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Nicolas Duclos, à huis-clos

Nicolas Duclos

Nicolas Duclos (photo Pierrick Bourgault ; photo CD Nelly Klim Chi)

Troisième album pour Nicolas Duclos et pas un article à ce jour sur NosEnchanteurs. Erreur Aujourd’hui réparée. Dès le disque posé sur la platine, la vie s’en échappe, d’une voix claire, ferme, d’emblée sympathique. On sait qu’on ira au bout de l’album, des treize titres qui le composent. C’est un enregistrement public (tiens, singulier artiste que celui-ci, qui n’écrit pas « live » sur la pochette) au Forum Léo-Ferré, captation en mai 2017 (sortie de l’album en avril 2018). Un piano-voix en solo, par trois fois distrait par l’accordéon de Léo Varnet.

Quand je dis la vie, c’est toute la vie. « Et la vie est immense / Elle coule à chaque instant / Comme un courant intense / Qui s’en va de l’avant ». Petits et grands événements de la vie, du personnel qui rejoint l’universel, l’angoisse qui passe, le monde qui est à cran, l’idée même de liberté qui se referme comme une huitre, la fin de l’innocence politique (« On déchante, cherchant l’étoile manquante »), l’amour aussi…

Des chansons toutes redoutablement bien écrites, bien menées, bien interprétées. Inquiétantes souvent. Comme Le loup solitaire, au désir de tout faire sauter, qui se tient prêt : « Et j’assemble patiemment / Elément par élément / Un plan pour tout faire sauter / Le jour où je l’aurai décidé ». Froid dans le do, sang sur le sol.

35649123_10155787717993512_6517201907734282240_nLa vie, la mort et tout le bazar. Comme ce drame parce que, peine d’argent ou dettes de cœur, il n’y a pas d’issue et qu’il faut en finir : « 17 h 27 où tu as décidé qu’il fallait que tu te jettes sous la rame bondée ». Bout du quai, bout de la vie… On n’ose dire que cette chanson vous happe.

Ça, et le début de la fin (La dernière chanson) « en attendant le pire », « la prochaine glaciation » : le propos de Duclos est apocalyptique mais sent le vrai, le vrai de bientôt, d’après.

Chaque fois, l’interprétation de Duclos prend la nécessaire distance avec le sujet, non comme une froideur bien au contraire : même si le propos jette un froid, la voix est chaude, autre choc climatique. Vous n’écouterez pas Duclos innocemment, comme une quelconque variété, une musique de supermarché. Duclos, c’est l’envers d’un smile, c’est ce qu’on aimerait vous cacher, sans plus de cruauté que ce qu’est la vie en vrai. Simplement sans fard, sans trop d’illusions.

Si vous aimez la chanson, gagnez Nicolas Duclos à vos favoris : malgré tout ce que viens de vous en dire, son art est agréable commerce, un peu grinçant mais souriant : le chaud et l’effroi à la fois.

 

Nicolas Duclos, Aujourd’hui, autoproduit 2018. Le site de Nicolas Duclos, c’est ici. Contact scène : nicolas.duclos.chanson@gmail.com. En concerts parisiens le 26 janvier 2019 à La Tête de chou (en duo), le 26 février au Connétable (en solo) et le 22 mars au Forum Léo-Ferré (en trio).

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(merci à nos confrères d’Hexagone pour ces vidéos)

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