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Mélie Fraisse « Je pars »

FRAISSE Mélie 2021 12 Éclosion tardiveT’as pas fini ton cinéma
Ton silence me hante encore
Je n’ai pas envie de rester là à chaque jour un bout de moi
J’veux décoller
Bouger des masses
Refaire des traces
Quand tout fait mal
Que rien ne tient
Que rien ne vient
Que rien ne devient
Ce petit rien
Dernier courage
Pour juste une page
Et t’y parviens

Mélie Fraisse

Paroles et Musique Mélie Fraisse. Extrait de l’album cinq titres « Éclosion tardive » 2021

Réalisation Olivier Spiro,  chorégraphie et interprétation Yolande Cartier.

Formée au violon classique au Conservatoire de Paris, puis aux métiers du son, la sétoise est d’abord musicienne dans un registre pop et rock pour d’autres, tels que Raphaël Lannadère L, Albin de la Simone ou Laura Cahen, arrangeuse puis compositirice pour le théâtre ou le cinéma, avant d’aborder pour elle-même l’écriture et la composition.

Après un premier EP réalisé par Frédéric Soulard, avec quatre titres en anglais et deux en français, où elle commençait déjà à se livrer, écoutez Tu veux, elle s’oriente vers un texte littéraire en français où elle s’exprime sans retenue sur les émotions et les sensations d’une vie de femme. Séparation et conquête de son autonomie, que ce soit par rapport à un homme, ou à une ville, écoutez Paris, avec cette adresse forte : « Paris t’es pas couché, t’as pas fini de déverser, ton spleen sur nos visages crevés / Paris j’ai suffoqué, je suis partie, pour respirer, pour vivre, ailleurs que sous ton pied / T’as perturbé mon rythme, de ta pression futile, de ton flots de nuées / Mais je t’aime quand même Paris, sublime devant toi / Je m’incline ».  
Abandon, avec cet exercice de vers courts, un à trois mots, tout en ellipses : « Je m’envole / En éclat / Lentement / Je me lasse / Suffocante / J’abandonne / Le conflit / Je me lâche » ou cette Douce dérive bien illustrée par la photo de la pochette, où elle flotte telle une moderne Ophélie dans un tableau sépia.

Grand art avec cette voix grave, murmurée, suggérée, reposant sur ces instruments qu’elle maîtrise, entre violons et ondulations synthétisées, dans des mouvements doucement lyriques, pour une éclosion tardive bienvenue.

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