Spa 2025. Lamomali, méli-mélo de mélodies
Lamomali à Spa (photos Annick Delperdange)
Francofolies de Spa, 17 juillet 2025,
Petit rappel pour les distraits : Lamomali est un projet collectif, né de l’amitié qui liait -M- à Toumani Diabaté, maître malien de la kora. Ensemble, ils avaient engendré un premier album en 2017, suivi d’un épatant spectacle coloré, dont NosEnchanteurs vous avaient déjà vanté les mérites à l’époque. En 2025, voici l’acte 2, empreint d’une certaine mélancolie, Toumani Diabaté ayant quitté le navire en juillet 2024.
Lamomali 2025, c’est d’abord un album paru au printemps, intitulé Totem, qui renoue avec le charme, le dynamisme et l’excellence du premier opus. Vient à présent sa transformation scénique, dont les Francos de Spa ont pu avoir l’exclusivité belge pour cet été de festivals.

Le programme annonçait clairement la couleur : en tête d’affiche et fin de soirée de cette première journée venait « Lamomali, avec -M-, Fatoumata Diawara et l’Afro-pop Orchestra ». Pas d’équivoque donc : ce n’était pas -M- la vedette qui était à l’affiche, mais bien son projet parallèle. Bien sûr, personne n’est dupe et si la place est bien remplie, c’est grâce à l’aura de Matthieu Chedid, qui ne fera d’ailleurs pas l’impasse totale sur son répertoire personnel.
Il n’en reste pas moins que la star ne se met jamais outrageusement en avant. Ce projet est le fruit d’une collaboration franco-malienne (avec un beau rajout belge, la chanteuse bruxelloise Lubiana étant venue renforcer l’équipe pour la tournée de concerts) et non la lubie passagère d’un chanteur voulant tâter à la world music. Artiste généreux, -M- n’hésite donc pas à céder la place à ses comparses, que ce soit pour des morceaux interprétés par Fatoumata Diawara seule, pour un duo de koras ou pour des solos instrumentaux… Même s’il se la joue star en adoptant à maintes reprises ses poses de guitar hero à l’avant-scène, tout respire la complicité, la communion d’esprit et le partage.
La soirée fut donc un grand moment de fraternité. Tant sur scène, avec ce métissage musical mêlant musique traditionnelle africaine et pop rythmée, que dans le public, tout à sa joie de chanter, danser et bouger sur ces chansons irrésistibles. Enthousiasme porté à son comble lorsque Matthieu descendra de la scène pour venir s’installer au cœur de la place le temps de quelques minutes de guitare. Avec la surprise également de voir débarquer MC Solaar, venu en voisin improviser quelques couplets sur le Machistador de son confrère.
L’arrivée surprise de MC Solaar sur scène
A ces orgasmes des oreilles et des pieds, on peut ajouter le plaisir des yeux, face à ces costumes chatoyants, ce totem imposant dressé au centre de la scène ou le light-show des plus efficaces.
Lamomali sera présent encore dans quelques festivals d’ici fin juillet, puis entreprendra une grande tournée en salle à partir de septembre. L’occasion vous est donc donnée de voir un showman hors pair entouré d’une foule de talents dans un spectacle aussi original que soigné. Ce serait bête de la louper !
Le site de Lamomali, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
MAIS AUSSI
Premier jour des Francos de Spa. A peine le temps de prendre ses marques qu’il est déjà l’heure d’enchaîner les concerts. Nous avons ainsi ouvert les festivités avec Saule, égal à lui-même avec sa pop-rock musclée et sa sympathie communicative. Nous avons aussi applaudi avec plaisir les vétérans d’IAM, dont le flow dévastateur au service de chansons devenues classiques n’est en rien diminué par les années. Sûr qu’ils peuvent toujours revendiquer fièrement la première place sur le podium du rap hexagonal. A moins que celle-ci ne doive être attribuée à l’autre ancien, MC Solaar, qui nous a livré un show best-of impeccable de métier, avec un son virant sur le rock, bien loin de sa prestation en formule Big band qui l’avait vu fouler les planches spadoises en 2022 ?
Ben l’Oncle Soul
On retiendra pourtant surtout le passage (rare en Belgique) de Ben l’Oncle Soul, venu nous présenter son dernier album Sad Generation. Bien entouré d’un solide groupe de 4 musiciens, épaulé par une choriste impressionnante, l’artiste affiche une coolitude assumée, jusque dans sa tenue de scène. Hormis son célèbre Soulman et sa Petite sœur en rappel, son répertoire de soul music mâtiné de reggae est composé essentiellement de titres en anglais, qu’il interprète avec classe, maîtrise et savoir-faire. Une prestation impeccable donc, qu’on aurait juste voulu plus vibrante. Probablement qu’une attitude moins distante de la part de l’artiste aurait permis de mieux lier la sauce et de faire monter encore la température.




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