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Sam Frank Blunier, à l’origine était le Verbe, écho d’une pentalogie

Trilogie Photo Collection personnelle de l'artiste

Trilogie Photo Collection personnelle de l’artiste

4 novembre 2020, entretien avec Sam Blunier à l’occasion de son passage en France à Paris, pour son album Mystic Señor sorti en février juste avant le confinement, troisième d’une pentalogie, « The five album concept ».
Par Robert Migliorini.

 

Lire l’article de Catherine Laugier sur l’album ici.

NOSENCHANTEURS  : Vous vivez en Suisse à Lausanne. Vous êtes poète, musicien intéressé par le rock, la chanson française, l’électro, les spoken words, acteur, auteur, publicitaire à l’occasion. Premier artiste, rappelons-le à avoir été invité au Printemps de Bourges (en 1985). Comment est née l’idée d’un cycle d’albums concept ?

SAM FRANK BLUNIER : A Bruxelles, en 2013, alors qu’avec mes musiciens nous enregistrions dans les studios ICP l’album Il fait beau. Nous avions remarqué que nos électro-poèmes (des improvisations sur des machines) intéressaient nos interlocuteurs locaux, notamment les journalistes. Deux ans plus tard nous décidions d’enregistrer quelques albums associant 7 ou 8 titres de chansons classiques et des électro-poèmes. Nous partions sur la base d’une trilogie. Mais vous savez comment je suis, un brin excessif. Alors j’ai invité l’équipe à monter jusqu’à 5 albums sous le titre « The Five Album Concept ».

Avec le troisième album de cette pentalogie (un mot savant), Mystic Señor, on est loin de vos débuts dans le registre punk. Vous avez changé à ce point ?

(Rire). Disons d’abord que je porte la mystique dans les gènes. Je fais référence à ma mère, aujourd’hui décédée, chrétienne très fervente. Vous vous doutez qu’il y a bien eu quelques étincelles lors de mon adolescence marquée par la vague punk mais la graine avait été semée. Non pas pour me transformer en pratiquant d’une ou l’autre des religions mais pour être un homme qui se pose des questions sur l’existence. Je considère aujourd’hui que j’ai eu beaucoup de chance d’avoir à mes côtés une mère qui m’a parlé de Dieu. Ensuite je peux évoquer à la source de cet album mon évolution personnelle qui m’a porté à m’intéresser à la mystique. Quand on a la cinquantaine et que l’on a traversé quelques épreuves cela marque le chemin. Cet album Mystic Señor est donc celui d’un homme qui questionne et assume ce à quoi il croit. Et, surtout, qui veut offrir de l’espoir à ceux qui l’écoutent. « On m’a dit soir / J’ai dit soleil. »

Sam Blunier by Mary P-11 ItwCes mots de la chanson Le Verbe sont directement inspirés de la Bible, de l’Évangile de Saint Jean…

C’est une référence explicite au prologue de l’Évangile de saint Jean, un texte que j’ai redécouvert dans toute sa force, après l’avoir un peu oublié le catéchisme terminé. Le texte est une façon d’opposer une force supérieure à nous contre ce qui nous tire vers le bas. Attention, loin de moi, l’idée de proposer un album en forme de prêchi-prêcha. C’est l’album d’un esprit libre. De celui qui croit au potentiel de l’humain grâce à ce qu’on lui a transmis.

Souci de l’Amour, de la beauté, de la poésie, du divin, comment se traduit cette quête de spiritualité ?

C’est la recherche de la lumière au bout du tunnel et qui perce l’ombre. C’est aussi une quête d’allure sinusoïdale, comme tout un chacun : forte de passages à consonances plutôt désespérées et d’autres transformés par une luminosité incroyable. N’est-ce pas ce qui fait la beauté de la vie humaine ? Cette quête de spiritualité peut être aussi inspirée par la lecture d’un poème dont les mots me transportent. Ou par une œuvre d’art, un univers proche familialement. Cette force on peut l’appeler Dieu, un Dieu qui est à tout le monde.

Cet album a-t-il pu être présenté en concert ? Comment gardez-vous le contact avec lui ?

J’ai eu la chance de pouvoir donner, notamment à Paris, la moitié des concerts prévus en tournée fin 2019-début 2020. Avant l’arrêt brutal en mars dernier pour cause de confinement total. Et j’ai pu remonter quelques temps sur scène en Suisse en août. Le public a très bien reçu ce Mystic Señor. D’autant que le spectacle est pluriel : vidéo, électro-poèmes, etc., Nous avons avec mes musiciens particulièrement travaillé l’entrée et la sortie du show. Avec le souci de mettre en valeur les questions de chacun. Dans le public qui regroupe plusieurs générations on trouve, je le dis en toute humilité, des réponses sur l’homme que je suis et que je voudrais être. Nous avons également une chaîne YouTube où les titres Le verbe et Des questions cumulent une bonne audience. Un single sortira prochainement avec un autre titre de l’album Salut Beauté (avec un B majuscule). Cette chanson écrite en 2013 m’a été inspirée après avoir été bouleversé par des images de la guerre en Syrie, un pays dont je suis proche amicalement. D’un coup j’ai alors ressenti le besoin d’écrire pour évoquer un monde meilleur. Enfin, je prépare enfin un clip qui utilisera une technologie inédite.

Sam Blunier by Mary P

Sam Blunier by Mary P

La pochette de l’album vous présente maquillé. Une formule reprise sur scène. Cette image est-il destiné à vous protéger par rapport au sujet ou pour une autre raison ?

Mon épouse est plasticienne. Elle joue donc un rôle dans ces choix. Nous souhaitions une image qui frappe les esprits et assure la visibilité de l’album dans les bacs ses disquaires ! Chaque album de cette pentalogie offre un maquillage différent du précédent. Avec « Mystic señor » nous jouons sur l’effet ombre et lumière version société de consommation, façon code-barre, sur le visage.

Pouvez-vous déjà nous éclairer sur les albums à venir, les 4 er 5 ?

Nous travaillons sur l’album 4 qui devrait être plus rebelle et avec des couleurs plus rock. Le suivant et dernier serait consacré aux artistes. Alors que notre rôle actuellement est remis en questions par tous les gouvernements quels qu’ils soient. Tout à coup dans l’imaginaire collectif nous sommes oubliés. Ne sommes-nous pas souvent synonymes de moments heureux au théâtre, au cinéma, en concert, etc. Que s’est-il passé pour que tout à coup tout le monde ou presque se tourne vers son nombril, s’enferme dans sa coquille et oublie les artistes. La période que nous traversons devrait m’inspirer de nouvelles chansons. Avec notamment une évocation de ces Saltimbanques on road (Un titre à venir) que nous sommes. Ce sera la description de la solitude de l’artiste.

Propos recueillis par Robert MIGLIORINI

 

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