hublot, avec entre autres La petite gayole (reprise à Julos Beaucarne, notre vidéo ci-dessous), Le temps ne fait rien à l’affaire et Don Juan (tous deux repris à Brassens, Don Juan étant cependant un inédit de Vitor Hublot).

 

Guy Clerbois, Vitor Hublot, anartiste d’avariété, Lamiroy 2015, 15 €. Le site de Vitor Hublot, c’est làImage de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives