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Barjac 2022. Un Berger pour des étoiles

Laurent Berger sur la scène de Barjac (photos Anne-Marie Panigada)

Laurent Berger sur la scène de Barjac (photos Anne-Marie Panigada)

30 juillet 2022, festival Barjac m’en chante, Esplanade Jean-Ferrat, 

 

S’il est un mot qui, en cette soirée d’ouverture du festival de Barjac, prenait tout son sens, c’est bien l’enchantement, celui de la parole, de la poésie, de l’alliance de la musique et du verbe. En cette nuit claire, les étoiles étaient présentes, Marion Cousineau éclatante et filante et la solaire Véronique Pestel. Comme un trait d’union entre les mots fougueux, touchants de Marion et ceux chargés du poids de l’histoire d’Aragon, est venue se poser sur la scène la grande silhouette de Laurent Berger ! Quoi de plus naturel, d’évident, de retrouver ainsi celui dont les chansons sont en elles-mêmes poésies, pour qui l’écriture est une exigence, qui se plait à ciseler avec finesse rimes et couplets.

Présence charismatique, voix grave, profonde, envoutante, tout chez Laurent est au service de son écriture « regard posé dans l’intimité », porte par laquelle il se faufile dans nos âmes et nos cœurs, voyage dans des mondes souterrains, des paysages intérieurs. Sous un air austère, prophétique, qui n’est que pudeur et délicatesse, il cache des trésors de tendresse et d’humanité (Âmes, amis, amours), une soif d’aimer, une sensibilité à fleur de peau, une part de rêve et de mystère que viennent illustrer des métaphores océanes (Il y a tant d’iles en elles), une Fantaisie revendiquée comme un défi au temps, à la vie qui épuise.

0cP10608230cP1060816Ces chansons de l’instant, bien qu’intemporelles, n’excluent pas cependant de s’attacher aux chaos du présent, à la dure condition des Nuits ouvrières, à l’éducation que vient briser la faillite sociale (Tout est permis), à la tragédie des exilés (L’enfant vague). Que reste-t-il alors comme remparts à l’âpreté du monde, à sa cruauté ? L’attachement aux racines, au souffle du vivant (il y a des arbres), à cette nature fertile où retrouver la source de la poésie, se réfugier (Paludier).

En attendant, il y a l’écriture, celle que l’on savoure au creux des livres, à l’abri du monde, dans cette librairie Au pas pressé, celle qu’une phrase laissée inachevée nous invite à s’approprier (Un vers inachevé), cette Plume légère comme un chant d’oiseau partagée dans une fragile émotion avec Marion Cousineau.

Imagées, subtiles, finement ouvragées, les chansons de Laurent Berger se dégustent avec douceur, avec ce qu’il faut de temps pour en apprécier la saveur. Ce soir, il y avait, je crois, urgence de dire, de donner à voir et à entendre. Pour ceux qui appréciaient déjà Laurent, ce n’était que consécration, pour ceux qui le découvraient, je ne peux que les inviter à se plonger dans ses cinq albums. Une œuvre déjà pour un vrai poète !

 

Le site de Laurent Berger c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est .

 

« Paludier » : Image de prévisualisation YouTube

« Au Pas pressé » : Image de prévisualisation YouTube

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