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Lynn Hilary : belle entrée en Celtie d’hier et d’aujourd’hui

(photo d'archives DR)

(photo d’archives DR)

4 juillet 2018, Festival Les Roches Celtiques, cathédrale Saint-Charles à Saint-Etienne,

 

« Énorme ! » titre l’affiche de ces 18e Roches celtiques : le slogan frappe fort et sonne juste. Pourtant, grand excès de modestie, ce festival – c’en est un, qui plus est un fameux – souffre d’être rangé dans les animations stéphanoises de début d’été, alors qu’au même titre que le Festival des 7 collines (plutôt théâtre, danse et autres expressions scéniques) et Paroles et Musiques (plutôt variétés), il mérite un regard autre, plus curieux, plus dense. Plus qu’une manifestation de diffusion de concerts, les Roches celtiques, par le travail de Djamel O’Touil, son acharné artisan, sont le terrain de rencontres, souvent de créations en tout point inédites, fruit d’une connaissance pointue du monde celte et, ma foi, d’un joli carnet d’adresses.

Premier jour des Roches celtiques : la (récente) tradition est respectée et c’est à la Cathédrale Saint-Charles, pleine comme un œuf, que tout débute. Dans la beauté. On sera, selon le cas, étonné ou non de rencontrer le divin en un tel lieu. Pas forcément en raison du Christ sur sa croix : depuis le temps qu’il est là, il fait partie sinon des meubles, au moins du décorum. Mais lui comme nous ne pouvons qu’être cloués, scotchés par un tel récital, une telle voix. D’une irlandaise que nous ne connaissions pas, Lynn Hilary, ici en « première mondiale », avec le guitariste (et chanteur) Andrew Dempsey. Et, sur un titre, avec Djamel O’Touil, son hôte.

On s’attend à un concert traditionnel et ce n’est pas tout à fait ça. Par elle, nous sommes à la lisière du folk, du folk-song et du classique. La frontière en fait entre un matériau traditionnel (ce qu’on attend, nous, d’une chanteuse irlandaise, à plus forte raison à un tel festival) et une variété de bon aloi, qui a tout de même un tout autre goût que celle sirupeuse à souhait qu’on nous assène en temps normal. Quand Lynn Hilary se permet l’Ave Maria de Gounod, ça a une autre gueule que la version outrancière de Céline Dion. Qui plus est en ce lieu, en ce chœur de cathédrale, aux piliers qui se perdent dans le ciel, décor presque halluciné, magnifié par des éclairages bien vus, où le bleu et le pourpre se joignent à la chaleur de la voix, l’amplifient.

« Je suis très désolée que mon français n’est pas très très bien ». Pour autant, Lynn se permet quelques explications, en anglais, en français approximatif. Et lit parfois la traduction de ses textes souvent gagnés par l’amour : « Puisse la route s’élever pour te rencontrer (…) La pluie tomber lourdement sur tes jambes… » Admirative de Debussy, elle chante son Beau soir. Ça et beaucoup d’états d’âme, de mélancolies, qui parcourent ses textes : « Le chagrin peut être le jardin de la compassion / Votre douleur peut être votre meilleur allié ». Une chanson pour partie en français, aussi, de quoi justifier s’il le fallait vraiment sa présence sur NosEnchanteurs (site qui aime la culture celte), une autre en gaélique, deux trois solos de Andrew Dempsey (pas encore la voix de Paul Brady, mais…), la participation d’un public conquis et un final très trad’ irlandais : tout pour plaire donc. A tel point qu’on oublie ces instruments absents, au son remplacé par la machine : low whistle, drum et percussions… Mais telle est cette formule à deux inaugurée hier à Saint-Etienne, France. Qui devrait faire le tour du monde. Bravo !

 

Autre récital de Lynn Hilary aux Roches celtiques, ce vendredi 6 juillet à 18 h 30 en l’église de Rochetaillée. Le festival se poursuit jusqu’au 8 juillet inclus : les 5 et 6 juillet à Rochetaillée, les 7 et 8 juillet à Saint-Victor/Les Condamines. C’est gratuit. Le programme est ici.

Le facebook de Lynn Hilary, c’est ici ; sa page Wikipédia (en anglais), là.

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Une réponse à Lynn Hilary : belle entrée en Celtie d’hier et d’aujourd’hui

  1. Marie WISNIEWSKI 19 juillet 2018 à 10 h 58 min

    Bonjour,
    J’ai été très étonnée de savoir que Lynn était en concert en France!
    Depuis toute petite, je suis fan d’un groupe de musique celtique: Celtic Woman, groupe dans lequel elle a chanté. Quand je l’ai vu sur ma page Facebook qu’elle est venue ici, dans notre pays, j’étais très joyeuse et aussi un peu triste, car je n’étais pas au courant de la date, et de plus, c’était loin, car j’habite dans les Hauts-de-France. Mais je sais que Lynn Hilary a une très belle voix. Je suis très contente pour elle. J’aimerais tellement la rencontrer, un jour…!

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