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Fête de l’Huma 2016 : Humagine all the people… [1/4]

La Fête de L'Humanité (photos Vincent Capraro, sauf mention contraire)

La Fête de L’Humanité (photos Vincent Capraro)

Vendredi 9 septembre,

C’est sous un soleil de plomb que vos vaillants envoyés spéciaux, tentes sur le dos et sourires aux lèvres, tracent la route vers le parc de la Courneuve en ce beau week-end de rentrée politique et musicale. La rédaction de NosEnchanteurs a fait les choses en grand cette année et nous a réservé rien moins qu’un bus entier de la RATP pour rejoindre le lieu des réjouissances. Beaux joueurs et solidaires envers la plèbe des festivaliers qui poireautent à la sortie du métro, nous décidons, dans un irrépressible élan du cœur résolument de gauche, de partager ce privilège éhonté avec quelques centaines de nos semblables, nous permettant ainsi de communier ensemble dans un bel échange d’humanité, de sueur et de promiscuité plus ou moins désirée…

affiche HumaL’avantage d’arriver tôt dans ce genre d’énorme festival est tout de même d’éviter le plus gros de la troupe et de pouvoir installer ses quartiers dans une relative quiétude, état de fait qui ne durera pas, rassurez-vous. Mais ne brûlons pas les étapes ! Après le petit mojito d’accueil rituel, nous installons le campement sur un sol aussi sec que le cœur d’un ex-ministre des Finances-soit-disant-de-gauche-en-marche-vers-un-avenir-radieux. De déambulations en déambulations, nos pas nous mènent ensuite nonchalamment du côté de la scène Zebrock, habituel creuset de découvertes musicales en tous genres…

RENCONTRE AVEC FRÉDO, DES OGRES     NOSENCHANTEURS (VINCENT CAPRARO). Nous nous sommes croisés ici même l’an passé. Tu étais avec Les Hurlements de Léo pour le spectacle hommage à Mano Solo. Cette année c’est ton Renaud que tu offres au public. Le Renaud réaliste, celui qui a bercé ton enfance…   FREDO. On écoutait Renaud avec mes copains, mes copines : des gens de tous horizons, de pleins d’origines. Renaud parlait à tout le monde. C’était assez extraordinaire, très rassembleur. Certains écoutaient du rap, du punk, de la chanson... mais on se retrouvait tous sur Renaud et ça c’est très fort.    Renaud a contribué en quelque sorte à ton éveil politique ? Son univers t’a construit un petit peu ?   Oui, complètement. Ce qui est bien chez Renaud, c'est qu'à de rares exceptions, il n’est pas donneur de leçons. Il ne dicte pas sa morale. Pour écrire mes chansons j’ai pris cette option de ne jamais être moralisateur, de ne pas imposer ma vision des choses. Ce que j’aime chez lui c’est cette liberté de raconter des histoires. La chanson Deuxième génération elle ne dit pas c’est bien ou c’est mal. Elle dit voilà, c’est un constat social, une nouvelle sur Slimane…   Ton spectacle Renaud, tu vas le promener encore sur les routes ?   Encore cinq dates et après je passe à autre chose mais je ne m’interdis rien de toute façon. Il y a dix ans je l’avais commencé et je n’avais pas pu continuer. Là j'ai eu l’occasion de le reprendre un petit peu et je trouvais ça marrant dans le contexte actuel, enfin avant son retour ! Rien n'est écrit, c’est pas dit que je ne le reprenne pas.   Les projets des Ogres ?    D’abord c’est un an de scène avec les Hurlements de Léo pour Un air, deux familles, le retour. Puis un nouvel album des Ogres d'ici deux ans    Quel est le concept d’Un air, deux familles ?   C’est un projet qu’on avait monté ensemble, les Ogres et les Hurlements, en 2000, pendant deux ans, avec nos compositions originales. Après chacun a fait son chemin on est resté copains. Je les ai croisé l’année dernière sur scène et du coup ça nous a donné envie de refaire un truc ensemble avec nos chansons respectives.   Vous travaillez déjà sur l’album des Ogres ?   Toutes les chansons sont prêtent, écrites, textes et mélodies. Reste à faire les arrangements et enregistrer. Pour ça, il faut qu’on se balade un peu : on aime bien enregistrer dans plusieurs endroits. On va aller au Bénin, en Ardèche, vers chez moi à Cergy... un peu partout.   Sur NosEnchanteurs, on parle de toute la chanson, des artistes qui sont vus mais aussi de ceux qui n’ont pas la chance de bénéficier des fenêtres des médias. Pour les Ogres ça été difficile de se faire connaître du public ?   Je pense déjà qu’il y a une époque. Nous quand on a commencé on faisait 150 concerts par an. Tout confondu, de l’animation de brocantes, apéros concert dans un café, les premières parties, les petites salles, etc. Je ne sais pas si aujourd’hui c’est plus dur. En tout cas, on jouait énormément, on ne se posait pas de questions. C’est pas imagé, c’est vrai, on a pris la camionnette des parents. On est parti faire nos concerts. Parfois on ne savait pas où on jouait la semaine d’après, ça se calait au fur et à mesure. Le patron du café qui nous a bien aimé nous branche sur un pote… Aujourd’hui on se rend compte, sans avoir les chevilles qui enflent, qu’avec les Ogres on fait ce que vingt ans après ils appellent  « l’écolonomie », de l’économie écologique. C’est à dire qu’on a une économie raisonnée. On a refusé de signer avec des majors parce qu’on trouvait que ce qui était intéressant n’était pas de vendre plein, à plein de gens, mais c’était de vendre bien et de faire du qualitatif. Je comprends aussi qu’on n'aurait pas pu avoir une carrière internationale en faisant de la chanson française mais ce n’est pas du tout ce qu’on recherchait. Nous on est complètement hors format. On ne dit pas qu’on est mieux ou moins bien. On a pas cherché à être connus, vraiment. On a une économie fragile mais qui fonctionne, des gens qui achètent nos disques, enfin... achetaient parce qu’aujourd’hui ça se vend moins, et qui viennent à nos concerts. Voilà on ne veut pas être présent partout, être les plus forts, les plus vendeurs... C’est certain que si demain nos salles sont vides ben on arrêtera.   Votre économie c’est essentiellement le spectacle ?   Ce n’est que sur le spectacle ! Les ventes de nos disques financent celui d’après, etc. On gagne nos vies de façon complètement raisonnable et ça nous suffi, on n'a pas des châteaux et des voitures de luxe. On a une maison normale, avec une Twingo et puis voilà ! Ça nous suffi largement, tout va bien et du coup comme on a pas de grandes prétentions et de grands besoins ben au final on s’en sort très bien. On se considère d’ailleurs comme des artisans plus que comme des artistes. Il y a eu le Président normal ; nous, nous sommes des artistes normaux.    PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT CAPRARO

