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Spa 2016. Le grand retour de Nicolas (pas Sarkozy, l’autre !)

Nicolas Peyrac (photo François Eward/Francofolies Spa)

Nicolas Peyrac (photo Stéphane Deleersnijder/Francofolies Spa)

Francofolies de Spa, 22 juillet 2016,

 

Comme une respiration salutaire. Un éphémère havre de paix pour nos oreilles. La beauté d’une esquisse naïve dans un monde tumultueux. Voici un chanteur qui débarque sans tralala sur scène, armé de sa seule guitare et de ses chansons. Pas de mise en scène, pas d’effets spéciaux, pas de light-show sophistiqué. Un tabouret et son talent. Et d’emblée, il prie le public amassé devant la scène de s’asseoir par terre, pour créer un espace plus intimiste encore. Le (non) décor est posé, il n’y a plus qu’à laisser le charme agir.

Le chanteur en question, c’est Nicolas Peyrac, dont on était sans nouvelles médiatiques depuis quelques années. Oui, il vit toujours ! Oui, il chante encore ! Oui, il a l’air de bien se porter (ses 66 ans au compteur ne se voient pas, comment diable fait-il ?). Et oui, c’est bon de le retrouver.

Au programme, une « acoustique improvisée ». C’est le nom qu’il donne à sa prestation. Acoustique par la formule musicale mise en place, d’où les instruments électrisés sont bannis. Improvisée pour se donner la liberté de chanter ce que ses envies du jour lui dictent et de montrer au public qu’il est autre chose que « les trois chansons inscrites sur son front ». Ouvrant le bal par Ces mots que j’écris, poursuivant par des perles méconnues comme Les cocotiers bleus, Taos, Colombo par Ceylan, Ne me parlez pas de couleurs, Les vocalises de Brel…, qu’il introduit à chaque fois par un petit speech la resituant dans son contexte, l’artiste nous promènera durant une heure dans son vaste répertoire (18 albums originaux à son actif quand même !).

C’est peu dire que le bien-être est total de l’entendre. On dit toujours qu’on reconnaît le bonheur au bruit qu’il fait en partant. La formule peut servir ici. A l’écoute de cette voix reconnaissable entre mille, de ce chant clair et cette diction parfaite, on réalise combien Nicolas Peyrac nous manque dans le paysage de la chanson. L’intimisme réconfortant du spectacle, la sympathie immédiate que l’homme dégage (pas une once d’aigreur dans ses discours), la qualité des chansons, l’émotion qui en découle, autant de bonnes raisons à vous décider d’aller l’applaudir dès que l’occasion se présentera.

Et ses trois chansons emblématiques que tout le monde attendait, me direz-vous ? notez que le nombre de trois vient de l’artiste lui-même. Personnellement, j’en aurais rajouté deux autres : Le vin me saoule (qu’il nous a chantée) et Satanée question (absente ce soir-là). Il nous les a bien évidemment interprétées, s’amusant même à couper son So far away from L.A. après quelques instants en charriant le public d’un « puisque vous la connaissez, c’est pas utile que je la chante, si ? ». Et mon père aura été précédée d’un petite présentation sur son géniteur et les circonstances dans lesquelles ce titre lui était venu. Je pars aura (logiquement ?) conclu le set, le chanteur nous révélant pourtant qu’il ne la chantait normalement pas en ne s’accompagnant que de sa guitare (on se demande pourquoi, l’arrangement était tout à fait satisfaisant !). Le public venu pour ces tubes aura donc été satisfait, tout en ayant réservé un excellent accueil aux autres morceaux bien moins populaires.

40 ans de carrière derrière lui. Peu de chances, bien évidemment, vu le monde médiatique actuel et le mépris affiché des firmes de disque pour le patrimoine de la chanson, que Nicolas Peyrac nous revienne un jour sur le devant de la scène, sauf improbable come-back à la Henri Salvador. Tant pis pour tous ceux qui passeront ainsi à côté de ce bel artiste. Les lecteurs de NosEnchanteurs, eux, sont avertis et n’auront aucune excuse !

 

Le site de Nicolas Peyrac, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

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Une réponse à Spa 2016. Le grand retour de Nicolas (pas Sarkozy, l’autre !)

  1. Vincent Capraro 25 juillet 2016 à 16 h 44 min

    Nicolas Peyrac outre sa gentillesse et son grand talent poétique est aussi est un excellent photographe, au gré de ces voyages il a rapporté de superbes clichés . je vous invite à aller faire un tour sur sa page Facebook. Sinon, pour illustrer ce tour acoustique ben Takamine d’aller voir par ici : http://vincentcapraro.fr/albums/nicolas-peyrac/

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