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Albin de la Simone, l’équilibriste s’expose

Albin de La Simone photo ©Manou Milon

Albin de La Simone photo ©Manou Milon

Un sacré bail avec la postérité ! Dans son nouvel et septième album Albin de la Simone prend rendez-vous avec les cent prochaines années. Rien que cela pour marquer ses (seulement) vingt ans de carrière. Ce premier titre, à la fois fantaisiste et incarné dans le temps, donne le ton d’une suite de chansons où l’équilibriste Albin de la Simone, multi instrumentiste et accompagnateur (pour Alain Souchon, Salif Keita, Angélique Kidjo notamment), trace son chemin de chanteur, auteur, compositeur. Mieux connu depuis sa précédente tournée acoustique le réalisateur d’albums se mettant souvent au service d’autres artistes (de Miossec à Pomme en passant par Vanessa Paradis et Pierre Lapointe) nous offre un de ses moments où s’impose un savoir-faire plus personnel. A l’image de la couverture en noir et blanc extraite de l’album familial où le tout jeune natif de la Somme souriait dans les bras de sa maman. Une image traduite dans la chanson Petit petit moi, toute en nostalgie heureuse. A la cinquantaine confirmée voilà que l’homme se raconte.

deLaSimone Albin 2023 Les cent prochaines annéesÀ petits traits, à la façon du peintre qu’il est, Albin de la Simone dessine son paysage de sentiments. Entre rupture amoureuse (Pars) et bonheur des premières fois (Merveille), projection incertaine sur l’avenir et rêverie un brin libérée des conventions. Comme dans ce titre À jamais où un automobiliste en panne dans une forêt se lance dans de soudaines mises à nu. Tout un univers. Il faut dire qu’Albin de la Simone ne trouvait plus les mots spécialement durant le temps des confinements. Le temps de peaufiner un album musical (Happy end), voilà les paroles qui sont de retour sur certaines mélodies qui attendaient un texte. Le tout adoptant de nouvelles couleurs musicales. Pour illustrer le propos d’un album subtil et distingué conçu à la manière d’une fresque, on peut faire encore référence à la chanson Mireille 1972. Inspirée, nous dit l’artiste, par deux tableaux de peintres impressionnistes (L’absinthe de Degas et La Prune de Manet) le titre évoque un sujet délicat, celui de l’avortement. Mireille renvoie au prénom d’une jeune femme des années soixante-dix. Avant la loi Veil. Pour compléter le décor de ce tour de chant de confidences et de chroniques un père échange quelques banalités avec son enfant ado (Ta mère et moi) tandis que dans Pour être belle, l’homme fragile parle des difficultés d’être femme aujourd’hui.

Pour cet album alternant ombres et lumières Albin de la Simone a confié la production à Sage (Ambroise Willaume), ex groupe Revolver et collaborateur de Clara Luciani. Une rencontre qui lui a permis de libérer sa voix. La harpe de Gustine, les cuivres de Voyou, la batterie et les percussions de Robbie Kuster sont au rendez-vous. Sans oublier la « ciboulette » un instrument dont Albin de la Simone se fait le promoteur. Après on voit. Comme le souhaite l’artiste.
Robert MIGLIORINI

Albin de la Simone, Les cent prochaines années, Tôt ou Tard/Bobine. Le site d’Albin de la Simone, c’est ici. Ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, là. En concerts notamment les 5, 6, 7 avril 2023 au Musée d’Orsay et en tournée à partir du printemps. 

« Les cent prochaines années », clip Image de prévisualisation YouTube
« Pars – Mireille », concert Maison de la Radio février 2023 Image de prévisualisation YouTube

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