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L’âme de Padam

imgQuatre ans d’absence pour Padam, dont le dernier opus était ce fameux EP, Grand hôtel, sur lequel figurait le titre Nadine (« Elle aime le jerk et la biguine / Elle aime Brando, elle aime James Dean / Elle adore Arizona dream / C’est ce qu’on peut lire sur son profil… » Qu’on retrouve sur cette nouvelle et tardive livraison (mieux vaut tard que jamais), réenregistrée avec l’apport des Toulousains de Djé Balèti et du Malien Fassaro Sacko).

L’ancien label de Padam a fermé boutique, plantant du coup l’essentiel des traces discographiques de ce groupe créé en 1998 (leur premier album, autoproduit, remonte à 2001 ; le second est sorti chez un label qui déjà fera faillite…) par Nader Mekdachi : quatre albums ainsi volatilisés, ce n’est pas rien.

Les primitives est donc, sinon le disque de la renaissance au moins celui du retour, avec une nouvelle équipe et pas mal d’invités. Mais fidèle à ses fondamentaux : une musique teintée d’Afrique et d’Orient qui fait jeu égal avec l’accordéon guinguette, la chanson de devant le zinc.

« On s’est moqué de mes chansons / Parait que l’amour rapporte plus / La mode est à la dérision » chante Mekdachi qui ne fait, à un ou deux titres près, que des chansons d’amour. Et on souhaite que ça marche pour lui, tant celles-ci sont belles et pétillantes, précieuses, pour beaucoup inattendues : « Tiens, c’est toi / J’t'attendais pas si tôt / Je tuais le temps… » L’amour est là et fait son effet (« Tu m’fais de l’effet quand de tes lèvres / Tu détaches les syllabes / Que tu prononces, à la française / Mon prénom arabe »), les disperse aussi : « Votre soutien-gorge triste bonhomme / Est resté sur le palier / Vous n’aurez qu’à le récupérer ».

Pour peu qu’on aime particulièrement ce cocktail vitaminé et coloré de musiques, ces paroles pas bien farouches mais bien troussées, si agréables à nos oreilles, à nos désirs, on se félicitera du retour sur la scène de tels plaisirs musicaux qui délicatement soulèvent les lingeries féminines et laissent libre cours à de jolis entrelacs de mots, d’étonnantes combinaisons de vers. Ah ! ce « Dehors la route est une femme / La nuit ses mamelles / Où se blottissent les âmes / En cavale éternelle… »

 

Padam, Les primitives, Hélico 2016. Le site de Padam, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Padam, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à L’âme de Padam

  1. Catherine Laugier 14 septembre 2016 à 21 h 25 min

    Magnifique album, voix, musique, textes…
    Détail : on peut reconnaître le contrebassiste Stephen Harrison dont nous avons récememnt parlé avec Imbert Imbert dans le clip

    Répondre

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