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Barjac 2021. Philippe Meyer (se) fait le(s) Jacques

Philippe Meyer (photos Anne-Marie Panigada)

Philippe Meyer (photos Anne-Marie Panigada)

31 juillet 2021, espace Jean Ferrat,

 

Ça tenait tant de l’attente récompensée, de l’hommage qu’on rend à un ami, du complément d’enquête, de notre relation contrariée à la radio, celle de service public. Philippe Meyer est a l’évidence un des héros du public de Barjac, heureux habitants du Gard une semaine par an, un de ces personnages mythiques qui a tant œuvré, à sa manière, à son talent, pour diffuser dans le poste cette part de la chanson qui disparaît de partout et trouve refuge, entre autre, ici, à Barjac m’en chante.

Donc, Meyer, qui vient nous faire autobiographie sur scène. Avec des vraies chansons dedans, du Frères Jacques notamment, pour qui il voue, je crois avec raison, une éternelle admiration…

Bon, qu’il soit dit qu’en tant que chanteur, l’ami Meyer n’est pas Caruso, loin s’en faut. Ne vous déplaise, Florent Pagny chante mieux que lui. Et sa voix a du mal à s’accorder à l’air du temps présent. Tenez, il arrive en scène et derechef nous chante « il fait beau, tout le monde est content » alors que la pluie joue sa partition autonome et continue, frappant la toile du chapiteau où le public est réfugié. Ceci dit, Meyer a eu jadis la sagesse de laisser la chronique météo à Albert Simon. Chacun dans son pré, les auditeurs étaient bien gardés.

Donc, la vie de Philippe Meyer, depuis ses neuf ans, en fait depuis ce jour où, au Théâtre des Champs-Élysées, il assiste à un récital des Frères Jacques. M’est avis qu’il en fut métamorphosé, transfiguré, ravi pour la vie.

1020489Pas question ici de vous relater par le menu les épisodes de sa vie, allez le voir sur scène. Je retiens ses premiers émois cachés au pensionnat quand sous les couvertures on écoutait la radio impie, le poste à galène : les timbres de voix et les disputes radiophoniques. Je retiens son Québec où il fut éducateur spécialisé. Où ou lui fit rencontrer Gilles Vigneault, autre choc dans la vie d’un homme. Je retiens… Philippe Meyer nous raconte son arrivée en radio-télé. Sous l’air de la bonhomie, on le découvre délicieusement féroce quand il s’agit de régler ses comptes, toujours avec l’humour qui sied à cet homme de bon goût. Pauvres Jacques (là, je parle de Chancel et de Lang, qu’il cloue carrément au pilori). Car Meyer n’est pas avare des petits secrets de cet univers impitoyable du médiato-politique. Ça croustille sous ses dents.

Ce one-man-chaud s’achève au moment où il débute La prochaine fois je vous le chanterai, comme si c’eut été, pour le public de Barjac, inutile redondance, nous qui l’avons tant écouté, chaque samedi, dans le huis-clos de nos salles de bain ou non.

On le quitte avec l’envie d’aller plus loin, d’en savoir plus, de le questionner sur la situation désormais de la chanson sur les stations publiques. L’objet d’un autre spectacle du même tonneau, d’un futur livre ? On ne sait.

On le quitte avec des regrets, Le regret des bordels certes, qu’il chante avec délice, délectation. Le regret des Frères Jacques dont il fut ami et complice, dont il nous gratifie de quelques titres. Le regret d’un temps où radio et chanson faisaient si bon ménage…

Mais, résignons-nous. Comme a longtemps conclu Meyer : « Nous vivons une époque moderne ! ».

 

Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Philippe Meyer, c’est ici.

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