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Barjac 2018. Marion Cousineau, la douceur d’une plume

Marion Cousineau à Barjac (photos Anne-Marie Panigada)

Marion Cousineau à Barjac (photos Anne-Marie Panigada)

Moment de grâce que ce concert  partagé cet après-midi-là dans l’enceinte du Pradet. Dans la chaleur étouffante du chapiteau, Marion apparut et la fraîcheur fut. Elle n’était pas une inconnue, bénévole dans l’équipe du festival et découverte l’an dernier de la scène ouverte, elle nous enchantait déjà de cette présence souriante, de son rire, de son bonheur de vivre, sa réputation voyageait « d’un océan à l’autre » comme une étoile montante de la chanson, il restait à la découvrir sur scène dans son spectacle.

Elle « qui n’a pas d’ailes » s’abrite volontiers sous celles de ses ainés et on ne peut manquer, lorsqu’elle clame en ouverture de rideau ce « Même pas peur », d’y voir comme un écho par-delà  les mers aux mots de Leprest : « Même pas peur/ De la toile et du ciseau/ De l’oreille et du marteau/ Du champ des coquelicots/ Du vert et des asticots/ Même pas peur / De la part de moi qui reste/ De la méprise et du geste…. ».

Française et québécoise d’adoption,  Marion Cousineau a su puiser de ces deux terres d’élection, le meilleur de l’écriture et du savoir-faire de la chanson francophone : textes ciselés, justesse de l’interprétation, qualité de la mélodie. La voix est douce, caressante, l’accompagnement original à la basse pour de nombreux morceaux ajoute une tonalité singulière et envoutante.

L’univers de Marion Cousineau lui ressemble, tout en subtilité, en fragilité. Il est fait de portraits finement esquissés avec respect et humanité tel celui d’ « Angèle », rencontrée dans un bar, femme éprouvée par la mort de l’être cher et dont la foi s’est envolée. Avec légèreté toujours, elle sait, en quelques tranches de vie, passer d’une éphémère histoire d’amour, brève rencontre dans le compartiment d’un train (« Histoire connue ») à un poignant rendez-vous au Père-Lachaise pour un aller sans retour (« La moitié du billet »).

0c MC 0052Entre musique et poésie, Marion Cousineau ponctue son récital d’autres textes, parfois seuls déclamés, comme autant d’appels à vivre, à aimer, à se libérer (« Délivre-moi de moi »), de chansons à partager (« Vas-y doucement »), d’envolées poétiques, « Second souffle » ou « Je pars » qui ponctuera ce récital. Rien d’étonnant alors qu’elle se place sous l’égide de Rainer Maria Rilke, poète de la grâce et de la légèreté, en nous offrant cette belle page qu’est « Pour écrire un seul vers ».

Et puis il y a les inspirations, les parentés, ceux qui, comme le chantait si bien Gilles Vigneault, ont fait de la chanson « une voix immense qui parle au nom du cœur humain ». Avec elle, le « Saint Max » de Leprest est jubilation, « Drouot » de Barbara un trésor de retenue et de sensibilité et « Cap au nord » d’Anne Sylvestre semble taillé sur mesure pour ce cœur voyageur.

Marion Cousineau sera sans nul doute le coup de cœur de beaucoup de festivaliers. Son spectacle se savoure, se déguste. On s’en délecte et on en sort joyeux, rêveur, heureux tout simplement. Un beau cadeau !

 

Le site de Marion Cousineau, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est làImage de prévisualisation YouTube

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