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Clarika : notre cœur ne bat que pour elle

Clarika à Venelles (photos Nicolas Blanchard)

Clarika à Venelles (photos Nicolas Blanchard)

3 juin 2017, MJC de Venelles,

 

Frêle silhouette en combinaison pantalon noire, grâce féline du visage, auréolé de boucles folles qui jouent avec les belles lumières de Vincent Mongourdin, c’est Elle. Et Elle est entourée de ses musiciens, Fanny Rome en courte robe de satin noir gonflante, le violon à l’épaule ou la basse en bandoulière, le svelte Ludovic Leleu jonglant entre guitares et claviers, devant  Jérémie Pontier à la batterie. La scène est drapée d’un voile où mille plumes sont épinglées, nid protecteur pour alléger la douleur qui reste présente, palpable.

Intime déclinaison de la souffrance de la séparation, de l’absence, du souvenir, ce concert est thérapie vidant l’abcès, tout autant que couteau remué dans la plaie, avivant  la blessure. Celle de cette poignante Cible, où « l’amant de sa belle / A transpercé le cœur », parce qu’il n’a pas réussi à tenir son vœu « Il ne faut pas que mes mains tremblent ». Un inoubliable petit film où le suspense très évocateur se déroule sur quelques minutes. Ou encore « Le poignard plongé dans le cœur / Et la lame qui se retire pas » de cette absence qu’elle ne dira pas.

FANNY CLARIKA ROBE N BLANCHARD MJC 3 06 17Clarika reprend – c’est assez rare – l’intégralité de son dernier album, De quoi faire battre mon cœur. Même le tout ancien succès Non ça s’peut pas chanté sobrement, à voix nouée, à guitares pleurantes, dans son tourbillon de taches blanches, en semble partie intégrante, tant elle nous y chamboule le cœur. Pourtant c’est une vaillante qui ne se laisse pas aller à la mélancolie. Elle laisse toujours briller une petite lueur, un espoir. Sous des lumières pourpres et des chœurs enflammés, Je suis mille : « Je suis la pluie qui vous réveille / Je suis toute la misère du monde / Je suis le bonheur à la ronde »À mi-parcours, Le bout de chemin, où elle renaît dans une fluide robe longue couleur de temps. Très mise en scène, introduite par un « Retorna Gino » sur la musique du Parrain, cette chanson se développe en solo expressionniste, s’achève par une danse-dispute entre Fanny et Jérémie : « Ce bout d’chemin il me semble / C’est celui qui nous rassemble ». Une demi-heure avant la fin, le faux départ de Moi en mieux finit sur une batterie orgasmique et des chœurs chaleureux qui l’incitent à « Avancer, avancer, avancer ».

Et quand la plainte La vie sans toi est trop amère, elle sait faire sourire le public en poèmes ou anecdotes, ou reprendre My sweet Lord de George Harrison, pour rappeler un Dieu aux abonnés absents.

On retrouve l’attention aux autres, fragiles, comme cette Inaperçue rêveuse de sa vie et dont seule subsiste une photo. Ou ces Georgette et Bernard qui se sont dit adieu pour la dernière fois dans la chambre du Lutétia. Aussi une vision sociale du monde, avec ce Choix qu’on croit avoir dans un monde dont on ne détient pas les clés. Celui des humains dont elle fait le tour : « Dire qu’à cette heure ça crie, ça joue / Ça rit, ça meurt, ça prend des coups ». 

CLARIKA MUSICIENS N BLANCHARD MJC 3 06 17À aucun moment la version de scène n’est en dessous des versions studio, même dans le cas des versions chantées en duo sur l’album, grâce à la mise en scène sonore de Benoît Destriau, et avec l’intervention sur place de Jérôme Bouvène (vous ne pouvez pas le louper, il porte un t-shirt où s’affiche au dos Le son). Au contraire, les titres y gagnent encore en émotion (Bien mérité, ou cette prenante chanson où elle incite sa fille à prendre son autonomie) tandis que les incontournables Garçons dans les vestiaires ou autres Patineurs deviennent petites pièces pleines d’allant, et les musiciens de fantasques comédiens.

Pas moins de trois rappels pour Clarika que le public ne veut plus quitter, et ovation debout. Rien de nous (n’est important) chanté presque sans micro sera repris ad libitum par la salle. Chaises musicales pour l’ultime rappel, Clarika à la guitare, Ludo au clavier, Jérémie à la basse et Fanny au trombone : « Alors j’attends la boule au ventre / Oui mais j’attends / Que les beaux jours rentrent ».

 

Le site de Clarika, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en déjà dit d’elle, c’est là.

La saison 17-18 à Venelles : Amélie les crayons en septembre, Dans l’shed (Québec) en octobre, Nico Etoile et  Lya en novembre, Volo en décembre, Presque Oui en janvier, Clio et Lise Martin en février, Fabian Tharin (Suisse) en mars, Syrano en avril, Barcella en mai, « Ceci n’est pas un concert de Matthieu Côte » avec Evelyne Gallet et Nico Etoile en juin.

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