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Stavelot 2019. D’une pierre, trois coups

Leïla Huissoud (photo Bernard Lambotte)

Leïla Huissoud (photo Bernard Lambotte)

Stavelot, « Une chanson peut en cacher une autre », 18 et 19 octobre 2019,

 

Bien sûr, Erwan Pinard a marqué les esprits par sa prestation de haut vol (voir notre article précédent). Mais Stavelot, c’est un lieu de rencontres et de partage, sans œillères musicales, où chaque concert mérite d’être vu, chaque parole écoutée, chaque note dégustée. Passage en revue dès lors des trois autres tours de chants programmés en ce premier week-end festif.

C’est à Laracine qu’avait échu l’honneur d’ouvrir les festivités de ce vendredi 18 octobre. Ce duo belge venu presque en voisin, composé d’un chanteur-guitariste, quasi-sosie du comédien Philippe Lacheau, et d’un violoniste pas piqué des vers, nous annonçait à son menu « du son et du sens ». Promesse tenue. Côté son, nous explorons les contrées de la pop-folk acoustique, aux rythmes joyeux et entraînants galvanisés par un pétaradant violon. Pour un peu, on se serait cru au Québec, c’est dire ! Côté sens, les chansons en sont porteuses assurément, à défaut d’être originales dans leur message très écolo-bobo. Il sera donc question d’intégrisme, de monde meilleur, de télévision décérébrante, des bonnes résolutions toujours reportées ou de la tyrannie de la minceur… Des morceaux à fleur d’ironie interprétés par un chanteur au sourire communicatif. Une belle entrée en matière.

BalliMurphy (photo Bernard Lambotte)

BalliMurphy (photo Bernard Lambotte)

Première tête d’affiche du samedi : BaliMurphy. Le groupe est venu en formation réduite, puisque le chanteur-guitariste Cédric n’était ce soir-là entouré que de Rémi à la guitare et de Martin au violon ou au piano. Pas de nouvelles chansons à l’horizon, mais un répertoire essentiellement axé sur leur dernier CD paru en 2017, Nos voiles. Exit le côté festif et dansant. Cette formule en trio cède la place à l’appréciation calme et sereine de chansons à teneur poétique élevée. Des textes forts et consistants, où l’humour grivois (Marlène, c’est une histoire sans queue ni tête / Enfin surtout sans tête) côtoie les envolées d’espoir (Mais il reste à nos dents quelques fruits à mordre) ou la grisaille d’un morne quotidien (Dans cette vie, rien ne se passe / Depuis ma chaise à balancier / Je vois les jours qui s’entassent / Dans les cases du calendrier). Musicalement, ça folke et ça swingue-manouche, avec des accents country et une pincée de rock. Le concert s’achève sur une note plus détendue, par la douce-amère Les filles des jours de rien, au refrain imparable repris par le public (Chéri, m’as-tu été fidèle ? / Oui mon amour, souvent) et par la tendre et nostalgique Plus belle sans moi. Ce samedi-là, BaliMurphy avait troqué l’énergie festive pour une prestation plus intérieure. Oserait-on dire qu’il y a gagné au change ?

Laracine (photo Benjamin Georges)

Laracine (photo Benjamin Georges)

Enfin, deuxième prestation de la soirée pré-dominicale, celle qu’on ne présente plus sur NosEnchanteurs : Leïla Huissoud. Un article lui ayant été très récemment consacré par mon cher collègue Antonin (cliquez ici), que pourrais-je bien rajouter à sa conclusion : « elle nous aura offert en mettant tout son cœur des coups de gueule, des coups de grisou, quelques rires et nombre de frissons » ? Qu’il soit donc juste dit qu’à Stavelot comme ailleurs, Leïla nous a autant amusés qu’émus, autant cognés par son sens de la formule que ravis par ses reprises de bon goût (Nougaro et Font), autant impressionnés par sa voix de chanteuse populaire que par sa présence scénique (trop ?) travaillée.

Et puis, il y a eu cette surprise. Une chanson qu’elle a écrite en hommage à la Suisse et à celui qui, dans sa Lausanne lointaine, lui a donné sa première chance en l’engageant pour son joli Festival des beaux humains. Une chanson dont j’ignorais l’existence. Une chanson pour mon ami Jacques S, qui nous a quittés en 2015 et toujours bien présent dans le cœur de ceux qui l’ont connu. Une chanson qui m’a bouleversé. Leïla Huissoud n’est pas seulement une belle artiste, c’est aussi une belle humaine. Jacques a toujours été clairvoyant.

 

Le site de Laracine, c’est ici.

Le site de BaliMurphy, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.

Le site de Leïla Huissoud, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là.

Laracine « En attendant »Image de prévisualisation YouTube

BaliMurphy, « Les filles des jours de rien »Image de prévisualisation YouTube

Leïla Huissoud, « Caracole »Image de prévisualisation YouTube

Une réponse à Stavelot 2019. D’une pierre, trois coups

  1. Pierre 22 octobre 2019 à 20 h 33 min

    Quelle excellente soirée nous avons passée, mon épouse et moi, samedi 19 octobre à Stavelot…
    Quelques heures avant le concert, j’ai eu le plaisir de converser avec Leïla Huissoud dont je suis l’évolution depuis 5 années… C’est l’étoile montante de la chanson française. Fraîche, pétillante, percutante, aux aguets, lumineuse… un vrai coup de foudre…Et quelle disponibilité au terme de son concert !

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