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Sète : Lavilliers fait grève avec les intermittents

 LE MIDI LIBRE. PHILIPPE MALRIC

Sète : Lavilliers fait grève avec les intermittents

Bernard Lavilliers, qui devait clôturer ce lundi le festival « Quand je pense à Fernande », a été annulé par les organisateurs, par solidarité avec le mouvement. Pour l’édition 2015, il faudra faire avec 85 000 € de moins.

Il est sympa Bernard Lavilliers. Lundi soir, apprenant que les intermittents en grève étaient toujours au théâtre de la Mer après les rocambolesques épisodes du maintien puis de l’annulation du concert, il est venu poser avec eux et leur apporter son soutien : « Je fais grève avec eux, c’est grave ce qui se passe ». Bernard Lavilliers n’a cependant pas oublié de partir avec le chèque de 40 000 € qui représente son cachet (contrairement à ce qui avait été annoncé par la mairie, le chèque n’a pas encore été encaissé). Pour sa part, Renan Luce n’aurait encaissé que la part couvrant ses frais (transport, techniciens…).

Les recettes de la billetterie essentielles

« Une annulation et c’est la mort »

Les structures associatives portant les festivals de l’été brûlent cierges sur cierges et croisent doigts sur doigts. Elles n’auraient aucune capacité “d’absorber” financièrement une annulation. « Si on n’avait ne serait-ce qu’une soirée qui saute, ce serait la mort immédiate du festival », commente Louis Martinez, le patron de Jazz à Sète. Même son de cloche du côté de Fiest’A Sète et José Bel : « Chaque année, on finit à 3 000 € en positif ou en négatif. Alors une annulation et c’est la mort. » Et tous les deux d’espérer que l’État fera un geste sur le dossier des intermittents. « Parce qu’à Sète, les “nôtres” sont bons. Quand on voit que l’ingénieur-son est capable de faire les balances en direct quand un artiste arrive en retard comme ce fut le cas pour Jimmy Cliff il y a quelques années, ce n’est pas rien », rappelle Bel.

Globalement, chaque année, les organisateurs (Ville et Zalana) dépensent 200 000 € en cachets d’artistes, salaires des intermittents, communication, etc. Les recettes de billetterie sont donc essentielles pour a minima assurer l’équilibre et au mieux produire quelques bénéfices pouvant être réinjectés l’année suivante pour régler, à l’avance, les cachets des artistes. Pour l’édition 2015, il faudra faire avec 85 000 € de moins. Cette somme regroupe l’argent qui n’est pas rentré dans les caisses – puisque les billets ont été remboursés – à cause des deux annulations de concert. Celle de Renan Luce, en ouverture du festival, a entraîné la “perte” de 25 000 €. Celle de Bernard Lavilliers, en clôture, 60 000 €. Reste maintenant à croiser les doigts pour que les deux producteurs “épongent” cette fuite dans la trésorerie. Il ne faudrait pas que “Fernande” ne se transforme en “Supplique pour être enterré”… sous la scène du théâtre de la Mer.

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