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-M-, rêveur for ever

-M- Photo d'archive ©Vincent Capraro

-M- Photo d’archive ©Vincent Capraro

Vingt-cinq ans après Le baptême, premier échelon de sa discographie, -M- alias Matthieu Chedid nous gratifie de son septième album-studio en solo, joliment intitulé Rêvalité. Un disque qui, s’il n’étonnera pas vraiment ses admirateurs, enfonce le clou joyeux de son œuvre et procure un plaisir instantané. C’est funky, dansant, rythmé, souriant. Du -M-, quoi ! Il se répète un peu ? Peut-être, mais comme il est le seul en France à donner dans ce style, pourquoi s’en plaindrait-on ?

Derrière le mot-valise du titre de l’opus, le crédo de l’artiste : « Rêve Réalité / Être l’un et l’autre sans rivalité / Je vis dans ce rêve en réalité ». Tel est bien le projet du disque : faire triompher le rêve, l’amour et l’imagination, face au monde réel si peu enthousiasmant. Une ambition des plus respectables pour le chanteur à la candeur assumée.

Pour cela, le meilleur moyen reste la communication et le partage : Faut qu’je passe dans ta radio !, assène-t-il avec la pêche irrésistible qui fleure bon le tube. Rien ne l’arrête d’ailleurs dans son désir de conquête, quand bien même l’interlocutrice ne serait que virtuelle (Mégalo, ou le Goodbye Marylou de Polnareff revisité). Même si le confinement et ses concerts depuis la maison ont laissé des traces d’inquiétude (Mais y sont où les humains ? / Dans le living-room / Mais il est où le public / S’il y a pas le wifi ?). Le monde ne tiendrait-il plus qu’à un fil, celui qui relie nos petits nombrils ?

CHEDID Matthieu M 2022 Rêvalité albumMêlant souvenirs d’enfance (Mogodo, du nom d’une berceuse que son papa avait enregistrée en 1974), admirations d’adolescence (Fellini, composé au départ d’une symphonie de Mozart) ou l’amour universel et animiste prôné par sa grand-mère Andrée Chédid (Ce jour-là), l’album décline le thème du rêve au long de ses 13 morceaux. Un combat âpre. C’est que l’onirisme n’est guère aisé (Rêve / Mais surtout ne t’endors pas), surtout de nos jours (Où est la poésie / Le sens et le son ? / Quand je manque d’art / Je manque d’imagination). Nous devons pourtant croire à la victoire finale, annonciatrice de lendemains enchantés : « Dans les rêves / On peut vivre toutes les vies / Car c’est l’âme qui prend les commandes de l’esprit ».

Rêvalité débute sur les chapeaux de roues, enchaînant les morceaux dansants, pour laisser place à une seconde partie plus sereine, où la guitare funky cède le terrain à un ensemble de cordes. Selon son humeur, on préférera l’une ou l’autre partie, toutes deux se complétant cependant harmonieusement. Cerise artistique (et médiatique) sur le gâteau : pour l’épauler, l’artiste a fait appel à Gail Ann Dorsey, présente à la basse et aux chœurs sur la presque totalité des morceaux. Une recrue de choix, quand on sait que celle-ci n’est rien moins que l’ancienne comparse de David Bowie.

Comme toujours avec -M-, c’est sur scène que l’album prendra toute son ampleur. On se réjouit donc déjà de pouvoir l’apprécier dans son élément, mêlé aux autres bombes musicales du répertoire de l’extravagant chanteur. Sa tournée a débuté par quelques festivals, avant d’attaquer les grandes salles à la rentrée. Le rêve du concert idyllique pourra alors rejoindre la réalité des planches.

-M-, Rêvalité, 3e Bureau/Wagram Music, 2022, CD, Vinyle, Vinyle couleur. Le site de -M-, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, là. En tournée de concerts, le 13 juillet aux Arènes de Nîmes et le 14 aux Nuits de Saint-Jacques au Puy-en-Velay


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