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Léonid, accords parfaits

Léonid au Petit-Duc Photo © Catherine Laugier

Léonid au Petit-Duc Photos © Catherine Laugier

Le Petit Duc à Aix-en-Provence, « Du vent », 11 décembre 2021

On va pas vous la r’faire deux fois ? Parce que le boss, il vous en a déjà parlé de ce duo de cousins presque frères, il y a à peine un mois pour le Festival Les Oreilles en pointe à Roche la Molière ( c’est près de Saint-Etienne) : « Les corps sont synchrones, chorégraphie gestuelle accompagnant la diction, la narration (…) A l’occasion ils sont aussi chanteurs-bruiteurs (…) En fait, sous couvert d’humour et de légèreté, leurs p’tites chansons ne sont pas si roses. Elles sont même rosses. Dans leurs vers se promènent plein de laissez-pour compte : des bénéficiaires du RSA, des z’intermittents (expliquer l’intermittence et ses calculs en une chanson aussi technique que follement plaisante relève de l’exploit !) ».

Parce que c’est la troisième fois qu’ils viennent au Petit-Duc et que je ne les ai chroniqués qu’une fois, que le public peu nombreux dans la salle à cause de la limitation de jauge sanitaire, a été littéralement scotché, les a rappelés trois fois et leur a fait une ovation comme s’ils étaient dix fois plus nombreux, et n’en revient pas encore (enfin si, ils ont promis de revenir les voir dès qu’ils repasseront ! )
Parce que ceux qui ont suivi le concert retransmis par la chaîne web étaient, eux, en nombre et n’auraient pu tenir dans la jauge pleine. Enchantés, réactifs et posant plein de questions… Parce que ces concerts sont en direct et seulement en direct, dans les conditions d’un spectacle vivant en qualité supérieure avec de multiples prises de vue et de jolis effets. Vous pouvez même voir de près les jeux de mains « jeux de cousins » lorsqu’ils partagent le même clavier face à face ou se renvoient mutuellement leurs baguettes, ô combien percussives, aussi bien, peut-être mieux qu’en salle.

LEONID_2021 12 11_193512679.MP webQue dire de plus ? Eh bien qu’ils n’arrêtent pas et que leur intermittence, « 42,25 fois douze heures au cours des 319 jours à compter du premier cachet pour prétendre à 243 jours d’indemnité » n’est pas volée. La preuve, on les voit à Saint-Etienne, à Aix, le 17 mars à Lyon à A thou bout d ’chant (Festival des Chants de Mars) et en tournée culturelle CCAS – Activités sociales de l’Energie … Les voyages, plein d’imprévus… toujours pas comptés.
Et rappelez-vous : Fabien Daïan écrit les chansons paroles et musique, et pour écrire des paroles aussi (im)pertinentes il ne suffit pas de se baisser pour ramasser des mots et des notes… Quoique… leur duo extrêmement rodé donne une telle illusion de facilité… Une illusion tout court, je vous défie de les voir ramasser les baguettes en réserve après qu’ils ont envoyé les précédentes par-dessus les moulins. Beaucoup d’entraînement, pas compté dans les heures d’intermittence. Après, Rémi Daversa vous met tout ça en jeux de scène, naturellement, à l’instinct, à l’échange complice. Capable de jouer d’un clavier de la main droite, d’un deuxième de la main gauche, et d’utiliser chaque pied sur une pédale, un clavier avant de reprendre ses baguettes… Pendant ce temps là Fabien est à la guitare et aux percussions. Et il conte… Il arrive même à faire chanter au public sinon versaillais, du moins aixois, une parodie de chanson révolutionnaire chilienne. C’est l’extraverti du duo, tandis que son cousin travaille au regard.

Les mélodies électro nous suggèrent les na nana nanère du Cancre, ils sifflent comme des oiseaux Le vent dans le dos, et en boucle les réflexions présidentielles sur le boulot qui fleurit au coin des rues du Prince du RSA prennent tout leur non-sens. Contrairement aux mots choisis du candidat au suicide, corde ou arme à feu, sauvé par un petit garçon qui veut jouer avec lui : « Je suis resté interdit, suspendu, désarmé ». Le souci du détail, de la dentelle de mots. La perfection de la musique, l’accord parfait des jeux de scène, tant qu’on leur a demandé s’ils avaient suivi l’école du Cirque…

« Il y a des petits riens qui font que la vie, c’est quand même quelque chose ». Et ce n’est pas la chanson chantée en rappel, la plus émouvante, Autrement dit, qui vous dira autre chose : un hymne à la vie entre le premier cri du nouveau-né et le dernier râle du vieillard. Ne les ratez pas.

 

Le site de Léonid avec leurs dates de concert, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs a déjà dit de Léonid, là

« Le vent dans le dos », 2018 en Vercors Image de prévisualisation YouTube
«  Autrement dit », 2021 Studio France 3 Image de prévisualisation YouTube

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