CMS

Spa 2022. MC Solaar, inaccessible étoile

Mc Solaar (photo Francofolies de Spa/Anne Stelen)

Mc Solaar (photo Francofolies de Spa/Anne Stelen)

Francofolies de Spa, 21 juillet 2022.

 

C’était certainement le concert le plus excitant de la programmation 2022 : non seulement le grand retour à Spa de MC Solaar, mais en outre avec un projet des plus intrigants, intitulé The New Big Band Project. Le rap mis à la sauce du jazz en grande formation ? Notre oreille curieuse s’en pourléchait les babines d’avance (si si, elle en est capable !).

Les grands moyens ont été déployés. Sur scène ont pris place, non seulement le Big Band annoncé, fort d’une dizaine de membres (choristes, cuivres, batterie, guitare, claviers…), mais en outre la vingtaine de cordes de l’Euro Symphonic Orchestra, venu de la ville voisine Waimes. Cela fait du monde, assurément. L’occasion rêvée de souligner l’excellence des équipes techniques, tant le son fut impeccable de bout en bout, mettant en valeur la richesse des orchestrations et rendant parfaitement le chant de la vedette.

La vedette justement, la voici qui fait son entrée, en élégant costume croisé et casquette urbaine. Et c’est parti pour un Qui sème le vent récolte le tempo, idéal pour donner le ton de la soirée : un doux mélange de nostalgie et d’inédit. Nous allons vivre en effet à la fois un grand retour sur le passé, puisque tous les titres (hormis le Sonotone de 2018 et Solaar pleure, extrait de Cinquième As) sont issus des trois premiers albums du chanteur, et une revigorante sensation de nouveauté, avec ces orchestrations peinture fraîche, recréant totalement ces morceaux déjà trentenaires.

MC Solaar (photo Annick Delperdange)

MC Solaar (photo Annick Delperdange)

Les admirateurs du rappeur sont évidemment à la fête. Ces nouvelles versions, si elles atténuent quelque peu l’énergie et la rage des morceaux originaux, permettent par contre d’en mieux apprécier la teneur, les textes débités sur un flux plus posé étant d’autant plus audibles. L’occasion de (re)constater combien MC Solaar a une plume sortant du lot, ses chansons planant à cent lieues au-dessus du tout-venant du rap, et combien ses musiques s’avèrent riches en mélodies, idéales pour les parer de nouvelles couleurs. C’est dire le plaisir intense pris à réentendre sur scène tous ces titres qui firent la gloire du chanteur : Bouge de là, Obsolète, Victime de la mode, La concubine de l’hémoglobine, Armand et mort, Nouveau western, et bien entendu l’inévitable Caroline

Pourtant, la soirée ne fut pas aussi triomphale qu’elle eût pu l’être. La faute à MC Solaar lui-même, hautain en diable, qui fit preuve d’un remarquable sens de la non-communication : pas un bonjour, pas un mot pour expliquer le projet ou resituer ses anciens morceaux, délégation du soin de présenter les musiciens à son acolyte de toujours Bambi Cruz… Le non-partage dans toute sa splendeur (ou son horreur, c’est selon), même si la star s’est un peu dégelée au moment des rappels.

Parions que les applaudissements du public encore présent à l’issue de la prestation (à vue de nez, la moitié du début !) saluaient davantage l’œuvre que l’artiste.

 

EN D’AUTRES LIEUX…

Black M (photo Francofolies de Spa/Anne Stelen)

Black M (photo Francofolies de Spa/Anne Stelen)

 

 

Sur une autre scène et juste avant le Maître MC, nous avons eu l’occasion de découvrir un rappeur de la génération suivante, éminemment populaire auprès des jeunes (et même très jeunes) : Black M. J’avoue ma méconnaissance totale de son œuvre, mais je devais bien être le seul dans ce cas, ayant vécu le concert entouré de gens reprenant chaque chanson de A à Z. Des titres issus de son répertoire propre ou de celui de son ancien groupe Sexion d’Assaut. Des morceaux flirtant davantage avec les rythmes antillais qu’avec le rap parisien. Un chanteur souriant, sympathique, qui recourt certes à tous les trucs des ambianceurs (diviser l’assistance pour faire chanter chaque partie en les mettant en opposition, la faire s’accroupir et puis sauter…), mais qui remplit parfaitement son contrat en donnant à son public ce qu’il est venu chercher : de la bonne humeur avant toute chose.

Rien à voir avec l’exigence artistique de MC Solaar, bien sûr, mais au bout du compte, quel concert aura le plus touché le cœur des gens ?

 

La page facebook de MC Solaar, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est làLa page facebook de Black M, c’est ici.

MC Solaar, Qui sème le vent récolte le tempo, Vienne juin 2022 Image de prévisualisation YouTube
Black M On va yeke, clip Image de prévisualisation YouTube

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

code

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

Archives