Spa 2025. De Ben Mazué à Julien Doré…
Julien Doré (photo Jean-Raphaël Marot)
Francofolies de Spa, 19 juillet 2025,
Et les Francofolies de Spa poursuivent leur chemin… Troisième jour déjà. Météo hésitante, mais en fin de compte, hormis quelques gouttes sans importance, la pluie nous a épargnés. Beaucoup de monde, bien sûr, mais on a connu pire. Aucune journée n’a d’ailleurs été annoncée sold out, comme ce fut le cas lors des éditions précédentes. Doit-on y voir une lassitude du public ou le contrecoup de l’inflation des prix (du prix d’entrée comme de tout ce qui accompagne une telle sortie) ?
Basta, nous sommes là pour faire la fête, savourer les concerts des têtes d’affiche et découvrir les vedettes de demain.
Kowari (photo Pol de Groeve)
Le duo belge Kowari fera-t-il partie de ce club très fermé ? Allez savoir. Sa venue est impromptue, puisqu’il a été appelé d’urgence suite à la défection d’Aliocha Schneider, aux abonnés absents pour maladie. Pas un mauvais choix en lui-même, mais un créneau horaire (16h15) un peu ardu pour le style musical. Le groupe officie en effet dans la musique électro sans paroles, dans une formule originale synthés-violon. Un mélange de pop, de rock et de sonorités arabisantes C’est prenant quoiqu’un peu répétitif, dansant, mené avec efficacité. A la nuit tombée, ç’aurait été parfait.
Miki (photo Pol de Groeve)
On nous a présenté l’artiste franco-coréo-luxembourgeoise Miki comme un énorme espoir. Et c’est vrai que la chanteuse de 26 ans dispose de beaux atouts (et atours) pour y parvenir. A son actif, beaucoup de scènes dans les clubs et un EP paru en mars, intitulé Graou. Elle chante sur bande, tout en s’accompagnant au clavier-synthé. Beaucoup de pêche, un joli sourire, un énorme scorpion gonflable en guise de décor, de la pop électro entraînante, une voix légèrement voilée qui ne manque pas de charme. Seul hic : je n’ai quasiment rien compris à ce qu’elle chantait ! Soit la belle apprend à articuler, soit elle change d’ingé-son, soit les deux, mais il y a incontestablement un gros progrès à faire à ce niveau.
Ben Mazué (photo Françis Meys)
Je ne m’étendrai pas sur le concert magique qui a suivi, puisqu’il s’agissait de Ben Mazué et qu’il y a quelques jours, mon estimé confrère Marc vous a déjà dit tout le bien qu’il fallait penser de sa prestation au festival La Semo. Je me contenterai donc de vous conseiller d’aller l’applaudir sans faute si l’occasion vous en est donnée, tant tout se rapproche de l’excellence dans ce show « Faut en profiter parce que cela ne se reproduira plus » (comme l’a surnommé l’artiste lui-même) : dispositif scénique impressionnant mais préservant la poésie, musiciens et choristes au top, répertoire mêlant habilement rythme et émotion, chanteur ô combien sympathique et proche du public… Le clou de la journée, assurément.
Nicolas Michaux (photo Pol de Groeve)
Lorsqu’un spectacle vous comble au-delà de toute attente, la tâche est rude pour l’artiste qui lui succède. La mission est incombée à Nicolas Michaux et à son solide équipage de cinq musiciens, dont le blues-rock essentiellement anglophone a fait le job sans pâlir. Un univers musical nettement moins porté à la légèreté et au feel good, mais qui a permis une salutaire pause avant l’ambiance de fête qui se préparait à déferler.
(photo Philippe Mathieu)
Est en effet venu le moment de la star du jour, la tête d’affiche principale de cette édition des Francos, le souriant et ténébreux à la fois Julien Doré. Le public venu en masse lui est bien sûr tout acquis et il n’a qu’à apparaître pour emporter le morceau. On pouvait craindre une prestation karaoké géant, because son dernier album constitué uniquement de reprises de grands tubes. Il n’en a heureusement rien été, puisque seuls Les démons de minuit, Femme like U et Pourvu qu’elles soient douces auront été de la partie. Le reste du concert tourne au best of des succès de Juju : Le lac, Les limites, Kiss me forever, Coco câline… Chaque chanson est étirée pour permettre au public de chanter – ce dont il ne se prive pas -, tandis que l’artiste, redoutable showman, joue de son image sexy en retirant sa veste façon strip-teaser, saute et danse tel un Jim Morrison réincarné, traverse la foule pour aller chercher une bière que lui tendait un spectateur… La troupe de musiciens aguerris, l’écran géant en fond de scène, les éclairages qui en mettent plein la vue, les fumigènes, le mur de flammes et le jet final de serpentins achèveront de faire le show. Un concert professionnel en diable, mené par un artiste – peut-être un peu trop sur les rails de sa folie programmée – qui connaît son boulot et son public sur le bout des doigts. Qu’exiger de plus ?
Charles (photo Pol de Groeve)
Ma soirée se terminera avec l’artiste belge Charles. Ne vous y trompez pas : sous ce viril pseudo se cache une chanteuse d’exception, au chant puissant et enjôleur permettant de porter son rock hypnotique au pinacle du plaisir et de la sensualité. Après un tel délice, la nuit ne pouvait qu’être douce.
Le facebook de Kowari, c’est ici.
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Le site de Ben Mazué, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
Le site de Nicolas Michaux, c’est ici ; ce que NosEnchanteurs en a déjà dit, c’est là.
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Ben Mazué « Quand je marche » : 
Nicolas Michaux « Chaleur humaine » : 






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