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-M-, l’Afrique, c’est chic

(photos Paul Boudrel / page facebook Matthieur Chedid)

(photos Paul Bourdrel / page facebook Matthieu Chedid)

Couleur Café Festival, Square de l’Atomium, Bruxelles, 30 juin 2017,

 

Après le disque enchanteur (voir ici sa critique), voici le concert ! Lamomali, le projet de -M- prend une tournure scénique pour une tournée d’une vingtaine de dates. L’occasion unique de se replonger dans le Mali rêvé de l’artiste et de s’envoler au son de la musique de là-bas, habilement mélangée à celle d’ici.

Quel plus bel écrin en outre pour le bijou espéré que ce site de verdure, au pied des neuf boules de l’Atomium – symbole de Bruxelles -, dans lequel s’est lovée la 18ème édition du festival Couleur café ? Un festival unique en Belgique, consacré essentiellement (comme son nom le laisse entendre) aux musiques ensoleillées. Le spectacle franco-malien y trouvait donc tout naturellement sa place. La météo clémente, l’ambiance détendue, les spécialités culinaires exotiques pour se rassasier entre deux concerts, un public jeune et chaud… Tout laissait augurer une soirée d’exception. Et elle le fut.

En bel artiste partageur qu’il est, -M- met en exergue sur l’affiche ceux qui ont présidé à la réussite du disque, les joueurs de kora père et fils Toumani et Sidiki Diabaté et la chanteuse Fatoumata Diawara, qu’il annonce entourés d’un groupe fièrement dénommé L’Afro pop Orchestra. La couleur est ainsi pleinement annoncée : c’est l’aventure collective malienne que nous venons applaudir, et non un concert de Mathieu Chédid la vedette !

C’est pourtant tout seul qu’il entre en scène, pour nous interpréter en solo guitare une ancienne chanson, Mama Sam. Clin d’œil malicieux évidemment, puisque le refrain nous énonce « Je ne connais pas l’Afrique/Gris est ma couleur de peau ». La suite du programme démontrera qu’il n’en est rien et que le Mali et sa musique ne semblent plus faire qu’un avec l’artiste.

18839325_10154985558458751_4462062930951621154_nEn effet, dès la deuxième chanson, la scène se peuple de la nombreuse équipe du projet – onze personnes en tout, auxquelles on peut ajouter l’invité du jour Oxmo Puccino pour trois morceaux – et c’est parti pour un concert d’une bonne heure et demie sans aucun temps mort. Le son est parfait, le choix du répertoire imparable, la joie autant sur scène que dans l’assistance. Ajoutons-y un visuel soigné (tant pour les éclairages que pour les costumes bigarrés des participants, un arc-en-ciel de tissu pour se régaler les yeux), un artiste au charisme irrésistible, des musiciens de première catégorie… J’en fais trop ? Je suis en dessous de la vérité !

Le mot qui résume probablement le mieux un tel concert est le plaisir. Plaisir de voir un spectacle aussi intelligemment mené, qui s’offre même le luxe d’un petit intermède didactique sur l’art de la kora sans faire retomber l’ambiance pour autant. Plaisir d’entendre un artiste innovant, qui ne craint pas de sortir de sa zone de confort, réussissant le parfait mariage entre les sonorités modernes et la tradition. Plaisir de se rendre compte combien la musique peut unir et fusionner les êtres : c’est un véritable groupe qui était sur scène, et non une star entourée de partenaires de luxe. Plaisir de se laisser emporter par cette débauche de talents et d’y participer à notre manière, en chantant et dansant sans nous en faire prier.

La quasi-totalité du CD Lamomali sera bien entendu jouée, dans des versions allongées avec bonheur, qui nous auront permis de côtoyer la pureté et la beauté (Une âme, sublimée par le chant de Fatoumata Diawara, Cet air…) et les rythmes endiablés (Bal de Bamako ou l’âme au Mali, dans son surprenant mariage électro-kora). A cela s’ajouteront une reprise vitaminée du Sauver l’amour de Balavoine, et quelques incontournables de -M-, comme Ondes sensuelles, Amssétou (qui parlait déjà du Mali) ou son grand classique scénique Machistador, toujours aussi efficace. Je dis aime, dans une version dépouillée guitare-kora mettra tout le monde à genoux, avant que le concert ne s’achève en feu d’artifice avec le bienvenu Solidarité, morceau emblématique du projet.

A l’heure où tant d’esprits chagrins ne parlent de frontières que pour mieux les fermer, -M- et sa troupe nous les font exploser à coup d’échanges, de joies et de partages. Ils seront de maints festivals cet été. Avis à vous qui auriez envie de vivre une parenthèse magique dans notre triste grisaille…

 

Le site de -M-, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là. Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à -M-, l’Afrique, c’est chic

  1. Brian Thompson 7 juillet 2017 à 15 h 59 min

    C’est une remarquable fusion de musiques et d’enthousiasmes, et sans doute d’amitiés aussi. Merci du partage!

    Répondre

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