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Hexagone, afin que ce ne soit pas le dernier

119893336_5146466345378848_6307994924150762145_oS’il est un art qui dispose d’aussi peu de magazines papiers, c’est bien la chanson. Il y a des magazines d’art pictural à foison, de cinéma, de théâtre, de musique classique… Si on tient la pêche (à la mouche, au saumon, en mer…) ou la chasse pour des arts, il y a en a plus que vous ne pouvez en lire…

Mais pas grand-chose sur la chanson. Uniquement FrancoFans (dont le n°85 vient de sortir, avec Ben Mazué à la une) en kiosque, mais pas dans de nombreux points de vente, et moins qu’avant suite aux récents problèmes de distributeur.

Nous nous alarmons depuis quelques trimestres du sort d’Hexagone, cette revue sur abonnement. Créé sous la forme d’un webzine en 2014, Hexagone a tenté l’aventure de la publication papier. « Oui, c’est vrai, c’est audacieux autant que suicidaire mais on a décidé d’y croire et d’essayer de proposer ce que l’on peut appeler une offre globale, une publication augmentée, etc. Nommons ça comme on veut, l’idée est simple et consiste à utiliser les différents médias pour ce qu’ils ont de meilleur. Garder les avantages des uns et des autres en laissant leurs faiblesses de côté. Une alchimie du verbe… » annonçait dès avant la naissance de la revue son créateur, David Desreumaux. Il y a peu encore, l’hexagonal dispositif comprenait aussi une web-radio. Qui vient de cesser, au grand dam de ses fidèles auditeurs.

Le lectorat d’Hexagone s’est trouvé de lui-même. Ce ne semble pas être celui de FrancoFans. S’il fallait dessiner la ligne de partage des eaux, ce serait à peu près les « Francos de La Rochelle » pour FrancoFans, et « Barjac m’en chante » pour Hexagone. Avec la même problématique que Barjac : des artistes plutôt jeunes pour un lectorat assez âgé. Un lectorat dont il est facile de deviner qu’il a été celui (hélas en moins nombreux) de Chorus ou qui aurait pu l’être.

Par manque de moyens financiers, Hexagone n’a pas de quoi créer un poste, indispensable, pour faire la promotion de cette revue. Pour dépasser le nombre actuel d’abonnés qui se situerait dans les 700, avec un très bon taux de réabonnement semble-t-il.

C’est insuffisant. Chaque numéro nous semble être désormais le dernier. Le numéro 17 sorti au premier jour de l’automne n’est pas épais. Pas besoin d’un pied à coulisses pour constater qu’il est deux fois plus maigre que le précédent (ça nous rappelle Chorus, dont la sortie de deux numéros à la pagination réduite de moitié fut un bien funeste présage à court terme…). Mais pas deux fois plus petit en pagination : 112 pages contre 196 au précédent numéro. La différence la plus notable est que le contenu de ce numéro d’automne n’est qu’une successions d’entretiens (Carmen Maria Vega, Stéphane Cadé, Rodolphe Burger, Liz Cherhal, Imbert Imbert, Alma Forrer et François Puyalto). Intéressants comme toujours. Avec, jolie cerise sur le gâteau, un dossier de 24 pages sur Loïc Lantoine, le type aux élucubrations. Et quelques rubriques habituelles dont les chroniques de disques : une trentaine passés au scanner de notre estimable confrère. Pas de chroniques de concerts, encore moins de festival, l’été ayant été des plus meurtriers en ce domaine. Pas non plus de sujets qui animent, dynamise, ce numéro comme l’étaient l’enquête sur « la culture au temps du coronavirus » et le dossier sur la chanson qui dégenre au numéro 16.

Chaque trimestre, nous tremblons pour Hexagone. Pour sa survie. Là, nos craintes trouvent consistance. Que faire ? Prendre son bâton de pèlerin, parler de cette revue, convaincre ses amis, ses proches. La revue est chère ? Non, 5 euros par mois, le prix de cinq à six cigarettes (je n’ai pas trouvé d’argument plus fumeux…) : ça vaut le coût de tousser moins !

On s’abonne ici.

 

Loïc Lantoine « Pierrot » :

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4 Réponses à Hexagone, afin que ce ne soit pas le dernier

  1. Patrick Engel 2 octobre 2020 à 13 h 52 min

    Un petit mot pour remercier moult et moult NosEnchanteurs d’apporter sa pierre, non négligeable, à la défense de cette revue ô combien importante en ces temps troublés et troublants…
    Et un autre pour pinailler un petit peu (une fois n’est pas coutume !) et préciser que le sujet en question sur les thématiques LGBTQIA+ dans le dernier numéro abordait précisément la chanson qui « dégenre » et non la chanson genrée…

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    • Michel Kemper 2 octobre 2020 à 17 h 29 min

      Merci, Patrick, de me reprendre sur cette erreur. C’est déjà corrigé !

      Répondre
  2. Joël Luguern 2 octobre 2020 à 17 h 50 min

    Je ne souhaite pas m’abonner mais acheter plusieurs numéros anciens comme cela est proposé sur le site de la revue.
    Comment faire quand on n’a pas de carte bancaire ?
    C’est mon cas.
    Il n’y a, sur ce site, ni adresse postale ni adresse internet où l’ on pourrait poser la question.
    La librairie Parallèle, à Paris, vend-elle aussi des anciens numéros?
    Ce serait bien que « Hexagone » nous aide à l’aider.
    (Je fus abonné à Chorus du premier au dernier numéro…)

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  3. Patrick Engel 3 octobre 2020 à 9 h 56 min

    Cher Joël,

    Vous pouvez contacter la revue à l’adresse suivante : Hexagone La Revue – 9 place Saint Sauveur – 22100 Dinan.
    Vous pouvez également trouver les anciens numéros dans certaines médiathèques parisiennes, dont la médiathèque Valeyre, dans le IXème, qui abrite de surcroit LE fonds spécialisé Chanson de la Ville de Paris…

    Répondre

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