CMS

Galim, la chanson et ses tripes

12308805_1028782787174457_282486322876174715_nDifficile d’être insensible au chant de Galim qui s’apparente bien plus au cri, à la manière de ses collègues et amies Flow et Melissmell, comme si les trois étaient sœurs utérines. Sa voix « qui offre une variété de tons se déroulant en tension maitrisée, en émotions tenues et lâchées » vous interpelle, vous arrache à l’indifférence ; ce disque (le premier album, qu’un ep avait précédé en 2012) n’est pas de ceux qu’on peut écouter distraitement. La figurine censée représenter Galim sur la pochette c’est exactement ça, jusqu’au cœur qui saigne et s’échappe d’un corps bien trop étroit pour le contenir en entier.

Un temps parisienne, la montalbanaise Galim s’est essayé à chanter dans le métro, à s’époumoner pour rallier à elle un auditoire pas acquis d’avance. Avec sa voix déchirée et ses plaintes, ses complaintes, elle a de quoi interpeller. Son Dans la chair n’a beau être qu’un disque, on devine et estime sans mal la dame en scène, sa fougue, sa présence. Quitte à tenir un micro, autant parler, autant chanter, autant dire et gueuler. Vous l’avez compris, Galim est à l’exact opposé d’une de ces chanteuses que le showbiz ramasse à l’appel : c’est une femme qui ose la parole et l’engagement. Ca ne se traduit pas forcément par des textes aux refrains révolutionnaires (écoutez cependant Sous les pavés, ça y ressemble : « Se dire qu’on est en mai, et si on faisait ce qu’il nous plaît ? ») : c’est dans la posture que Galim est insoumise, dans des textes puissants où elle parle d’elle et de son rapport à la vie. Et de tendresse… On la tiendra un jour pour une des possibles héritières de Catherine Ribeiro et de Francesca Solleville, si toutefois les gros labels ne la mangent pas : entre nous, il y a peu de risques, eux n’aiment que des produits dociles.

Sans être rock, sa musique volontiers hispanisante en porte des griffures et la force. Galim se dit cigale, fuyant la vie de fourmi, rebelle aux gâchis de la vie. Et c’est vrai qu’elle ne saurait gâcher son talent par de futiles couplets : à bout de peau, à fleur de nerfs, elle mène son chant d’une force tranquille, résolue. Qu’il nous faut écouter.

 

Galim, Dans la chair, autoproduit 2016. Le site de Galim, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

Image de prévisualisation YouTube Image de prévisualisation YouTube

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives