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Guilam, sur le ton des confidences

Guilam ©Mathias Cloetens

Guilam photo archives ©Mathias Cloetens

4 mars 2015, Cave aux artistes Aix-en-Provence

Nouveau lieu pour la chanson que cette Cave du hublot où l’hôte, lui-même chanteur (dans un répertoire fait tant de Brassens et de Dimey que de ses propres compos où les rimes sont souvent coquines), se donne pour rôle, en accueillant des artistes, de les faire découvrir à d’éventuels programmateurs. Une splendide cave voutée comme il en existe beaucoup ici, magnifique bar carrelé qu’un soleil de mosaïque irrigue de son centre. Mais les verres de Côtes de Provence ou d’ailleurs rendent bavards les spectateurs qui s’y attardent, même quand le chanteur est à la tâche, dans l’intimité de son art. C’est dire si c’est gênant…

Première partie donc de Masdau, le tôlier. Quand il chante Si tu me payes un verre, de Dimey, on opine du chef côté bar. Une petite heure plus tard et c’est le tour de son invité, Guilam, qui nous vient de Montpellier en passant par Grenoble, un artiste « qui fait l’amour avec la terre et dont la guitare gémit de plaisir quand il chante » comme le présente Masdau. Ça en ferait rougir plus d’un. Guilam vire à l’écarlate et ce n’est pas précisément dû au rosé du coin.

Flanqué de sa guitare, allure stylée avec sa signature visuelle, la patte effilée sur la joue et slim couleur feu, il laffirme demblée : Je chante. C’est limpide, doux et sensible, le courant passe : « Tu s’rais mon courant d’air / Mon voyage dans l’espace / Mon bel orage / Quand tout s’éclaire… » (Courant d’air, une chanson où il se met dans la peau d’une femme).

Lui aussi chante Dimey, « Les croissants du matin, la première cigarette », le beaujolais, le calva ou le chiroubles… C’est bien une cave que ce lieu-là où se chante la dive bouteille. Mais là – il nous l’avoue – c’est le maximum de chanson « festive » qu’il est capable de produire, son registre étant un peu plus… pfff ! Subtil (« Que peut-il arriver de mieux que l’indécis (…) Je crois que l’on est mort si tout était écrit ») et mélancolique (« Je serai comme un tronc que la rivière emporte » car « Il faut aimer le mal que nous font les chansons. »)

Pour rompre un peu la mélancolie, il entraîne un instant le public dans son chant. Tiens, par Anne Sylvestre : « C’est pas moi qui vous vendrai du trou-la-trou-la-lère / C’est pas moi qui vous vendrai du vent. » Pas de vent donc, mais toujours ce courant d’air qui porte ses chansons bien loin, en voyage, avec ses peurs devant la folie de la vie et ses désirs à l’approche de la quarantaine (« J’avais des envies d’ailes qui me poussaient dans le dos »), ses doutes sur l’amour (« C’est à partir de quand que l’on sait que l’on s’aime (…) c’est à partir de quand qu’on sait ne plus s’aimer » ou « L’indifférence farde les sentiments qu’on abandonne en rêvant »), la crainte de la mort…

Toujours sur le mode des confidences (c’est le titre de son dernier album en date), Guilam est artiste enviable et sincère. A découvrir s’il n’est déjà dans vos favoris.

Signalons enfin que la formule de ce nouveau lieu veut que la soirée se termine chaque fois par une scène ouverte.

 Le site de Guilam, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs a déjà dit de lu, c’est là

Confidences (2013) Image de prévisualisation YouTube

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