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Off Avignon 2019. Buridane, chansons pour laisser passer la lumière

Buridane en concert Captures d'écran

Buridane en concert (Captures d’écran)

9 juillet, l’Arrache-Cœur

 

Elle est là devant nous, visage auréolé de blondeur, cache-cœur noir, pantalon rouille, une vraie présence solaire, July Collignon qui a choisi le patronyme féminisé du philosophe Buridan. Avec ses excellents musiciens qui prennent toute la scène, Cédric de la Chapelle au clavier (aussi à la guitare et aux chœurs, très réussis), Jean Joly à la batterie (avec de sublimes passages à la trompette) et Olivier Granger au saxo (aussi au clavier). Elle même s’accompagne à la guitare sur certaines de ses chansons. Multi-instrumentistes, Cédric et Olivier bougent, échangent les rôles, se répondent, occupent la scène… et une grande part du son.

Pourtant Buridane, de sa jolie voix un peu voilée, nous annonce qu’elle ne fait pas de la musique, qu’elle est là pour se faire entendre, « tout le contraire de te divertir (…) je voudrais que tu regardes en toi-même (…) , pour faire pousser à l’extérieur ce qui germe à l’intérieur de toi ».

« Franchir le miroir et enterrer Alice OK / Remonter le courant à contre-courant c’est fait / Ramper sur la rive (…) Qu’y a-t-il après j’en sais rien … » Nous non plus. Les paroles sont difficiles à saisir sur certains morceaux du concert, n’étant audibles que lorsque les instruments font une pause, défaut signalé lors de concerts précédents.
Sur son site où elle a pris soin de déposer ses textes, nous
découvrons des mots intimes de révolte, des mots puissants qu’on n’avait pas perçus : « Fin de l’attente vaine fin à l’idiote / Fin de la bonne affaire gardée sous le coude entre deux portes / Je t’en veux (…) / Je t’en veux / Plus / Je crois / Mais le taureau de la rancune / Me percute parfois ».
D’autres, plus sociétaux, aux oublieux d’un passé peu glorieux « laissant vivre le pire vaquer dans nos cœurs lourds », rêvant d’un électrochoc, de laisser passer la lumière.

BURIDANE quatuor 2018 CaptureHeureusement, plusieurs morceaux permettent d’apprécier tout le talent d’écriture de Buridane, et de goûter à sa voix expressive.
Le solo de saxo magnifique ouvrant ce souhait d’un retour au sauvage - « Ton lion qui se meurt doit sortir de la cage» - peint le paysage ; la voix parlée-chantée, ponctuée par la batterie discrète, se fait assurée et profonde.
Des ruptures, des départs, des cercles de vies, des traditions , des transformations, et une
Transition. Un très beau morceau qui tient du rock progressif ou du free jazz, effet qui continue avec ce Game over the rainbow. D’autres rythmes sont voyageurs, chantent au Mali des adieux, à Dieu… incantent les âmes tels des cérémonies vaudoues.
A l’aube,
ou Perspectives, allument des fenêtres d’espoir : « Et demain demain me tient toujours debout ». 

Je ne vous dévoilerai pas toutes ses chansons, il faut aller l’écouter. Une des dernières confessions, magnifique de sincérité et de justesse, décrypte la part intime tout autant que sacrée de l’union charnelle, juste ponctuée de quelques notes mélodiques de guitare : « Sur ou contre toi je ne bouge pas je ne bouge plus / Étrange mystère d’être soi soudain comme face à l’inconnu ». A lui seul ce titre vaut le déplacement.

 

Buridane, 13, rue du 58e R.I. porte Limbert, à 15h jusqu’au 28 juillet, dans le cadre des Talents Adami.

 

Le site de Buridane c’est ici.  Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là

Taureau
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Vice et vertu

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