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Martine Scozzesi : dans de jolis sillons de la chanson

17bf4a_566b1983084c4717ad145343ff24791b~mv2Des bruits d’une table qu’on dessert, choc des couverts sur les assiettes… Place à la musique, maintenant : « T’en veux d’la chanson ? En v’là ! » Et un premier titre, La chanson, qui en sera comme une définition, « de la chanson d’bandit / de la chanson d’maquis / Qui ne se soumet pas / Qui résiste et se bat », « d’la chanson qui réveille / nos consciences en sommeil / d’la chanson qui dérange / qui s’indigne et harangue / d’la chanson qui réveille », « des usines à chagrin / de la chanson qui gouaille »

Même retirée dans son p’tit coin de paradis entre Manosque et Forcalquier, Alpes de Haute-Provence, Martine Scozzesi est plus proche de cette chanson « Rhône-Alpes », de ce tissage d’art et d’amitié qui lie et unit nombres de chanteurs, de chanteuses, autour ou dans l’environnement de Michèle Bernard. Par de multiples indices, des thèmes, des mots, des clins d’oeil à la chanson populaire d’antan (« et nous y dormirons / jusqu’à la fin du monde, lonla / jusqu’à la fin du monde »), le timbre parfois, des intonations (Pourquoi), une façon de placer sa voix, les pleins et déliés de ses vers, de sa musique, on trouve ici, sur cet album, plus encore que sur le précédent, non la copie mais la trace, l’évidente empreinte de Michèle Bernard, la plus jeune mettant ses pas dans la trace de son aînée. N’y voyez pas de ma part un reproche, bien au contraire : ce disque est une franche réussite et il faut que ça se sache. Rhône-Alpes encore avec la participation, sur la composition de nombre de titres, du lyonnais Fredéric Bobin. Et du stéphanois Christopher Murray.

A un titre près de Nathalie Lillo, à un autre du Groupe d’action musicale, toutes les paroles sont de Martine Scozzesi : de la belle écriture, de l’empathie, le passé et le présent, l’évocation d’illustres figures féminines (Flora Tristan, Rosa Luxembourg, Louise Michel), d’anonymes femmes du désert d’Atacama, de victimes quotidiennes des drames de ce monde, de l’intime qui cousine avec l’universel. Parfois des chansons nous en ramènent d’autres en souvenance : ainsi Hôtel Victoria, pas loin des Amants d’un jour, ici au soir de leur vie. Toutes contiennent ce qui les relient mécaniquement, émotionnellement, à la grande histoire de la chanson : un mot, une idée, un élan ; ce qui presque authentifie l’art et la personnalité de Martine Scozzesi. Parmi ces chansons, faisons le pari que certaines deviendront de grands classiques.

Le disque, donc, débute par La chanson, une chanson qui se cherche définition et raison. Et s’achève par Chanson d’amours. Comme si, quelque soit le sujet abordé, l’angle, l’éclairage, la chanson ne savait être qu’amour. Qu’il soit dit qu’en écoutant Martine Scozzesi, on en est assez vite persuadé.

 

Martine Scozzesi, Entre l’air et l’eau, autoproduit 2016. Le site de Martine Scozzesi, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

4 Réponses à Martine Scozzesi : dans de jolis sillons de la chanson

  1. Martine Scozzesi 25 août 2016 à 18 h 50 min

    Merci Michel pour ce bel article . Quelle belle reconnaissance de de mon travail mais aussi de celui de tous les musiciens de l album qui ont mis le meilleur de leur talent au service de mes textes.
    Pour commander l album
    mscozzesi@yahoo.fr

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  2. Christopher Murray 29 août 2016 à 18 h 36 min

    Et comme tout ne peut pas être dit dans un article, citons ici les autres auteurs (Christophe Andréani) et compositeurs (Samuel Péronnet & Sébastien Ménard) de cet album.

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  3. Christiane Delacourte 29 août 2016 à 18 h 46 min

    Une analyse avec des qualificatifs bien mérités !
    J’ai découvert Martine grâce à un stage autour d’Anne Sylvestre. J’avais été séduite par la voix et l’écriture des chansons que j’avais entendues. Avec, ce qui ne gâte rien, la rencontre avec une personne authentique. Et tout cela est confirmé par ce beau disque.
    Bravo à Martine et ses complices !
    Christiane Delacourte

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  4. lillo 5 novembre 2016 à 11 h 53 min

    Très beau disque en effet. Merci Michel de m’avoir citée pour « C’est un désert », je suis très heureuse que Martine ait fait cette exception en choisissant d’insérer mon texte au milieu des siens (musique de Samuel Peronnet).

    Répondre

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