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Barcella, le puzzle du charabia

Barcella (capture d'écran - Europe 1)

Barcella (capture d’écran – Europe 1)

3 février 2022, festival Les PolySons, théâtre Les Pénitents à Montbrison,

 

Bonne nouvelle pour ses fidèles, Barcella écrit actuellement son cinquième album; prévu pour l’an prochain. Et du coup, pour sa nouvelle tournée hiver-printemps-été, il puise dans ses quatre précédents (La boîte à musique, Charabia, Puzzle et Soleil). Ça fait douze ans que ce chanteur rémois est sous les routes mais lui ôte de ce décompte les deux ans de confinement : il fête donc son dixième anniversaire pour à peu près mille concerts.

Son mille-et-unième fut en ce théâtre des Pénitents, salle qui aime tant la chanson et où il venait pour la troisième fois. Les deux premières furent, dit-on, mémorables ; cette dernière l’est au moins tout autant sinon plus.

Donc, Barcella a puisé dans chacun de ses disques. Dix ans après, ça peut donner des rendus différents, plus efficaces parfois. Comme le douloureux Mémé, que le hasard de l’actualité (le scandale du mal-traitement dans les Ehpad, d’Orpéa ou de Korian) met plus encore en lumière : « On a mis Mémé en maison d’retraite / Il faut dire qu’on ne savait plus trop qu’en faire / On a mis Mémé un p’tit peu d’côté / En attendant d’avoir à la mettre en terre. » Comme La Queue du poisson où, petit, il se mesurait le kiki avec son double décimètre : « Moi j’aurais bien aimé un cigare de Havane et deux gros abricots / Mais la réalité m’a donné une Gitane et deux petits noyaux ». Une chanson en pleure, une autre en rit, tel est Barcella, clown blanc et Auguste à la fois, chanteur à l’incongrue poésie qui tire de son « chapeau de magicien de la poudre de Perlimpinpin », de la tendresse et du rire, toute une gamme de sentiments.

C’est tournée légère (ça s’appelle « Intime », c’est pour dire), lui aux guitares, Guillaume à la batterie et Philippe au piano ; un bassiste les rejoindra sur la partie estivale de leur tournée. Mais légère n’est pas au rabais et notre chanteur un rien bouffon est au diapason de ses chansons : il fait chorégraphie de son corps et de ses expressions, cassant les codes, bousculant les convenances : après tout « la vie est bien trop courte pour que nous en suivions les règles ».

C’est un concert-compile, le « meilleur de » (les ringards disent encore the « best-of »), qui est fait pour ravir : suffit de deviner les traits sous les masques, les sourires, et on sait que c’est réussi. Comment d’ailleurs résister à un tel homme, rieur, joueur, malicieux, amoureux. Qui plus est prompt à défendre (et guerroyer) les causes humanitaires : « Papa / Des fois que tu y penses / Ne prends pas le cahier de vacances ». En entendant ça, on se dit qu’enfant, il a dû souffrir sur la plage, contraint à faire de l’algèbre surnuméraire et des dunes de conjugaisons, sous la menace de parents forcément tortionnaires. Quant à Salope, c’est ainsi qu’il appelle et chante la mort, qu’il pousse dans ses derniers retranchements : c’est savoureux.

Des « classiques » tirées du chapeau mais aussi quelques nouvelles, des inédites et bien jolies. Oh ce « Souris-moi / A faire rosir la lune [...] Souris-moi / A fleurir les silences… » Mais, chut, il va vous falloir attendre.

Bon, on ne va pas vous raconter par le menu tout ce spectacle : faut le voir pour tout à fait croire, pour en ressortir avec une banane comme ça. Faites comme tout le monde, allez-y, sa tournée s’annonce longue, très longue, bien plus d’un double décimètre.

 

Le site de Barcella, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« Le cahier de vacances » : Image de prévisualisation YouTube

« La queue de poisson » : Image de prévisualisation YouTube

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