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Mathias Bressan, bilan carbone positif

et Mathias Bressan (photo DR)

Benoît Mignon et Mathias Bressan (photo DR)

Le murmure des Tapas, ce sont des soirées organisées par les élèves d’une école secondaire à Tournai en Belgique, près de Lille : la Sainte-Union de Kain. Les élèves de deux sections différentes s’associent pour proposer un concept original : la rencontre entre les arts de la scène et les arts culinaires. D’un côté les futurs agents d’éducation s’occupent du volet organisationnel et musical (contact artiste, accueil, balances, installation lumières etc). De l’autre, les futurs restaurateurs s’occupent du volet culinaire : les trois sets musicaux sont entrecoupés d’une dégustation de tapas et boissons en relation avec l’univers de l’artiste invité.

Ce soir, Mathias Bressan, qui a dû remplacer au pied levé Ivan Tirtiaux malade comme un chien en automne, est venu de Bruxelles proposer ses histoires rêvées entre mer du Nord et Québec, patrie de sa « blonde ».

Mathias nous propose deux sets présentant les chansons de son premier album mais une bonne partie de la set-list est consacrée à l’exploration de son prochain album qui paraîtra en mai 2017.

En fin de concert, un spectateur nous dit : « Ça fait du bien de voir des vrais musiciens sur scène, ça devient rare ». En revenant chez moi, cette phrase a fait écho. C’est vrai qu’on vit une époque où il est de bon ton de se pointer en duo (branché… au sens premier et second), jouant sur des boucles que l’on crée en direct ou des lignes de basses qu’on a préalablement programmées pour palier le manque de moyens financiers… Mais aussi parfois (souvent ?) de moyens artistiques. En effet, la robotisation est là aussi dans la musique. Le cachet pour les artistes émergents étant ce qu’il est, les machines viennent bien à point ! Donc, vive les machines de tous poils en festivals, vive les boucles et les loops ! Mais à la longue, moi, personnellement, dans le meilleur des cas, ça me lasse,et bien souvent, ça m’emmerde ! J’ai l’impression d’entendre un concert Ableton (logiciel assez magique que j’utilise moi même pour composer) ou la dernière Keynote d’Apple pour présenter sa dernière mouture de Logic Pro. Pas que je n’aime pas l’électro, au contraire, j’adore Bjork, Jon Hopkins et bien d’autres ! Mais quand je vois un batteur marteler sur tous les temps son tom camouflé dans un mur de sons électros alors que la nana « fait des airs avec sa voix et s’y croit » (comme dirait mon ado de treize ans), sur un texte vide de sens (mais qui sonne quand même intello pour être crédible dans Télérama), JE ME CASSE.

Bref… je suis allé voir un concert de « musique actuelle ».

Et si tout ce que je viens de vous dire fait écho chez vous, alors, allez voir Mathias Bressan en concert ! Car ici, rien de tout cela. Pas la moindre boucle, nada ! C’est de la musique à bilan carbone et émotionnel positif ! Le duo Bressan-Mignon (Benoît) fonctionne à merveille : deux guitares, deux voix. Classique. L’un à la folk, l’autre l’électrique. Pourquoi chercher plus original ? Pourquoi s’encombrer du superflu ? C’est qu’il est touchant le Bressan : de belles idées mélodiques, des textes, des harmonies parfois surprenantes, une voix et un joli touché de guitare folk. Quant à Benoît Mignon, il apporte la touche rock’n roll au folk de l’auteur-compositeur wallon. C’est du folk au sens premier du terme : ça parle des gens, de nos peurs, de nos vies, de la mer du Nord, des rues de Bruxelles, de voyage, d’injustice, d’amour, d’attente, de rêve. Bressan, c’est un Brassens qui aurait traversé l’océan, pas pour rejoindre sa blonde, mais pour se frotter aux cordes du Bob Dylan électrique et du Paul Simon africain. Et puis, entre les chansons, même si son humour frôle parfois « la grosse blague un peu grasse de fin de répétition », il en est parfaitement conscient et assume son côté « humour de batteur poum tchak ». Les musiciens comprendront… Comme lorsqu’il se moque des chansons en quatre accords en imitant et croquant les chanteurs de variété qui utilisent cette suite d’accord sur-exploitée, notamment par Goldman. Je ne suis pas tout à fait convaincu depuis longtemps de ce passage dans son set, il le sait, mais en même temps ça fonctionne avec le public qui reprend le refrain en chœur ! Paradoxe que Mathias ne manquera pas de commenter avec auto-dérision au public : « le pire, c’est que vous allez me dire après que vous voulez acheter l’album avec cette chanson ! »

Bref, les gens sont venu voir un concert de chanson, tout simplement. « Il suffit d’une guitare et de quelques oreilles » disait Jofroi dans une interview que j’avais vue sur youtube. Bressan l’a bien compris. Superbe.

 

Le site de Mathias Bressan, c’est ici.

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