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Nino Ferrer, comme à la maison

Nino Ferrer (détail d'une pochette de disque)

Nino Ferrer (détail d’une pochette de disque – photo Georges Chatelain)

Une voiture de sport ancienne, de couleur rouge, trace sa route dans le cadre tranquille du Quercy blanc. Destination, « La Taillade », bastide datant du XVème siècle, devenue le lieu de vie et de création musicale de 1977 jusqu’à sa mort par suicide en 1998, du chanteur Nino Ferrer. Une maison-musée en pierres blanches, dédiée à la mémoire d’un artiste rebelle, créatif et un brin tourmenté à la fois. Et un refuge à l’abri des regards. Nino Ferrer osant à 43 ans, depuis cette campagne du Lot, défier Paris et le système du show-biz où l’auteur compositeur et interprète de tubes comme Mirza, du Téléfon ou Les Cornichons, avait connu de beaux succès. « La Taillade, l’endroit où je me suis taillé » lançait alors Nino Ferrer.

C’est d’ailleurs grâce à sa chanson Le Sud (vendue à l’époque à plus d’un million d’exemplaires) que Nino Ferrer avait pu s’installer près du village de Montcuq, précise le commentaire de Patrick Poivre d’Arvor. Tout en rappelant que la maison de disques avait contraint l’artiste à adapter en français ce tube écrit à l’origine en anglais.

L’émission « Une maison, un artiste », diffusé sur France 5 (à voir ou revoir jusqu’au 16 août en télévision de rattrapage) fait le voyage avec nous pour évoquer un destin tragique et une œuvre. En compagnie de Kinou Ferrari (Jacqueline Monestier), la femme de Nino Ferrer, de ses deux fils (Pierre et Arthur) et de deux de ses amis, la visite se fait explicative et souvent émouvante. Les objets évoquent les passions (les chevaux, les voitures, la peinture, le modélisme) d’un fan de jazz, de blues et de soul passé par la case star avant de tracer une autre route.

R-1671749-1462605132-5405.jpegC’est au cœur de cette mini forteresse aménagée en oasis de calme, que Nino Ferrer a écrit et enregistré quatre albums, boudés par les médias. Comme ce fameux Blanat sorti en 1979. Jusqu’à l’ultime composition, L’innocence, seul titre rescapé d’un album resté inachevé et qui devait s’intituler Suite et fin. Où Nino Ferrer se voit comme un résistant. Une pause dans le studio d’enregistrement installé alors dans l’ancienne grange évoquent ces heures, ces journées, où l’ancien chanteur « rigolo » ouvre de nouvelles voies, bien loin des standards yéyé et de la variété qu’il aime détester.

« Tout cela c’est tellement Nino » assurent les autres intervenants, dont Yves Bigot, producteur de son dernier album. Au fil d’un montage d’images d’archives bien choisies voilà l’occasion de retrouver l’harmonie globale des lieux, de réentendre quelques titres (Ma vie pour rien, par exemple), pour un artiste inquiet pour le monde, introspectif quant à lui, témoin les nombreux autoportraits qu’il a laissés. Il y a toujours 200 chansons à réécouter et cette trace d’un artiste libre, révolté, insatisfait de nature par le cours des choses, se sabordant régulièrement.

 

Le lien de cette émission. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Nino Ferrer, c’est ici.

 À noter. Sur France 3, rediffusion à 23h15, ce vendredi, du portrait d’Alan Stivell, suivi de la captation du concert de 2012 à l’Olympia, quarante ans après celui, fondateur, de 1972. Documentaire de Pascal Signolet où l’on revoit notamment Lionel Rocheman, récemment disparu, qui avait accueilli Stivell dans une de ses Hootenanny parisienne au Centre américain qui lancèrent nombre d’artistes (voir notre hommage à Lionel Rocheman ici).

 
« Ma vie pour rien » (1966) :

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« La maison près de la fontaine » (1971):

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« L’arbre noir » (1979) :

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