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Yann Cleary, magic sound maker

Yann Cleary (photo Thierry Obadia)

Yann Cleary (photo Thierry Obadia)

16 janvier 2016, Le Petit Duc, Aix en Provence

 

Dieu existe, je l’ai rencontré. Non je ne fais pas de crise mystique, mais c’est ce qui m’est tout de suite venu à l’esprit en le voyant recréer le monde de ses fins doigts de pianiste. Dans la trinité ce serait le fils, dont il a l’âge, les cheveux et la barbe, et le sourire désarmant. Bon, là s’arrête la ressemblance, ce sourire ferait plutôt partie des armes de séduction massive, combiné au monde merveilleux et magique dans lequel il vous entraîne immédiatement.

Imaginez une scène avec un piano (celui du Petit Duc), trois guitares, deux acoustiques, une électrique, des micros partout, des pédales, un ordinateur de la marque à la pomme, des objets divers et variés dont le seul point commun est qu’ils puissent produire un son devant un micro, et bien sûr un synthétiseur.

Décors photos ©FredLamèche

Décor photo ©FredLamèche

Cela va de jouets musicaux, tels que Sophie la girafe ( elle couine) ou la boîte à Meuh, d’appeaux imitant les oiseaux, de bols tibétains aux sons cristallins, d’objets du quotidien capables d’imiter les cigales, le craquement du bois ou le sifflement de l’éclair, de tuyaux agités devant le micro dans un bruit de tempête, de manettes de Wii produisant des grésillements, jusqu’aux instruments du monde. Et un si joli petit nuage suspendu au-dessus de l’artiste. Donc, le principe, c’est de mêler des sons obtenus en samplant (reproduisant à l’aide d’un sampler, NDLR) n’importe quel son de la vie réelle, naturel ou créé à partir de tout objet susceptible de produire un son, qui seront donc joués au synthétiseur, à des sons créés en direct devant nous au micro, et à des instruments, acoustiques ou électriques, joués également en direct. Un contrôleur permet de capter les mouvements, un capteur infrarouge permet de jouer dans l’air des claviers, ou n’importe quoi. Des pads utilisés en hip-hop permettent de reconstituer le son de la grosse caisse ou de la caisse claire.

Instruments photo ©Fred Lamèche

Instruments photo ©FredLamèche

Ce joyeux chaos est cependant préparé avec soin, dans un souci de détail et de perfection millimétrée. Le tout dans une chorégraphie légère et naturelle, un petit pas à droite, une pirouette par ci, un écart par là, en restant à l’aise (Blaise) et super cool (Raoul). Même si un petit bonhomme de deux ans vient ponctuer vos prestations de ses remarques avisées, genre « C’est fini ? » Pour le style, je dirais pop-folk (le jeune homme a une douce voix grave et claire à la fois, dont il use en anglais, vu son origine irlando-française). Ses guitares sont accordées en open-tuning, lui permettant de jouer à la fois accords et mélodies, dans un son baroque très 60’s.

Le tout donne une musique, un chant qui a de l’expression et du sens. Donné par les sonorités, les mélodies, la mise en scène, l’ambiance créée à l’instar de ce que nous conte Yann (en français cette fois). Lui ne se réclame d’aucune influence, son truc ce serait plutôt le stand-up, le monologue humoristique quoi, qui lui permet de nous raconter les épisodes de sa vie aventureuse, cinq ans au japon journaliste, producteur, mannequin et…célébrateur de mariages (Les japonais adorent nos cérémonies romantiques !) Il y serait bien resté pour les beaux yeux des dames, « qui passent leur temps à être féminines », Yosh , mais les autorités ont expulsé le Gaijin (étranger au japon) après un séjour de vingt-trois jours de rétention administrative dans une cellule où l’on n’a pas le droit d’éteindre la lumière…

Le public sera mis à contribution dans les chœurs et les percussions corporelles, une dame courageuse improvisera même sur scène une époustouflante scène à la Coppelia, tournant comme une poupée mécanique à l’instigation de son jeune fabricant d’automates, moderne version de Pygmalion et Galatée…On appellera des chinois débarquant en Californie, des amoureuses mangeuses d’homme, des humains sur leur petite planète sauvés par la folie douce, les idées folles et…le sexe, un petit garçon qui dit adieu à son enfance (sa console NES) en découvrant l’amour, un autre qui chasse les calamars qui dévorent son panda en peluche. On évoquera le vent, les étoiles, un système d’exploitation féminin Her, dont s’éprend son utilisateur (encore le mythe de Galatée). Tout un monde typique de la fameuse génération Y.

 

« A chinaman’s chance », session 2015 Image de prévisualisation YouTube
« NES my BFF », clip 2016 Image de prévisualisation YouTube

Mise à jour 1 février 2024

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