RENCONTRE AVEC FRÉDO, DES OGRES
 
NOSENCHANTEURS (VINCENT CAPRARO). Nous nous sommes croisés ici même l’an passé. Tu étais avec Les Hurlements de Léo pour le spectacle hommage à Mano Solo. Cette année c’est ton Renaud que tu offres au public. Le Renaud réaliste, celui qui a bercé ton enfance…
FREDO. On écoutait Renaud avec mes copains, mes copines : des gens de tous horizons, de pleins d’origines. Renaud parlait à tout le monde. C’était assez extraordinaire, très rassembleur. Certains écoutaient du rap, du punk, de la chanson… mais on se retrouvait tous sur Renaud et ça c’est très fort.
Renaud a contribué en quelque sorte à ton éveil politique ? Son univers t’a construit un petit peu ?
Oui, complètement. Ce qui est bien chez Renaud, c’est qu’à de rares exceptions, il n’est pas donneur de leçons. Il ne dicte pas sa morale. Pour écrire mes chansons j’ai pris cette option de ne jamais être moralisateur, de ne pas imposer ma vision des choses. Ce que j’aime chez lui c’est cette liberté de raconter des histoires. La chanson Deuxième génération elle ne dit pas c’est bien ou c’est mal. Elle dit voilà, c’est un constat social, une nouvelle sur Slimane…
Ton spectacle Renaud, tu vas le promener encore ?
Encore cinq dates et après je passe à autre chose mais je ne m’interdis rien de toute façon. Il y a dix ans je l’avais commencé et je n’avais pas pu continuer. Là j’ai eu l’occasion de le reprendre un petit peu et je trouvais ça marrant dans le contexte actuel, enfin avant son retour ! Rien n’est écrit, c’est pas dit que je ne le reprenne pas.
Les projets des Ogres ?
D’abord c’est un an de scène avec les Hurlements de Léo pour Un air, deux familles, le retour. Puis un nouvel album des Ogres d’ici deux ans
Quel est le concept d’Un air, deux familles ?
C’est un projet qu’on avait monté ensemble, les Ogres et les Hurlements, en 2000, pendant deux ans, avec nos compositions originales. Après chacun a fait son chemin on est resté copains. Je les ai croisés l’année dernière sur scène et du coup ça nous a donné envie de refaire un truc ensemble avec nos chansons respectives.
Vous travaillez déjà sur l’album des Ogres ?
Toutes les chansons sont prêtes, écrites, textes et mélodies. Reste à faire les arrangements et enregistrer. Pour ça, il faut qu’on se balade un peu : on aime bien enregistrer dans plusieurs endroits. On va aller au Bénin, en Ardèche, vers chez moi à Cergy… un peu partout.
Sur NosEnchanteurs, on parle de toute la chanson, des artistes qui sont vus mais aussi de ceux qui n’ont pas la chance de bénéficier des fenêtres des médias. Pour les Ogres ça été difficile de se faire connaître du public ?
Je pense déjà qu’il y a une époque. Nous quand on a commencé on faisait 150 concerts par an. Tout confondu, de l’animation de brocantes, apéros concert dans un café, les premières parties, les petites salles, etc. Je ne sais pas si aujourd’hui c’est plus dur. En tout cas, on jouait énormément, on ne se posait pas de questions. C’est pas imagé, c’est vrai, on a pris la camionnette des parents. On est parti faire nos concerts. Parfois on ne savait pas où on jouait la semaine d’après, ça se calait au fur et à mesure. Le patron du café qui nous a bien aimés nous branche sur un pote… Aujourd’hui on se rend compte, sans avoir les chevilles qui enflent, qu’avec les Ogres on fait ce que vingt ans après ils appellent  « l’écolonomie », de l’économie écologique. C’est à dire qu’on a une économie raisonnée. On a refusé de signer avec des majors parce qu’on trouvait que ce qui était intéressant n’était pas de vendre plein, à plein de gens, mais c’était de vendre bien et de faire du qualitatif. Je comprends aussi qu’on n’aurait pas pu avoir une carrière internationale en faisant de la chanson française mais ce n’est pas du tout ce qu’on recherchait. Nous on est complètement hors format. On ne dit pas qu’on est mieux ou moins bien. On a pas cherché à être connus, vraiment. On a une économie fragile mais qui fonctionne, des gens qui achètent nos disques, enfin… achetaient parce qu’aujourd’hui ça se vend moins, et qui viennent à nos concerts. Voilà on ne veut pas être présent partout, être les plus forts, les plus vendeurs… C’est certain que si demain nos salles sont vides ben on arrêtera.
Votre économie c’est essentiellement le spectacle ?
Ce n’est que sur le spectacle ! Les ventes de nos disques ne financent celui d’après. On gagne nos vies de façon complètement raisonnable et ça nous suffit, on n’a pas des châteaux et des voitures de luxe. On a une maison normale, avec une Twingo et puis voilà ! Ça nous suffit largement, tout va bien et du coup comme on a pas de grandes prétentions et de grands besoins ben au final on s’en sort très bien. On se considère d’ailleurs comme des artisans plus que comme des artistes. Il y a eu le Président normal ; nous, nous sommes des artistes normaux.
 
