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Miegeville « Longue nuit »

MIEGEVILLE 09 2019 EST OUESTDe l’une à l’autre des respirations des deux soleils
La lune qui le suit a le parfum de ceux qu’on fuit
Un trou pyramidal pour y enfouir monts et merveilles
Entre nous surgit la
Longue nuit
[…]
Pourtant dans le Grand livre, dans les prédictions des sorciers
Au fond du coeur des hommes, des femmes, il n’était pas écrit
Qu’on suspendrait la lune au plafond de printemps, d’étés
D’automnes.
D’hivers.
De toi.
Longue nuit.

Miegeville

Paroles Mathieu Miegeville, Musique Arnaud Barat et Baptiste Bertrand. Extrait del’album « Est-ouest » (2019)

Vidéo onirique réalisée par Angel Fonseca.

Nous vous avions présenté en juin un des titres qui vient prendre place dans cet album, Blanche, représentatif de son atmosphère.
Noire même si la nuit est
blanche, à se redresser, à se battre. Noire comme une longue, très longue nuit. Ponctuée par le métronome. Un monde où le soleil, les animaux ont disparu, où les étoiles se figent, où on s’habitue à l’obscurité. Dans cette incantation puissante, entre hip-hop et prière, scandée, où le cri  s’élève. « Mais dans la cave, la lumière ressurgit, tu vois ».
Jeu d’enfant, ou espoir, que ces
couleurs qui s’agencent en Lego sur la pochette du disque ? Son discours, son chant s’élève contre la guerre, « Je suis l’idiot / Je suis l’amour déçu », dénonce les incohérences du monde en une longue litanie, se prend Les portes, monte en révolte, «  Je veux défoncer leur institution », défend à la première personne La baleine bleue en danger, en une belle ballade en duo avec Candice Pellmont, ample, mélodique… Son ancrage régional, Toulouse, apparaît dans ce chant, scintillant de notes électro, qui est en quelque sorte une réponse assez désabusée, par l’absurde, du genre Avec des si on mettrait Paris en bouteille, aux problèmes de l’humanité : « Quand on choisira la couleur des océans, cerise ou citron / Quand on choisira la couleur des murs de l’Usine pour se rendre beau / Ma Garonne débordera »

C’est poétique, violent ou doux, urgent, et la musique arbitre élégamment entre acoustique (le piano sur les superbes riffs électriques de guitare de Longue nuit, les cordes de Blanche) et électro, n’utilise l’autotune que discrètement, en ponctuation subtile, entre beats et lalala, entre parlé et chanté.

La reprise de son Ensemble dans le vent, du précédent EP « Longue distance », rebaptisée Acte manqué pour la circonstance, plus rapide, rythmée, met en exergue des problématiques de couple : « Acte manqué / Un soir d’été / Pour une autre / Pour le simple choix d’exister (…) Une de perdue / N’amène jamais dix retrouvées »

Miègeville intervient en milieu scolaire pour la Prévention du Mal-Être et de l’Angoisse chez les Jeunes, en visant à transformer le négatif en positif. C’est un peu le message de son album, où la lucidité n’exclut pas l’espoir : « Chantez pour les fins de siècle / Chantez pour qui répond ».

Miégeville est programmé au Festival Détours de chant à Toulouse le 31 janvier 2020, Espace Bonnefoy.
Il sera le 13 Février aux Trois Baudets à Paris. Plus de dates sur son site.


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