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Pascal Sangla, le cœur et les battants de la fenêtre

pascal sangla cdEn coulisses il est directeur musical et par ailleurs compose pour le théâtre et pour le cinéma. Il fut directeur musical et arrangeur des cabarets et émissions spéciales La prochaine fois je vous le chanterai de l’ami Meyer sur France Inter. Sur scène il est comédien. Et chanteur : auteur, compositeur et interprète. Un premier album en 2010, un ep deux ans plus tard et voilà son second opus, A la fenêtre. Proposition que le visuel du disque et de son livret contrecarre…

Fenêtre ouverte, c’est voir les gens, les observer, se moquer d’eux même. Mais quand les mains se posent sur les hanches, les fenêtres se referment sur soi, sur nous, sur eux.

Sans toujours en être les héros, les gens peuplent ce disque. Eux et, à l’opposé, elle, qu’il guette aussi le front contre la vitre, sur le cul de laquelle il posera ses mains frigorifiées.

Même le regard extérieur est intime, c’est dire si de l’intérieur ça l’est. A la fenêtre ce sont douze séquences, des presque tableaux, en tout cas des compositions où la magie des mots et des sons fait ressortir chaque geste et le temps qu’il leur faut pour s’accomplir, chaque souffle, chaque bruit même furtif, même feutré (« Faites moins de bruit / Qu’elle tombe la nuit / Faites moins de bruit / Un murmure suffit »), le calme puis soudain, la chanson d’après, la précipitation : « Il faut que je m’emporte avant / La fin du sablier. » Sans illusion, sans allusion aucune au septième art, tout est cinématographie ici, sensuel et tactile. Les lumières tantôt froides tantôt chaudes, l’alternance du sombre et du jour… Rien que les mots sont palette de sensations, d’émotions : « Secrète sous sa houppelande / Avec ses toits en bigoudis / Sa lune de sucre candi / La ville entre dans la légende. » Autant de textes, de mots étonnement agencés qui font chansons, autant de propositions, de vérités, de possibles mensonges qu’entretiennent des songes. La ville et les gens au loin et cet intime qui se joue de tout, d’eux et de nous, qui presque fait mirage, prolonge le rêve.

Avec une bande son riche et apaisée qui confine au sans faute et que parfois vient rompre le fantasque ou un débordement de pure folie et de brio (comme ce Postlude de fin de disque, instrumental craquant comme peut l’être un vieux vinyle), ce disque est, sinon un huis clos au moins un mi clos : fenêtres, yeux et bouches le sont, en des ambiances magnifiquement travaillées. Il n’y a que l’ouïe, la vôtre, la nôtre, qui mérite d’être toute ouverte tant ce disque est bien bel ouvrage, tant chaque titre est une entrée en matière, une mise en scène au solide scénario.

 

Pascal Sangla, A la fenêtre, Pilouprod 2015. Le site de Pascal Sangla, c’est ici.

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