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Yves Duteil : on n’est jamais à l’abri du meilleur

 

Yves Duteil à Bruxelles (photos Ghislain Debailleul)

Yves Duteil à Bruxelles (photos Ghislain Debailleul)

Bruxelles, le W:Halll, 27 octobre 2022,

 

Son premier 45 tours remontant à 1972, cela fait cinquante ans qu’Yves Duteil accompagne nos vies. Quoi de mieux pour fêter ce jubilé que d’aller l’applaudir sur la scène du plus beau centre culturel bruxellois, au sein d’un public fervent, fidèle et d’une écoute remarquable ?

Saluons d’emblée la solide équipe de musiciens qui l’entoure : Philippe Nadal au violoncelle, Gilles Bioteau à la contrebasse et David Mirandon aux percussions. Ils participent grandement à la réussite du concert, emballant chaque titre du plus beau des papiers-cadeaux musicaux qui soit. Rien de tonitruant dans les orchestrations, juste du soulignage élégant, du rythme discrètement enlevé, de la mise en valeur raffinée. A l’image du spectacle somme toute : la simplicité au service de l’émotion. Point question ici de mise en scène ou d’éclairages pour en mettre plein la vue.

Duteil 2Duteil 3Duteil 4C’est toutefois en solo qu’Yves Duteil débute sa prestation. Au piano, qui plus est, surprenant ainsi ceux qui n’ont de lui que l’image d’un guitariste folk. Avec cette petite merveille de délicatesse qu’est L’écritoire. Accompagné du seul violoncelle, le chanteur enchaîne avec A l’abri du meilleur et son classique Le mur de la prison d’en face, tandis que la contrebasse fait son apparition sur Fragile. Des chansons épurées, accueillies dans une émotion palpable. Avec Argentine viendront s’adjoindre les percussions, donnant à la salle un petit air de Brésil. L’équipage est alors au complet.

Durant près de deux heures, les morceaux se suivront, entrecoupés de quelques explications et mises en perspective du chanteur. Son dernier album de 2018, le très réussi Respect, est principalement de la partie, avec dix titres interprétés sur les douze qui le composent. Des chansons pas forcément connues, que l’on découvre et apprécie sans recul, qu’il s’agisse de l’histoire d’un petit âne corse, du portrait d’un apiculteur ou d’un hommage à son beau-père passeur de lumières. Entre ces titres récents s’intercalent bien entendu quelques classiques. Parfois connus de tous, comme l’incontournable Prendre un enfant, ou appréciés des seuls afficionados, tel ce Dreyfus interprété en piano-solo ou ce Mélancolie, spontanément chanté par la salle, bien que pourtant d’une notoriété moindre que certains de ses succès. Qui, eux, ne sont pas forcément de la partie : le répertoire ayant été sélectionné selon le critère de l’émotion dégagée, les amateurs de la Tarentelle, du Petit pont de bois ou des Petites casquettes devront se résigner à la relative frustration.

Qu’on se rassure : le final avec Virages, La langue de chez nous et Pour les enfants du monde entier permet à l’assistance d’avoir son content de tubes et de s’abandonner au chant choral.

Tolérance, pudeur, respect, humanisme, fidélité, amour… autant de termes qui viennent tour à tour à l’esprit du spectateur durant ce concert classieux. Des chansons empreintes de dignité, de sensibilité, de retenue. Ecrites, composées et interprétées par un artiste sincère et humble, dopé à l’espérance et à la foi en l’autre. Chapeau bas, Monsieur Duteil.

 

Le blog d’Yves Duteil, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lui, c’est là.

 

« A l’abri du meilleur » : Image de prévisualisation YouTube

« Virages » : Image de prévisualisation YouTube

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