PROPOS RECUEILLIS PAR VINCENT CAPRARO

Et c’est le groupe La Canaille qui enflamme cette fin d’après-midi torride de son hip-hop lourd et gras, au bon sens du terme. Face au soleil déclinant tel un unique et immense projecteur, le crew, en formation de combat claviers/batterie/guitares électriques, balance de bien belles déflagrations sonores qui font vibrer l’âme et les tripes. Le chanteur, à la présence scénique charismatique et au flow ravageur, semble danser sur des pulsations puissantes et délivre au ciel une étonnante poésie urbaine belle et rebelle. Une belle claque d’entrée de jeu !

Histoire de calmer un peu les esprits et de profiter d’une ombre bienvenue, nous nous octroyons une petite pause au sein du Cirque de Rome, lequel, nouveauté cette année, offrira une petite dizaine de représentations tout du long de la Fête. Cirque à l’ancienne, donc, avec antipodistes, fauves, clowns-pas-drôles (à ne pas confondre avec les clowns tristes, beaucoup plus drôles, eux…), acrobates et dresseurs divers (chameaux, tigres, poneys, chats, singes…). Disons le tout de go, on a beau avoir gardé son âme d’enfant, il est difficile de s’émouvoir positivement devant une telle ménagerie et la Fête de l’Huma ne s’honore guère à proposer un tel spectacle alors qu’il existe tant de nouveaux cirques aux seins desquels les seuls artistes sont des humains a priori plus volontaires pour se commettre en piste. Voilà qui est dit, je vous renvoie aux Animals chantés par ce cher Mano Solo…

Lindsey Stirling

Lindsey Stirling

Mais voilà qu’il est déjà l’heure pour nous de… rater le concert de la bondissante Lindsey Stirling ainsi que celui de la divine diva Lauryn Hill, pour causes d’amis retardataires à récupérer tout à l’autre bout du parc de la Courneuve… N’en rajoutons pas, gageons qu’ils se reconnaitront et qu’ils paieront pour cela, un jour ! Bref, une fois le campement agrandi et agrémenté de cette joyeuse et agréable compagnie, nous nous mettons en quête de substantifiques substances roboratives à même de nous redonner quelques forces, et quiconque parmi vous, chers Enlecteurs et Enlectrices, a déjà mis un pied (ou les deux) dans ce lieu de perdition culinaire comprendra aisément que la principale difficulté consiste à faire un choix parmi les spécialités de toutes les régions de France et de tous les pays du monde… Courageux et téméraires, nous choisissons assez rapidement de ne pas choisir et de goûter un peu à tout, avant de terminer la soirée sur le coup de 4 heures du matin en dégustant une incontournable soupe à l’oignon (y crouton…) en compagnie d’amis syndicalistes que je soupçonne de ne pas professer la plus grande des bienveillances à propos de nos camarades du medef (et je mets une majuscule si je veux…). Le tout arrosé bien évidemment d’eau claire, puisque la totalité des collaborateurs de NosEnchanteurs entend s’astreindre, par solidarité, à la même hygiène de vie rigoureuse prônée par notre rédacteur-en-chef vénéré depuis un récent séjour au sein d’une communauté de mormons stéphanois rigoristes…

Le réveil en sera-t-il pour autant facilité au petit matin ? Nous le saurons très bientôt, chers petits amis, puisque demain est un autre jour !

 

D’autres images des concerts de ce vendredi : Lauryn HillLindsey StirlingMireille Rivat, Daniel Beaussier & Manu Paker.

 

La deuxième partie de ce périple, c’est là ; la troisième c’est ici ; la quatrième et dernière, c’est là.

Une réponse à Fête de l’Huma 2016 : Humagine all the people… [1/4]

  1. Catherine Laugier 14 septembre 2016 à 22 h 54 min

    Ils les ont chanté ? La canaille, Je te salue ma rue https://www.youtube.com/watch?v=3laDEQbzNFQ
    et Fredo, Mistral gagnant :
    https://www.youtube.com/watch?v=Ft8PFOYwJ3E

    Répondre

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