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Les Oreilles en pointe 2021. Karimouche fait mouche

Karimouche (photos d'archives, oct. 2021, Vincent Capraro)

Karimouche (photos d’archives, oct. 2021, Vincent Capraro)

13 novembre 2021, Espace Camus au Chambon-Feugerolles,

 

Deux praticables, comme deux îles sur la scène : un pour les claviers, l’autre pour la batterie. Et au milieu coule une impétueuse rivière de révolte et de séduction, de résolution, un vaste espace d’expression, une mer de bon sens et de folies berbères : « Sous les pavés il a la rage / Sous le plastique il y a la plage […] Il y a le bateau qui prend l’eau / La vie va à vau-l’eau / Y a plus de bouées de sauvetage / J’traverse la mer à la nage / Il faudrait rester cool / Alors qu’on coule, coule / Il faudrait rester cool ». Ci-devant, Karimouche, incroyable Karimouche qui « vit dans l’instant, dans l’instinct » et ne met pas le temps d’une chanson pour se mettre le public dans la poche.

C’est un rock-électro berbère, celui de Carima Amarouche, cette lyonnaise qui aime à toujours répéter qu’elle est native d’Angoulème. Cependant bien plus agitée qu’une paire de charentaise. Plus diserte aussi : « J’parle trop, je n’mâche pas mes mots / Je tchatche trop / C’est plus fort que moi / Je parle comme je respire ». C’est un tourbillon, presque un tsunami, embarquée qu’elle est dans ses illusions et ses certitudes républicaines, ses histoires, ses mémoires, individuelles et collectives. Forte de l’étymologie du mot bougnoule, elle en fait la fière oriflamme d’un titre, Buňul, superbe et résolu hommage aux « frères de tranchées, indigènes oubliés ».

DSC-4506b,medium_large.1635098248Bonheur, spleen… Karimouche c’est une forme aboutie, créative, follement séduisante, d’une chanson politique forte en gueule, tissu de mots où se maillent le lettré et le populaire : « J’veux d’la haute couture / Tresse-moi des mots cousus sur mesure ». Qui trouve sur scène une expression enthousiasmante, littéralement au-delà des mots : faut dire que la dame a une présence que beaucoup peuvent lui envier, un talent qui ne peut laisser pantois que ceux qui ne le connaissait pas encore.

Ce concert, dont les titres sont presque tous tirés de son récent album Folies berbères, fera date dans l’histoire de ces Oreilles rarement aussi affutées qu’à cette soirée-là. Indéniablement le bonheur porte un prénom, celui de Karimouche.

 

Le site de Karimouche, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit d’elle, c’est là. Le cahier photo « Karimouche » de Vincent Capraro, c’est là.

« Apocalypse now » : Image de prévisualisation YouTube

« Atmosphère » : Image de prévisualisation YouTube

 

ET JUSTE AVANT…

(photo Mick de Toulouse)

(photo d’archives  Mick de Toulouse)

Énigmatique, intrigante Coline Linder, qui nous vient du Maine-et-Loire. Également plasticienne, son œuvre étonne, détonne par ses « espaces de poésie et peut-être de joie même si mes chansons ne sont pas toutes marrantes ».

De son rond de lumière, partagé avec son violoncelliste Guillaume Chausson, elle diffuse une chanson aux rythmes hypnotiques, une chanson qui est comme grand livre d’aventures, de sagesse, de philosophie. Des espaces de poésie effectivement, textes en pleins et en déliés, introspectifs, intimistes, parfois un peu abscons. Et de grands élans de générosité, comme avec cet Hymne des louves aux combattantes kurdes dédié. Coline Linder, elle, s’accompagne tant à la basse qu’à l’ukulélé et au shruti box.

Le rond de lumière s’est considérablement élargi en fin de prestation par l’arrivée de dix-sept participantes (effectivement que des dames !) au traditionnel stage des Oreilles en pointe.

Notons que, proche du groupe Lo’Jo, Coline Linder est aussi la moitié de Titi Zaro, duo qu’elle forme avec Oriane Lacaille.

 

« Exploration pour une fête imaginaire n°2 » : Image de prévisualisation YouTube

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